Les Oubliés de la République : Cheick Sala Sacko, un grand serviteur de la nation

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Initiée pour vous présenter des hommes et des femmes qui ont servi le pays, sans rien attendre en retour, la rubrique intitulée " Les Oubliés de la République " présente ces hommes et femmes qui sont restés dans les oubliettes, car ils n’ont bénéficié d’aucune reconnaissance de la part de la nation. Ils sont restés jusque là sans médaille. Alors qu’ils ont tout donné au pays.

Après un premier article consacré à Amadou Djicoroni, un grand oublié de la République, nous vous présentons aujourd’hui une figure emblématique du sport malien. Il s’agit du grand Cheick Sala Sako. Une ancienne gloire du ballon rond et non moins entraineur des jeunes.

Auteur de 3 buts en trois minutes, lors de la finale de la coupe du Mali qui a opposé le Djoliba au Stade malien de Bamako en 1979, Cheick Sala Sako est l’un des meilleurs réalisateurs que le Mali n’ait jamais connus. Il aura marqué 123 buts en sélection avec laquelle il a joué de 1973 à 1982. Avant de raccroché les crampons pour raisons de famille la même année. Lors de la saison sportive 75-76, Salassa, comme aime l’appelé ses coéquipiers a inscrit 18 buts avec le Djoliba AC, seul club qu’il a connu. Battant le record de meilleur butteur d’alors.


A la même période, Cheick Sala Sako a, lors d’un tournoi international à Abidjan, émerveillé le public du Stade abidjanais en marquant quatre buts spectaculaires contre le Nigeria. Il inscrit le premier but malien de la tête, le deuxième du pied gauche, le troisième du pied droit et le quatrième … des deux pieds. Ce tournoi est pour lui un des meilleurs souvenirs de sa carrière. Doté d’une bonne technique, l’homme est avant tout animé d’un sens de patriotisme : ”je me sentais mal à l’aise quand je ne marquais pas de but sous les couleurs de mon pays”, nous confie-t-il.

Après un parcours brillant et riche, l’homme décida de servir autrement son pays, en se muant en entraîneur. Sous sa tunique d’entraîneur, il conduit, en tant qu’adjoint de feu Mad’Coulou, l’équipe cadette (celle de la génération des Djilla) en 1997 au Botswana, lors de la Can de la catégorie, le Mali terminera 3è, puis se qualifie pour le mondial de la catégorie joué au Sultanat d’Oman. Outre la Can et le mondial cadets, Cheick Sala Sako et Mad’Coulou permettent au Mali de remporter plusieurs titres internationaux comme des tournois de jeunes en Europe. Comme le dit la maxime selon laquelle on ne change pas une équipe qui gagne, les deux compères auront, deux ans plus tard, en 1999, en main les destinées de la même génération dans la catégorie junior. Après une bonne Can de la catégorie, les Maliens iront sauver l’honneur de l’Afrique au mondial. Ils se classant 3è au Nigéria, derrière l’Espagne et le Japon et devant l’Uruguay, assortis de reconnaissances allant des titres de co-meilleur buteur et 2è meilleur butteur pour Dissa et Bagayoko puis celle de meilleur joueur pour Seydou Kéita.

Pour les joueurs qu’il a encadrés, Cheick Sala Sako est un patriote accompli qui passait tout le clair de son temps, à chaque internat, à leur appendre l’hymne national et à leur enseigner l’amour du pays.

Omnisportif, M. Sako l’aura été. En effet, en dehors de sa carrière de footballeur, il a compéti dans d’autres disciplines sportives telles que le basket, l’athlétisme, le handball et le volleyball). C’est tout naturellement qu’il deviendra administrateur des sports et de la jeunesse. D’abord, il est encadreur de jeunesse pendant de nombreuses années, en même temps qu’il est cadre pionnier du Mali. Il servira ainsi dans toutes les régions du pays. Sa devise est ”le Mali et rien d’autre que le Mali”. La modestie l’a toujours caractérisé. Il se dit encore toujours disponible, malgré sa retraite, à servir le pays.
Malgré tout, l’homme est resté dans l’ombre, loin des bruits des laudateurs des régimes en quête de distinctions honorifiques. Il pense plutôt que cela se mérite. On ne les quémande pas. Il ne s’en plaint guère : "si jusque-là je n’ai pas eu de décoration, c’est que je n’ai pas suffisamment donné à mon pays. Je dois mériter une médaille”. Il a fait sienne la célèbre phrase de John Kennedy, alors président des Etats-Unis d’Amérique qui s’adressait à la jeunesse de son pays : " Avant de demander ce que le pays a fait pour vous, demandez-vous d’abord ce que vous avez fait pour le pays… ". Mais vous comprenez que c’est par pure modestie.
La rédaction

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