L’honneur et la vertu : Quand un homme défend la vérité et les valeurs de l’esprit sportif…

Je suis un légaliste. J’aime la légalité ! On ne peut rien construire de consistant dans l’anarchie. J’ai comme l’impression qu’on me prête plus de pouvoir que je n’en ai. Notre pays, le Mali, que nous aimons tous, a besoin de femmes et d’hommes courageux, foncièrement honnêtes et justes. Car l’honnêteté et la justice constituent le socle de la VÉRITÉ ! Mais hélas ! J’ai le sentiment que la vérité a de plus en plus déserté le registre de nos valeurs maliennes. 

Ni dans mes activités professionnelles, ni en famille, ni au COB, ni dans aucune autre activité à laquelle je suis associé, je ne tolère l’indiscipline. Alors, oui, quand un joueur, aussi important soit-il, transgresse les règles et principes qui régulent la vie en groupe, il mérite sanction. J’étais et je reste favorable à la non-sélection d’un tel joueur. Les professionnels qui viennent chez nous le savent très bien. J’estime même qu’en venant jouer pour leur pays, ils ont plus de responsabilité morale que dans leurs clubs respectifs car tout un peuple a les yeux braqués sur eux.

Aussi importants que soient leurs clubs où ils se soumettent sans murmure, à une discipline rigoureuse et sans concession, pour ma part, je reste persuadé que le Mali est de loin plus important. Aucun chef d’entreprise, aucun chef de famille, aucun responsable d’un quelconque regroupement humain ne s’accommoderait de l’anarchie de la part de leurs subordonnés.

Les exemples de joueurs exclus pour indiscipline sont légion à travers le monde et chez nous ici au Mali. En 1994, lors de la phase finale de la CAN à Tunis, l’entraineur des Aigles d’alors, feu Mamadou Kéïta, paix à son âme, a exclu de son effectif l’un des meilleurs éléments maliens de cette époque, en l’occurrence, l’attaquant Djibril Diawara pour son comportement incompatible avec les consignes de conduite fixées. Hors de chez nous, lors de la dernière Coupe d’Afrique des Nations en Afrique du sud, pour 24 heures de retard, André Ayew, capitaine et sans doute le meilleur du Ghana, a été viré de la sélection par son entraineur qui n’a même pas eu besoin de solliciter l’accord des autorités administratives ghanéennes. Il y a tant d’autres exemples de par le monde.

Cela étant, en ma qualité de Vice-président de la Fédération Malienne de Football, j’appartiens à une structure qui a ses règles de fonctionnement. Mes prérogatives ne me permettent pas de prendre seul une décision d’importance quelle qu’elle soit. C’est donc de façon concertée que la décision a été prise d’exclure de la sélection Cheikh Tidiane Diabaté pour ne s’être pas présenté dans les délais convenus comme tous ses camarades de la sélection à la convocation qui leur avait été envoyée. Je voudrais rassurer tout le monde : je n’ai pas l’habitude de fuir mes responsabilités. Quelles que soient les circonstances, je les assume toujours, quoiqu’il advienne.

Je tiens à préciser que je m’attache à des principes sans lesquels aucune société ne saurait fonctionner harmonieusement. Je ne fais donc aucune fixation sur personne. Et je me fais un devoir sacré de respecter tout le monde, joueurs, dirigeants, simples individus, selon des valeurs reçues de mon éducation au sein d’une famille dont je suis fier d’être issu. Rien ni personne ne pourra me faire dévier de ses valeurs.

Pour ce qui est du billet pour rejoindre Bamako, je l’affirme en prenant à témoin les fonctionnaires du département de la jeunesse et des sports chargés d’envoyer les titres de voyage aux joueurs convoqués, celui de Cheikh Tidiane Diabaté lui a été envoyé dans les mêmes délais et dans les mêmes conditions que ses camarades comme cela a toujours été le cas depuis que je suis dans mes fonctions actuelles de responsable des équipes nationales. Pour l’anecdote, Abdou Traoré dit Lali, sociétaire de Bordeaux comme Diabaté, a reçu son billet et a rejoint Bamako.

Quand Cheikh Tidiane Diabaté affirme n’avoir pas reçu de billet, pourquoi, quelqu’un comme lui qui clame son attachement à son pays, sachant qu’il était convoqué, n’a-t-il pas pris la peine d’interpeller les responsables de la Fédération ou alors de prendre son billet et se faire rembourser à son arrivée comme cela est souvent arrivé à d’autres sélectionnés, à l’instar du capitaine de la formation, Seydou Kéïta, sur un tronçon reliant la Chine au Mali ?

Je voudrais m’adresser à ceux qui se mobilisent pour se débarrasser (y compris physiquement) de Moussa Konaté, dont certains ne cachent même pas leur dessein, je voudrais qu’ils sachent que leurs ” courageuses ” menaces ne m’impressionnent pas. Mon destin est entre les mains de Dieu seul ! C’est donc Dieu et les institutions républicaines maliennes qu’ils défient ! La vérité qui leur fait mal et dont ils ont si peur, cette vérité-là, inéluctablement, triomphera et les rattrapera inéluctablement. Le chemin peut être dur à arpenter. Mais au bout, la vérité, tôt ou tard, sera au rendez-vous ! Nul n’y peut rien.

 “La vérité plane et ne se laisse jamais dominer”.

Le Prophète Mahomet PSL

                Moussa Konaté*Citoyen malien

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