Après s’être offert la peau des FAR lors des préliminaires, les Scorpions ont réalisé un authentique exploit en allant battre 2-1 Enyimba au Nigeria en seizièmes de finale aller. Jamais les Nigérians n’avaient perdu en compétitions africaines dans leur fief
A la mi-temps du match Stade malien-Al Hilal du Soudan (seizièmes de finale aller de la Ligue des champions d’Afrique) quand l’ancien arbitre international, Moussa Kanouté vint annoncer la victoire du Réal au Nigeria, un supporter qui avait mal entendu, sursauta de sa chaise avant de lancer : «qu’est-ce que j’ai dit, l’Atletico Madrid est trop petit pour tenir au Réal. Cette année est celle du Réal, on va être champion d’Espagne».
Notre ami avait tout faux car le match dont parlait Moussa Kanouté n’avait rien à avoir avec le derby de la 26è journée de la Liga entre l’Atletico Madrid et le Réal (2-2), il s‘agissait plutôt de la rencontre aller des seizièmes de finale de la Ligue des champions d’Afrique entre Enyimba du Nigeria et l’AS Réal de Bamako.
Il faut dire que cette attitude du grand inconditionnel du Réal Madrid traduisait parfaitement le sentiment d’une grande majorité des supporters présents dimanche au stade Modibo Keïta et qui avaient l’esprit partagé entre le match Stade malien-Al Hilal du Soudan et cette 26è journée de Liga. Le match Enyimba-Réal, on n’en parlait presque pas et personne ne semblait intéressé par le déplacement des Scorpions au Nigeria.
Mais dès l’annonce de la victoire des joueurs de Nouhoum Diané par l’animateur du stade Modibo Keïta, tous les supporters se levèrent comme un seul pour saluer l’exploit du team de Djicoroni-Para. Et pendant presque tout le reste du match Stade malien-Al Hilal du Soudan, il n y aura plus qu’un seul sujet principal de discussion : la victoire 2-1 du Réal sur le terrain du double champion d’Afrique, Enyimba (2003 et 2004). Des commentaires fuseront partout et certains n’hésiteront pas à dire qu’ils voient déjà le Réal en phase de poules de la Champion’s league.
C’est sans doute trop tôt pour le dire parce qu’il reste encore trois matches à disputer pour les Scorpions et plus la compétition avance, plus les matches deviennent difficiles à négocier. Ca c’est une évidence et les Réalistes auront déjà une idée de la mission qui les attend dès ce week-end avec la manche retour des seizièmes de finale contre les Nigérians. Enyimba n’a plus rien à perdre et les doubles champions d’Afrique viendront au Mali avec la ferme intention de renverser la tendance.
Mais Enyimba peut-il damer le pion au Réal à Bamako après avoir perdu 2-1 dans son fief ? A notre avis l’issue de cette confrontation sera très importante pour les Scorpions dans la course à la qualification à la phase de poules. On sait que lors des préliminaires, les Réalistes s’étaient retrouvés dans une situation presque identique.
Après avoir obtenu le nul 2-2 sur le terrain des FAR du Maroc, le meneur Ibourahima Sidibé et ses coéquipiers avaient besoin d’une victoire ou à défaut d’un nul moins prolifique pour valider leur ticket pour les seizièmes de finale. Ils ont réussi non sans difficultés à passer le cap des Marocains concédant le nul 1-1. Face aux expérimentés joueurs des FAR, l’équipe de Djicoroni-Para a montré beaucoup de choses positives notamment sur le plan physique et mental. Ces deux facteurs seront encore très importants face aux Nigérians connus pour leurs qualités athlétiques et qui, à l’instar des Marocains, sont également des habitués des joutes continentales. Si le Réal parvient donc à négocier cette manche retour comme il l’a fait face aux FAR, personne ne parlera encore de surprise et tous les espoirs seront désormais permis pour les joueurs de Nouhoum Diané.
En fait, jugé à travers la qualité de son football, ce Réal, version Nouhoum Diané peut donner du fil à retordre à n’importe quel adversaire sur l’échiquier continental. La question ne se pose donc pas si les Scorpions ont le potentiel technique suffisant pour franchir le cap d’Enyimba. Ce qu’il faut craindre pour ce match, c’est plutôt le manque de concentration des jeunes et leur capacité à contenir la double pression des Nigérians et du public du stade Modibo Keïta impatient devoir l’équipe à l’œuvre.
L’attente des supporters sera d’autant plus grande que depuis la création des coupes africaines des clubs il y a plus d’un demi-siècle, le Réal est seulement le deuxième club malien à s’imposer en terre nigériane après le Stade malien (victoire 2-1 contre Bayelsa en 2009 en coupe de la Confédération). Une victoire d’autant plus significative que jusque-là, aucun club du continent n’avait réussi à battre les Nigérians dans leur fief.
Pour le match de samedi, le coach réaliste devra donc s’employer à trouver les mots justes pour motiver ses poulains et les mettre en garde contre tout complexe de supériorité. Il faut que les Scorpions gardent les pieds sur terre et oublient le résultat du match aller.
Nouhoum Diané a déjà réussi le challenge de trouver l’équilibre entre les «Académiciens» du centre Jean-Marc Guillou et l’ossature de l’année dernière (il y avait 7 centristes dans le onze de départ du technicien au Nigeria), il doit maintenant tout mettre en œuvre préserver et consolider cet acquis à travers une bonne gestion du groupe. De cela dépendra l’avenir de cette génération dorée bien partie pour écrire sa propre histoire et tirer les Scorpions du trou dans lequel ils trouvent depuis plus d’une décennie.
S. B. TOUNKARA
Excusez moi Mr le Journaliste, le REAL a joué dimanche, et son Match a coïncide avec celui du COB; car STADE MALIEN AL HALI du SOUDAN s’est joué le SAMEDI 1er Mars et non le 2 mars comme vous le faites croire.
C’est le DJOLIBA qui a joué le Samedi en RDC.
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