Au lendemain du Clasico remporté par le Barça à Santiago Bernabeu (1-3), une bonne partie de la presse espagnole juge que le problème du Real Madrid se situe plus dans les têtes que dans les jambes. Les milieux catalans et Benzema sont encensés quand Cristiano Ronaldo essuie une rafale de critiques.
“Le problème s’éloigne du ballon et se rapproche du divan.” C’est par cette phrase que Juanma Trueba explique dans le quotidien madrilène AS que l’impuissance du Real Madrid face au FC Barcelone tient désormais plus d’un “complexe qui dévore l’équipe et l’entraîneur” que d’une véritable différence de niveau entre les deux équipes. Le titre de l’article? “Le football contre l’obsession”. Celle de José Mourinho qui s’obstine dans ses choix de “force, de pression et de joueurs athlétiques” qui “ne suffisent plus”. “Bienvenue dans le monde réel, renchérit un autre journaliste Santi Gimenez.Un monde où les Coentrao et les Khedira n’ont pas de valeur. Le Real a un problème même s’il reste mon favori pour remporter le championnat.”, dit-il.
Dans son éditorial en ligne, Marca évoque le même aspect psychologique et ses conséquences. “José Mourinho a un sérieux problème. Et ce n’est pas que son équipe ne puisse pas rivaliser avec le Barça. C’est qu’elle n’y croit pas. La victoire barcelonaise pourrait avoir un effet dévastateur sur le moral d’une équipe madrilène reconstruite grâce à ses quinze victoires consécutives et à ses buts. Mais aujourd’hui, la différence entre les deux formations ne se mesure pas en buts. Elle se mesure en confiance. Et sur ce terrain, celle de Mourinho est à des années lumières de celle de Guardiola.”Bonne nouvelle pour les Merengue et leur quête du titre, ajoute Santi Gimenez dans AS, “ils ne jouent que deux fois le Barça par an en Liga”.
“La hache de guerre est enterrée”
Côté joueurs, les lauriers sont pour Carles Puyol (“un vrai lion”) et Lionel Messi qui a “un pied sur le Ballon d’Or 2011”.Karim Benzema et son match “plein d’envie” est également encensé dans AS par Antonio Romero. “Un match digne d’un n°9 du Real. Un pressing de tous les instants pour l’attaquant qui a accepté sans rechigner l’excès d’individualisme de Cristiano Ronaldo”. Le Portugais, transparent, n’est évidemment pas épargné. Dans Marca, qui lui donne la note de 1 sur 10 (“il a disparu au moment où le Real avait besoin de lui”) et même en Italie où la Gazzetta estime qu’il était “aux abonnés absents“, “nerveux” et que cette défaite est un “nouvel échec dans ses confrontations directes avec Messi.” Il a été victime de son anxiété car il se savait attendu” dit Juan Carlos Rivero dans AS.
Les quotidiens n’oublient pas non plus ce dimanche matin de souligner que la rencontre s’est déroulée dans une atmosphère bien plus saine que les précédentes. “L’important, c’est d’avoir vécu un Clasico purement footballistique. Le geste de Mourinho, qui est allé serrer la main de Tito Vilanova après la rencontre (le Portugais et l’adjoint de Guardiola avaient eu une altercation en SuperCoupe, NDLR), prouve que la hache de guerre est enterrée. Ce qui compte, c’est de voir les joueurs sur le terrain et les entraîneurs sur leur banc.” Et comme le rappelle El Mundo Deportivo avec une certaine pointe d’ironie, “n’oublions pas que le Real a terminé avec ses onze joueurs sur le terrain malgré la présence de Pepe, Coentrao et Sergio Ramos.”
Philippe DA COSTA / Eurosport