Alors que le Real était dos au mur samedi à Majorque, José Mourinho n’a pas hésité à aligner un onze ultra-offensif en fin de rencontre. Bien lui en a pris. Les Merengue ont frappé à deux reprises dans les vingt dernières minutes pour arracher un succès aussi étriqué que précieux (1-2).
Un titre de champion ne se gagne pas les soirs où tout va bien, où tout roule, où l’adversaire en prend cinq ou six. Ces soirées-là, en Liga, le Real Madrid connaît. Dix fois cette saison, les Merengue ont inscrit au moins quatre buts pour autant de larges victoires. Mais samedi soir, à Majorque, ils sont allés chercher un succès beaucoup plus étriqué (1-2). Sans briller. Sans convaincre. Mais ces trois points arrachés à la force du poignet dans les vingt dernières minutes, alors que le Real était mené, vaudront peut-être cher à l’heure du décompte final. Pour une fois mal à l’aise dans son smoking, Madrid a su sortir son bleu de chauffe.
Au terme d’une de ses rencontres les moins abouties de ces dernières semaines, le leader de la Liga ne méritait pas forcément de quitter les Baléares avec une victoire et les Majorquins n’ont pas manqué de râler après l’arbitre pour ce qu’ils estiment être un penalty oublié en toute fin de match pour une main de Sergio Ramos. Mais le grand mérite du Real, et de son coach José Mourinho, aura été d’avoir su prendre les risques nécessaires pour inverser le cours d’un match mal embarqué. En seconde période, l’entraîneur portugais n’a pas hésité à aligner une équipe ultra-offensive, avec trois défenseurs, un récupérateur et pas moins de six joueurs à vocation offensive, lorsque Kaka et Gonzalo Higuain sont entrés en jeu pour soutenir Mesut Özil, Cristiano Ronaldo, Karim Benzema et José Maria Callejon. “Il fallait prendre des risques, sinon nous n’allions nulle part, assure Mourinho. Majorque était très bien organisé, il fallait tenter quelque chose. C’était indispensable.”
Higuain: “Mourinho trouve toujours les mots”
A force d’assauts répétés, le Real a fini par faire céder son adversaire, Callejon jouant les libérateurs à quelques minutes de la fin. “Mon but, c’est la dernière chose qui compte. L’important, c’est la victoire de l’équipe et le fait que nous continuons à garder un rythme élevé en tête du classement“, souligne le héros du jour. Gonzalo Higuain, auteur du but égalisateur, souligne pour sa part le rôle clé de José Mourinho dans ce succès. “Ce qu’il nous a dit à la mi-temps restera entre nous, confie l’Argentin, mais Mou sait motiver son groupe. Il trouve toujours les mots et ça se ressent sur le terrain.”
Le pari osé mais gagnant de Mou permet au Real de compter huit longueurs d’avance sur le FC Barcelone avant le match des Catalans à domicile contre le Betis Séville dimanche soir. Le Real a les cartes en main pour mettre un terme à l’hégémonie blaugrana. A condition quand même de ne pas trop jouer avec le feu, comme samedi. “On a parfois du mal à être parfaitement concentrés en début de rencontre et il faut changer ça, admet Sergio Ramos.Faisons le boulot dès le début. J’espère que nous allons apprendre de nos erreurs et comprendre que notre performance n’était pas satisfaisante en première période.” Histoire d’éviter quelques frayeurs. Le risque ne paiera peut-être pas toujours.
L.V. / Eurosport
dim, 15 janv