Presque considéré comme un match de trop au coup d’envoi, Dinamo Zagreb – Lyon (1-7) est devenu l’une des plus belles pages de l’histoire de l’OL. Et aussi l’un des plus faciles, peu après la reprise, contre une équipe croate réduite à dix et qui a volé en éclats sous les coups répétés des Gones.
47e minute de jeu entre le Dinamo Zagreb et Lyon. Maxime Gonalons donne l’avantage à l’OL sans même le faire exprès, son contrôle de la cuisse filant directement au fond des filets. 2-1 pour Lyon dans ce match de la 6e journée jusqu’ici considéré comme inutile. Un reporter avait même tweeté avant le match, en lisant la compo lyonnaise : “Dans la salle de presse de Zagreb, les journalistes lyonnais proposent de partir tout de suite à l’aéroport.”Mais alors que Gonalons célèbre le deuxième but de sa carrière en Ligue des Champions, plusieurs Gones se précipitent pour récupérer le ballon et rapidement reprendre le jeu. C’est à ce moment précis que la qualification pour les huitièmes de finale redevient un enjeu. Et plus rien ne sera jamais comme avant.
A 0-0, avec sa composition d’équipe inattendue, l’OL avait surtout la tête à la Ligue Europa, le handicap sur l’Ajax Amsterdam étant trop important : trois points, et une différence de buts générale défavorable (-6). En laissant Lisandro, Cris, Réveillère et Källström sur le banc, Rémi Garde a accrédité la thèse, et le contenu de la première période aussi. Lyon ne l’a pas emballée, encaissant même l’ouverture du score avec une défense complètement apathique (40e), incapable de profiter de deux arrêts exceptionnels de Lloris. L’égalisation de Bafetimbi Gomis juste avant la pause a semblé presque anecdotique. Elle n’a en tout cas soulevé aucune euphorie. “A la mi-temps, il était difficile de croire que nous pourrions mettre trois ou quatre buts en si peu de temps”, concèderait Garde. Mais il souligne qu’il a mis de l’intensité dans son discours : “A la mi-temps, je n’étais pas content du but concédé car nous étions en supériorité et nous n’avions pas défendu et des attitudes étaient à corriger. J’ai tenté de remettre les choses en place et demandé de bien occuper la largeur, des choses classiques lorsque l’on est en supériorité numérique.”
Garde : “Nous savions ce qu’il fallait faire”
En prenant l’avantage dès le retour des vestiaires, tout a changé. “Nous avons dit que tout était possible et que rien n’est jamais terminé”, se souvient Dejan Lovren. Survoltés, les Lyonnais ont alors pressé sur tous les ballons. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : 24 tirs dont 13 cadrés et 66% de possession pour l’OL. Illustration dès l’engagement, avec l’interception de Briand offrant le but du 3-1 à Gomis. Réduit à dix après l’expulsion de Jerko Leko dès la demi-heure de jeu, Zagreb n’avait jusque là pas trop souffert de la comparaison. Après la 47e, les Croates, hors du coup, ont pris le bouillon sans jamais inverser les choses.“Nous avons été patients, savoure Garde. Nous avons construit cette victoire. L’exclusion au Dinamo a démobilisé encore plus cette équipe. Nous avons forcé le verrou.” Cissokho a avalé boulevard sur boulevard, donné de la vitesse au jeu et centré comme dans du beurre. De quoi encaisser une quatrième réalisation cinq minutes seulement après la deuxième… Garde : “Il y a eu beaucoup de choses sur la gauche, c’est là que cela s’est joué certainement.”
A 4-1, la qualification n’était pas acquise mais, avec un rapport de force si défavorable, elle devenait inéluctable. L’OL s’est donné les moyens d’inscrire les deux buts manquants avec l’entrée en jeu de Lisandro Lopez aux dépens de Dejan Lovren. Un choix fort en apparence, mais peu risqué en réalité, tant les joueurs du Dinamo avaient démissionné. “Nous savions ce qu’il fallait faire. L’équipe ne s’est pas affolée“, a assuré Rémi Garde. Lisandro a mis dix minutes avant de trouver le chemin des filets. Gomis a ensuite placé les Gones en position de qualifié dès la 70e minute, et Briand leur a offert une sécurité avant même le dernier quart d’heure. La fin de match disputée au petit trot a permis à l’OL de savourer l’épilogue d’un scénario “surréaliste, extraordinaire, incroyable“.
Avec Nicolas SBARRA et AFP / Eurosport