Samedi soir (22h00), tous les regards seront braqués sur Madrid. Le Real et le Barça, les deux équipes les plus fortes du moment, y croiseront le fer pour la septième fois en 2011. Ce Clasico vaudra de l’or : il peut permettre au leader merengue de creuser l’écart sur son rival catalan.
L’ENJEU
Il serait, évidemment, prématuré de prétendre que le champion d’Espagne sera connu samedi, sur les coups de minuit. Mais une certitude entoure ce 163e Clasico en Liga : il s’annonce plus disputé que jamais. Car cette saison, le Real, qui surfe sur une impressionnante série de 15 victoires consécutives, a indubitablement comblé son retard sur son rival catalan. Plus complets, plus solides, plus efficaces, les Merengue peuvent frapper un grand coup samedi : s’ils s’imposent à Bernabeu, le Barça devra cravacher pour faire son retard. Une deuxième défaite, deux semaines celle concédée à Getafe (0-1), relèguerait les Blaugrana à six unités. Et quand on sait que la bande à Guardiola a joué un match de plus que le Real, on se dit qu’elle n’aura vraiment pas le droit à l’erreur.
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REPÈRES
Les Real-Barça auront rythmé l’année. Celui de samedi sera le 7e en 2011. Les six précédents ont globalement tourné à l’avantage des Blaugrana, sacrés en Liga, en Ligue des champions et en Supercoupe d’Espagne. Le 20 avril, les Merengue s’étaient consolés en soulevant la Coupe du Roi. En Championnat, le bilan des 162 Clasicos est plutôt favorable au Real : 68 victoires pour les Madrilènes, 63 pour les Catalans, 31 nuls. Cette tendance s’accentue à Bernabeu, où le Real a remporté 50 de ses 81 confrontations face au Barça. Les deux géants du football espagnol se sont défiés à 215 reprises toutes compétitions. Résultat : 86 victoires pour le Real, 84 pour les Barça, 45 nuls. Il y a déjà eu un Clasico un 10 décembre. C’était en 1967, et les deux équipes avaient fait match nul (1-1).
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LE MATCH DANS LE MATCH : Angel Di Maria vs Alexis Sanchez
Bien sûr, les projecteurs seront braqués sur le duel entre Lionel Messi et Cristiano Ronaldo. Ou encore sur la bataille tactique que se livreront José Mourinho et Pep Guardiola. Mais le sort de ce Clasico pourrait dépendre du rendement de deux joueurs a priori moins exposés, dont le rendement actuel influe beaucoup sur celui de leur équipe. Si l’attaque du Real se porte aussi bien, c’est bien grâce à Angel Di Maria. L’Argentin marche sur l’eau depuis le début de saison. Il suffit de revoir son match à Gijon : un but, et une passe décisive, somptueuse, pour Ronaldo. Di Maria en a déjà distillés onze en Liga ! A Barcelone, l’homme en forme s’appelle Alexis Sanchez. Longtemps freiné par une déchirure à la cuisse droite, le Chilien a retrouvé les jambes qui le rendaient insaisissable sous le maillot de l’Udinese. Pas plus tard que la semaine passée, il s’est offert un doublé face au Rayo Vallecano (4-0). Quatre jours plus tard, c’est lui qui a parachevé la promenade catalane face à Levante (5-0). Mais au-delà de cette efficacité, Sanchez s’est avéré précieux dans ses efforts défensifs. Face au Real, ils ne seront pas superflus.
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LA DÉCLA : Pep Guardiola, entraîneur du Barça
“Demain (samedi), il y a beaucoup de choses en jeu pour le Barça. Celui qui est en retard est toujours plus dans la nécessité de gagner que son rival. Et si nous n’allons pas à Bernabeu en ayant ça à l’esprit, ce sera très compliqué.”
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LES ÉQUIPES PROBABLES
José Mourinho a déjà prévenu : il n’alignera pas Karim Benzema et Gonzalo Higuain ensemble. Le duo a pourtant fait des étincelles à Amsterdam (0-3). Face au Barça, le Real devrait revenir à un 4-3-3. C’est en tout cas ce qu’a annoncé Karanka, l’adjoint Mourinho, vendredi, en conférence de presse. Benzema tiendrait la corde pour occuper la pointe de l’attaque merengue, aux côtés de Ronaldo et Di Maria. Au milieu, Xabi Alonso et Khedira seront, à coup sûr, titulaires. L’identité du troisième larron de l’entrejeu découlera du système choisi par Mourinho. En Espagne, il se murmure que le Portugais pourrait opter pour un 4-3-3 assez prudent, au sein duquel il alignerait Coentrao. Autre option, celle la plus répandue cette saison : le 4-2-3-1. Dans cette configuration, Mesut Özil et Kaka seraient en balance pour animer le jeu madrilène.
Côté barcelonais, un immense point d’interrogation entoure la composition blaugrana. Pep Guardiola n’exclut pas d’aligner un 3-4-3 très audacieux sur le papier. “Jouer à trois derrière est une possibilité, a indiqué le coach catalan vendredi. Mais c’est un choix qui suppose d’avoir la possession du ballon pendant 90 minutes, ce qui semble compliqué face au Real.” Face aux difficultés du Barça à l’extérieur, Guardiola pourrait, plus vraisemblablement, mettre en place un 4-3-3, qui l’exposerait moins aux déferlantes d’une équipe madrilène qui excelle dans l’art du contre.
REAL MADRID : Casillas – L. Diarra (ou Arbeloa), Sergio Ramos, Pepe, Marcelo – Khedira, Xabi Alonso, Coentrao (ou Özil ou Kaka) – Di Maria, Benzema (ou Higuain), C. Ronaldo.
FC BARCELONE : Valdes – Alves, Piqué, Mascherano (ou Puyol), Abidal – Xavi, Busquets, Fabregas – Sanchez, Messi, Iniesta.
Gil BAUDU / Eurosport