En associant Diawara, N’Koulou, M’Bia et Diarra, Didier Deschamps a trouvé un socle pour son équipe avant de défier Dortmund, ce soir (20h45). Physique, très fort à la récupération, le quatuor, qui devrait pouvoir compter sur M’Bia, en impose et permet à l’OM de retrouver un peu de solidité.
Ce n’est pas le carré magique de l’équipe deFrance des années 80. C’est plutôt une version moins technique, plus dissuasive, mais qui a tout pour porter elle aussi son équipe. C’est un socle. Un quatuor à partir duquel Didier Deschamps espère ramener son équipe vers les sommets. Alignés ensemble pour la première fois face à Paris (3-0), Souleymane Diawara, Nicolas N’Koulou, Stéphane M’Bia et Alou Diarra ont été l’une des clefs de la réussite olympienne de ces deux dernières semaines. Ils ont remis ça contre Caen (1-2). “Il n’y a rien d’acquis, prévient cependant Guy Stephan, l’entraîneur adjoint de l’OM. Cette association existe depuis trop peu de temps pour tirer des conclusions définitives”. Certes, il n’y a eu que deux matches. Mais on a pu voir les esquisses d’un bloc qui pourrait permettre à l’OM de revenir aussi solide qu’à l’époque du trident E.Cissé-M’bia-Diawara lors du sacre de 2010.
Si les quatre forment un axe défensif impressionnant, c’est aussi une histoire de paires. Entre les deux Camerounais formés dans la même académie (N’Koulou et M’Bia). Ou encore entre les deux anciens Bordelais champions en 2009 (Diarra et Diawara). Mais c’est surtout deux duos : une “charnière centrale qui a pris ses marques avec deux joueurs devenus complémentaires” dixit Elie Baup, consultant pour Canal +. Et un duo de milieux “défensifs costauds” comme l’a “toujours voulu Didier Deschamps”, toujours selon Baup. A eux quatre, ils permettent à l’OM d’avoir une dimension physique impressionnante, verrouillent l’entrejeu et ralentissent les offensives adverses.
“Ceux qui sont devants peuvent prendre plus de risques”
Individuellement, les quatre reviennent aussi en forme au bon moment à l’image de Diawara, qui “a eu du mal à lancer la machine” et redevient le joueur qui “anticipe et gagne ses duels”selon Stephan. Mais les quatre sont liés. Et le retour de Stéphane M’Bia, qui apporte sa hargne, sa technique et son sens du placement, change la donne. A ses côtés, Alou Diarramonte en puissance depuis quelques semaines après s’être débarrassé de soucis au dos dont il avait tu l’existence en début de saison. “Ça va beaucoup mieux, il a fait ce qu’il fallait pour ça, souligne Stephan. Il en a pris plein la tronche. Il a accusé le coup. Il s’est tu et il a bossé. Il a retrouvé de la mobilité petit à petit.” Avec Diarra à nouveau proche de son niveau d’avant, les deux milieux soulagent leurs deux défenseurs centraux.
“Diawara et Nkoulou sont contents d’avoir devant eux deux joueurs qui sont plus dans la récupération”, souligne l’adjoint de Deschamps. “Quand t’as Stephane (M’bia) et Alou (Diarra) devant toi, tu as moins de travail à faire en défense”, confirme Souleymane Diawara. Dans l’engagement, le combat physique, l’OM répond ainsi enfin présent et devient plus dangereux. “Tous les quatre sont devenus des piliers de la fondation. Leur présence peut libérer les couloirs pour les autres joueurs et offrir des possibilités de s’engager. Ceux qui sont devant peuvent prendre plus de risques. Il y a une solidité dans les un contre un avec eux”, note Elie Baup. Avant de défier Dortmund qui a promis l’enfer aux Marseillais, Deschamps, qui devrait pouvoir compter sur M’Bia malgré son coup reçu contre Caen, a peut-être déjà trouvé la solution adéquate. Pour Dortmund. Et peut-être pour la suite de la saison.
Glenn CEILLIER, à Dortmund (Avec V.B. à Marseille et C.R.) /