Ligue des Champions – Au bord du précipice

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Jamais le bilan cumulé des trois clubs français, à une journée de la fin, n’avait été aussi désolant qu’en 2011 dans la reine des compétitions. Aucun des représentants de l’Hexagone n’a encore validé son ticket et seul Marseille occupe l’une des deux places qualificatives. Ça va mal…

La France a peur. Peur de n’avoir personne qui soit capable de franchir la phase de groupes de la plus prestigieuse des compétitions européennes. Lyon ne se berce plus d’illusion et se félicite déjà d’avoir sa place assurée en Ligue Europa. Lille devra absolument venir à bout de Trabzonspor pour compenser une mauvaise entame. La qualification tendait les bras à Marseille, il lui faudra ne pas perdre à Dortmund ou alors croiser les doigts très fort. La situation des clubs tricolores est loin d’être enviable. Et pour la première fois depuis 2002-03, une phase d’élimination directe de la Ligue des champions pourrait bien se passer des cadors de la Ligue 1. Cette année-là, Auxerre, Lyon et Lens n’avaient pas franchi la première phase de groupes.

Il faut dire que le bilan comptable après cinq journées n’avait jamais été aussi pauvre. Deux clubs à cinq points (Lyon et Lille), le troisième à sept points (Marseille), autant dire une misère.  Jamais trois clubs français n’avaient compté aussi peu de points avant la dernière journée, même lors de cette fameuse campagne désastreuse en 2002-03 (18 points à l’époque contre 17 aujourd’hui).  Signe qui ne trompe pas, même Lyon, locomotive du foot français depuis une décennie, n’y arrive plus. Les Gones se contentent de la Ligue Europa “un lot de consolation qui peut-être magnifique“, selon Jean-Michel Aulas. Les ambitions de l’OL en berne, c’est toute la compétitivité des représentants de la Ligue 1 en C1 qui est remise en cause. Depuis neuf ans, la Ligue 1, dans le sillage du septuple champion de France, a toujours placé un de ses représentants. Lille (une fois), Bordeaux (une fois), Marseille (une fois) et Monaco (deux fois) l’ont même très souvent accompagné. Cette année, la donne devrait changer.

Ambitions et attaques en berne

Si l’OM et l’OL avaient plutôt bien démarré leur campagne, si Lille avait commencé par deux nuls, les confrontations face aux grosses écuries ont mis en lumière les carences du trio : un point pris en six matches face à l’Inter (Lille battu 1-2 et 0-1), Arsenal (0-1 puis 0-0 pour l’OM) et le Real (Lyon surclassé 0-4 puis 0-2). Seulement un but marqué. La principale faille cette année est offensive. Les trois meilleures attaques de Ligue 1 la saison passée n’ont inscrit que 12 buts en 15 sorties parmi le gotha européen.

Cette disette ne prédit pas l’avenir puisque Lille et l’OM, et même Lyon sur le papier, peuvent encore se qualifier. Mais elle a déjà des conséquences. L’Angleterre, l’Espagne, les Pays-Bas, l’Allemagne et plus surprenant et inquiétant, la Belgique et le Portugal, devancent la France (6.666) à l’indice UEFA cette saison. Chypre, qui était devant avant les matches de cette semaine, la talonne (6.625) et a réussi là où la France échoue pour le moment : placer un de ses représentants en 8e de finale de la C1, avec l’Apoël Nicosie.

Heureusement pour le football tricolore, le Portugal, son principal concurrent pour la cinquième place derrière le Big Four européen, n’est guère mieux loti cette saison (Benfica est qualifié mais Porto jouera une finale contre le Zenit). Il n’en reste pas moins qu’il garde la cinquième place. Si cela devait perdurer jusqu’à la fin de saison, le troisième club en Ligue 1 à l’issue de l’exercice 2011-12 devrait disputer un tour préliminaire de Ligue des champions en plus. Et dire qu’en 2007, Frédéric Thiriez lançait son “ambitieux plan de développement du football professionnel.” Deux de ses objectifs : que la France soit troisième à l’indice UEFA et qu’un club de Ligue 1 remporte la Ligue des Champions d’ici 2012.

Martin MOSNIER / Eurosport

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