L’an 2015 n’a pas apporté que bonheur et réconfort au public sportif malien. Ce fut aussi une année noire avec la disparition de nombreux serviteurs, des acteurs dévoués pour le développement du sport malien.
À commencer par Hammadoun Kolado Cissé dit Kola. L’ancien président de la fédération malienne de football (FEMAFOOT) a été arraché à l’affection des siens et des fans du football le 27 juillet 2015. Chevalier de l’Ordre national du Mali, le regretté Hammadoun Kolado Cissé avait écrit l’une des plus belles et prestigieuses pages du sport malien à la tête de la Fédération malienne de football qu’il a dirigée de 2009 à 2013. «En lui, le sport malien, notamment le football, perd un serviteur expérimenté et dévoué. Au nom du gouvernement de la République du Mali, du monde sportif, de la famille Olympique et en mon nom propre, nous adressons nos condoléances les plus attristées à sa famille», avait déclaré le ministre des Sports, Housseini Amion Guindo, en s’inclinant devant la mémoire de l’illustre disparu.
À peine Kola conduit en sa dernière demeure, que nous apprenions le décès d’Ibrahim Bodge dit Ibou, un autre grand serviteur du football malien, du Centre Salif Kéita (CSK) notamment. Un club qui a aussi perdu sur la pelouse Yaya Ballo, joueur et fils d’un de ses dirigeants, Karim Ballo. Le monde du foot est aussi désormais orphelin de Bakary Kéita dit Zéh et de nombreux autres anonymes serviteurs de l’ombre. Deux jours après l’ouverture de la 11e édition des Jeux africains «Brazzaville 2015», le 4 septembre 2015, le Mali a perdu son premier Médaillé d’Or en Judo aux Jeux Africains de Brazzaville en 1965. Il s’agit de Lamine Touré décédé le 6 septembre 2015 des suites de maladie. Son enterrement a eu lieu le lendemain en présence des proches, amis et élèves de son dojo dont Habib Sissoko, l’emblématique président du Comité national olympique et sportif du Mali (CNOSM). Grand pratiquant de judo, juste après l’indépendance en 1960, Lamine Touré faisait partie de la délégation malienne qui avait participé aux premiers Jeux Africains de Brazzaville en 1965, en compagnie de l’Equipe nationale de football et d’autres athlètes comme Namakoro Niaré. Aligné en judo, il s’était adjugé la Médaille d’or et avait été accueilli en héros à son retour au pays. Après sa retraite, M. Touré était resté dans le milieu sportif et avait créé une maison de vêtements sportifs baptisée Mali-Sports. Et tous les grands sportifs de l’époque étaient financièrement entretenus et soutenus par le très regretté Lamine Touré. Rares sont les sportifs de l’époque (1970 à 1980) qui n’ont pas eu à bénéficier de son aide, d’une manière ou d’une autre.
Un autre baobab du mouvement sportif malien s’est couché dans la nuit du 25 novembre 2015. Entraîneur du football, manager de boxe et grand commis de l’Etat, Mamadou Diarra a tiré sa révérence et repose depuis le 26 novembre 2015 à Ségou, sa terre natale. Avec sa voix tonitruante inséparable du singulier accent ségovien, son humour et sa joie contagieux, Mamadou Diarra Libo était une personne atypique, très attachante. Un serviteur passionné et dévoué du mouvement sportif malien. En début décembre, nous avons aussi perdu un monument du basket-ball, un technicien expérimenté : Sékou Tamboura dit Serge, coach adjoint des Aiglonnets pendant l’Afrobasket féminin U-16 de Bamako. Membre de la ligue de Bamako, responsable d’un centre de Basket et coach émérite, Serge a tiré sa révérence le vendredi 11 décembre 2015 dans la soirée à la suite d’une courte maladie.
Et 2015 n’a voulu s’éclipser sans nous asséner un dernier coup, nous causer une douloureuse peine de cœur avec le décès, le 31 décembre 2015, d’Ibrahim Konaté dit «Nbono» ou le «Sorcier», ex-entraîneur de l’AS Commune II, des Onze Créateurs de Niaréla et de Sirakoro Mégatanan. Il a rejoint sa dernière demeure le même jour. Un jour sombre pour le monde sportif pour définitivement tirer les rideaux sur 2015. La liste noire n’est pas exhaustive ! Que ces talents et anciennes gloires du sport malien reposent en paix dans la grâce éternelle d’Allah, le Tout-Puissant et le Très Miséricordieux ! Amen !
Moussa BOLLY