Le regroupement des ligues et des clubs de ligue 1 saisit la FIFA : Mme Daou Fatoumata Guindo dite Mimi dos au mur, Le remède Conor est plutôt en passe de tuer le patient football malien

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Rien ne va plus entre le Comité de normalisation de la Fédération malienne de football, dirigé par Mme Daou Fatoumata Guindo dite Mimi, et certains acteurs. Ils veulent coûte que coûte le départ pur et simple du Conor, qui a déjà démontré ses limites afin de gérer cette crise, qui n’a que trop durée. Ce qui joue aujourd’hui sur la performance de nos clubs et même de nos équipes nationales. Face à cette situation, le Regroupement de ligues de football et de clubs de ligue 1 dont le porte-parole est Dr. Sékou Diogo Kéita, vient de saisir la Fifa pour exprimer son mécontentement dans le cadre de la gestion de la crise du football par le Comité de normalisation. Cette correspondance date du 25 janvier 2019 avec ampliation à la Confédération africaine de football, le ministère des Sports et même au Comité de normalisation de la Fémafoot.

“Aujourd’hui, aucun des points de la feuille de route n’a fait l’objet de satisfaction. Par ailleurs, le Comité de normalisation veut maintenant organiser le championnat national 2018-2019, avec les clubs qui étaient en première division en 2015 en invoquant le fallacieux prétexte d’une quelconque application de la sentence du Tas datée du 15 novembre 2018. Et ce, alors que ladite sentence ne parle nulle part d’aucune relégation ou montée.

Mais tout de même, le Conor veut absolument par abus et excès de ses pouvoirs, injustement reléguer les clubs comme l’US Bougouni, l’US Kita, l’AS Black Star, l’AS Performance, le Yeleen Olympique et le LCBA, qui ont régulièrement acquis leurs résultats sur le terrain, avec corps et âmes ainsi que les apports matériels et financiers de leurs dirigeants et sympathisants supporters. Surtout qui ont déjà participé à des championnats organisés par la Fémafoot deux ans avant la création du Conor. Le tout dans le respect strict des règlements de la Fémafoot dont la qualité d’aucun membre, n’était entaché d’irrégularité. Dire que la même présidente du Conor les avait honorés de sa dédicace à travers des lettres de félicitation pour leur accession en première division. Il est vrai que le ridicule ne tue plus en ce monde”, a fait savoir le porte-parole du regroupement, Dr Sékou Diogo Kéita. Avant de préciser : “Et pourtant l’injustice et l’arbitraire qui leur sont faits ne s’arrêtent pas là, le Conor se targuant de faire monter en première division, des clubs qui depuis deux, trois voire quatre ans, végètent en deuxième division sans passer par l’organisation de la moindre compétition dédiée sur le terrain. Toujours par rapport à ladite sentence du Tas, la volonté mortifère du Conor de l’appliquer en l’état, constitue une violation flagrante de l’article 514 du Code de procédure civile, commerciale et sociale du Mali qui dispose : “les décisions rendues par les juridictions étrangères et les actes reçus par les officiers étrangers ne seront susceptibles d’exécution au Mali que dans les conditions prévues par les conventions diplomatiques, ou après exéquatur”.

Mieux, au chapitre 2 dudit Code, il est stipulé en son article 515 que : “les décisions contentieuses ou gracieuses, rendues par les juridictions étrangères ou arbitrales ne peuvent donner lieu à aucune exécution forcée ou à aucune publicité telle que l’inscription, la transcription ou la rectification sur les registres publics, qu’après avoir été déclarées exécutoires sous réserve des dispositions particulières résultant des conventions internationales ratifiées”. Or, la sentence dont il est question ici n’ayant pas encore fait l’objet d’exéquatur, le Conor ne pourrait et ne saurait donc l’appliquer.

C’est pourquoi, lorsqu’il a tenté à travers sa lettre circulaire n°003/2018-2019 Fémafoot du 28 décembre 2018 en vue d’organiser le championnat national de première division au titre de la saison 2018-2019, avec 16 clubs au lieu de 20, tout en écartant certains des clubs cités ci-dessus, qui sont régulièrement montés, en faisant monter d’autres déjà descendus conformément aux règlements de la Fémafoot, cela provoqua une colère extrême dans les clubs injustement écartés et au sein des populations de leurs villes hôtes. Ainsi, des manifestations de protestation, à la limite du soulèvement eurent lieu dans ce pays déjà ébranlé et qui se passerait bien d’autres types de casus belli.

A l’allure où vont les choses, ces mouvements de masses perlés dans les villes et régions dont les clubs sont arbitrairement dans le viseur du Conor, ne sont pas prêts de se calmer aussi longtemps que prévaudra la violation des droits déjà acquis sur terrain par ces clubs martyrs du Conor.

Pour conclure, le président du LCBA rappelle aussi que : “Et c’est effectivement face à ces manifestations successives à travers le pays que le ministre en charge des Sports a demandé au Conor à travers un communiqué en date du 2 janvier 2019, de surseoir à l’organisation du championnat qui pourra engendrer des troubles à un moment où la sécurité et la paix sociale sont affectées.

Au regard de tout ce qui précède, force est de constater Mme la secrétaire générale que le remède Conor est plutôt en passe de tuer le patient football malien. Tout en faisant courir au Mali déjà fort éprouvé les risques inutiles d’une aggravation de l’instabilité à travers un domaine aussi sensible et passionné que le football.

Tout ceci bien sûr est largement vérifiable par votre vénérable organisation dont les moyens et ressources d’investigation sont insondables.

Voilà pourquoi, nous, Ligues de Kayes, Bamako, Koulikoro, Sikasso, les clubs LCVA, Black Star, US Bougouni, USC Kita, Yeleen Olympique, AS Performance, en appelons à votre sagacité, à votre sens de la justice, à votre sagesse, pour davantage éviter une exacerbation de la crise du football malien aux conséquences imprévisibles. Nous savons pouvoir compter sur vous pour faire voir au football malien un nouvel et bel horizon”, précise la correspondance.

En tout cas, malgré tout cette situation, la présidente du Conor veut, coûte que coûte jouer le championnat avec les 16 clubs. Ce qui n’est pas la position du ministère des Sports. C’est dire que Mimi veut désormais tenter un bras de fer avec le département.

  El Hadj A.B. HAIDARA

 

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