Les primes de l’éternelle discorde

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À part la Côte d’Ivoire, les autres représentants africains n’ont pas été forcément éliminés sur la pelouse. Mais, parce qu’ils ont perdu plus d’énergie dans des revendications que dans l’étude des stratégies pour se hisser au second tour. La préparation des Camerounais avait été assez perturbée pour des problèmes de gros sous, précisément des primes. Les Lions ont finalement eu gain de cause financièrement, mais beaucoup perdu sur le plan sportif.

Le temps perdu à discuter des primes a non seulement perturbé la préparation mais aussi bouleversé leur planning au Brésil. Et dans les grandes compétitions, cela se paye cash ! Une fois n’est pas coutume, les Blacks Stars ont été aussi pris dans la tourmente des primes, surtout après le nul flatteur (2-2) contre l’Allemagne. Cette question s’est envenimée au point de pourrir l’ambiance au sein du groupe et provoquer l’exclusion de Boateng et de Souley Muntari à la veille du match important contre le Portugal. Hélas, c’est au tour des Super Eagles d’être contaminés par ce mal africain, il ne faut avoir le complexe de le dire. En effet, au lendemain de leur qualification, ils ont revendiqué des primes et refusé de s’entraîner tant que cette question ne sera pas réglée. Et cela à quelques jours d’un match capital contre la France. Autant dire que pour les poulains de Keshi, l’objectif est atteint et se qualifier pour les quarts de finale n’est plus qu’une question de bonus ! On se rappelle aussi que les Aigles du Mali avaient hypothéqué leurs chances de disputer la finale de la CAN «Afrique du Sud 2013» à cause de ce type de revendications financières. À l’époque, le ministre de la Jeunesse et des Sports leur avait donné toute sorte d’assurance. En vain ! Au finish, les Aigles s’étaient lourdement inclinés (0-4) en demi-finale face aux Super Eagles qui deviendront champions d’Afrique quelques jours plus tard !

Au-delà de la cupidité de certains joueurs, cette question récurrente des primes dans les sélections africaines (presque de toutes les disciplines collectives) met surtout en exergue le manque de confiance entre les sportifs, les responsables fédéraux et les autorités. Avec des primes en hausse permanente, beaucoup de pays ont du mal à y faire face en cette période de crise économique. Mais, souvent pour des raisons extra-sportives, les gouvernements prennent des engagements difficiles à tenir. Et il suffit qu’il y ait problème une fois pour que la confiance soit brisée entre les joueurs et leurs dirigeants. Les morceaux sont ensuite difficiles à recoller. D’où la nécessité de mettre les choses au clair au moment des éliminatoires et des phases finales. Aux Etats de s’engager en fonction de leurs moyens et surtout de leurs ambitions sportives. Les sportifs qui ont réellement la volonté de mouiller le maillot pour la patrie suivront !  En tout cas, sans la restauration de ce climat de confiance à tous les niveaux, les Africains continueront à se donner en spectacle lors des grands événements comme la Coupe du monde football !

Moussa BOLLY

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