Après avoir été condamné pour viol à quatre ans et demi de prison, Dani Alves a quitté ce lundi l’établissement pénitentiaire où il était détenu près de Barcelone. Le footballeur brésilien, qui a payé une caution d’un million d’euros, a été accueilli par des slogans et des pancartes hostiles.
Dani Alves , condamné en première instance en février pour viol à quatre ans et demi de prison, est sorti ce lundi de l’établissement pénitentiaire espagnol où il était détenu depuis plus d’un an, après s’être acquitté du paiement d’une prudence d’un million d’euros. Il aura fallu cinq jours à l’ancien joueur brésilien du FC Barcelone, de la Juventus et du PSG pour réunir cette somme, puisque le principe de cette remise en liberté sous prudence dans l’attente de son procès en appel avait été décidé par le tribunal mercredi dernier. Visage fermé, vêtu d’un jean et d’un manteau noir, le footballeur a franchi à pied peu avant 15h30 la porte de la prison de Brians 2 à San Esteban Sasroviras, à 40 kilomètres au nord-ouest de Barcelone, escorté à distance par des policiers, sans dire un mot ni jeter un regard aux nombreux journalistes présents, ni aux manifestants rassemblés pour exprimer leur colère.
Dani Alves est ensuite monté dans une voiture et a quitté le parking de la prison accompagné de son avocate Inés Guardiaola. Après quatorze mois et cinq jours de prison, le tribunal de Barcelone a accepté sa remise en liberté dans l’attente de son procès en appel élargissant le paiement d’une caution d’un million d’euros, ainsi que le retrait de ses deux passeports espagnol et brésilien et interdiction de quitter l’Espagne. Il lui est également interdit d’approcher à moins d’un kilomètre du domicile ou du lieu de travail de la victime et d’entrer en contact avec elle. Le joueur devra pointer tous les vendredis au tribunal de Barcelone, précise le document judiciaire consulté par l’AFP, qui atteste que la prudence a bien été déposée lundi matin.
Le père de Neymar n’a pas aidé à payer sa prudence
Des rumeurs insistantes avaient laissé entendre que le père d’une autre star du football brésilien, son ancien coéquipier au FC Barcelone Neymar, pourrait l’aider à payer la prudence. Mais le père de Neymar , qui avait admis en janvier avoir versé 150.000 euros pour aider l’ex-latéral à payer ses frais d’avocats, a assuré jeudi que depuis la condamnation d’Alves, la situation était “différente”. La situation financière de Dani Alves s’est considérablement dégradée depuis son arrestation, notamment avec la suspension de son contrat avec le club mexicain des Pumas et l’arrêt d’autres sources de revenus, selon sa défense.
Il avait été placé en détention provisoire dans ce centre pénitentiaire de Brians 2 dès son arrestation en janvier 2023, après avoir été accusé du viol d’une jeune femme dans la nuit du 30 au 31 décembre 2022 dans une discothèque de Barcelone. Jugé en première instance le mois dernier, il s’était vu infliger une peine de quatre ans et demi d’emprisonnement et était donc resté derrière les barreaux. Le parquet s’était opposé à cette demande de remise en liberté, estimant que le risque de fuite était important.
L’accusation dénonce “une justice pour les richesses”
L’avocat de la victime, Me Ester García, avait fustigé la décision du tribunal, évoquant une « justice pour les richesses ». Cette décision avait également été signalée par le président du Brésil, Luiz Inacio Lula da Silva, qui avait estimé que “l’argent que possède Daniel Alves (…) ne (pouvait) pas racheter l’offense d’un homme envers une femme qu’il a violée”. Pour convaincre le tribunal d’accepter cette remise en liberté, son avocat Me Guardiola avait argué que l’ancien joueur avait déjà purgé un quart de la peine prononcée en première instance. Cette peine de quatre ans et demi d’emprisonnement prononcée le 22 février était très inférieure aux réquisitions du parquet, qui réclamait neuf ans de prison. Le parquet a annoncé qu’il ferait appel.
Le tribunal avait également obligé le joueur à verser 150.000 euros à sa victime et lui avait imposé cinq ans de liberté surveillée après sa sortie de prison, ainsi qu’une interdiction d’approcher sa victime pendant neuf ans et demi. Lors de son procès, Alves, âgé de 40 ans, avait assuré que la relation sexuelle était consentie, mais sa défense avait été fragilisée par ses nombreux changements de versions, épinglés par l’accusation. Le joueur a fait appel, mais on ignore encore la date de son nouveau procès. La “Seleçao” (l’équipe nationale brésilienne de football), qui est actuellement à Madrid pour un match mardi soir face à la “Roja”, avait exprimé vendredi sa solidarité “avec les victimes”, après avoir été exprimée pour son silence après les condamnations pour viol d’Alves et d’une autre gloire déchue du football carioca, Robinho.