C’est ce dimanche 16 juin qu’aura lieu le Grand Prix Pmu-Mali au Champ hippique de Bamako. Ce grand rendez-vous des courses de chevaux est placé sous le haut parrainage du Premier ministre, Dr. Boubou Cissé, ministre en charge de l’Economie et des Finances. Le ministre de la Jeunesse et des Sports, Arouna Modibo Touré, sera également de la fête. Dans cet entretien exclusif, le président de la Fédération malienne des sports équestres, Mohamed Haïdara, fait le point sur les préparatifs, les relations entre la Fédération et ses partenaires. D’ores et déjà, il promet que la fête sera plus belle avec au programme cinq belles courses. Et ce Grand Prix Pmu-Mali est placé, selon lui, sous le signe de la révolution.
Aujourd’hui-Mali :Président, comment se porte votre Fédération aujourd’hui ?
Mohamed Haïdara : Aujourd’hui, je peux dire que la Fédération malienne des sports équestres se porte à merveille. Dans l’entame de notre deuxième mandat, force est de constater que les opérations se passent très bien, comme il le faut, et l’entente entre nous et nos sponsors est au beau fixe. Nous avons de très bons rapports avec les 11 ligues qui composent notre Fédération.
Et toutes ces ligues sont en activité et nous envoient régulièrement leurs résultats. C’est pour vous dire que le cheval se porte très bien aujourd’hui au Mali.
Quels sont vos rapports avec le ministère de la Jeunesse et des Sports ?
Nous avons d’excellents rapports avec le ministère de la Jeunesse et des Sports et d’ailleurs les relations vont s’améliorer davantage parce que nous avons aujourd’hui, à la tête du département, Arouna Modibo Touré qui connait très bien la Fédération malienne des sports équestres pour avoir été le Pdg du Pmu-Mali pendant un certain temps et il est justement à la base du développement de cette discipline au Mali. C’est lui qui, de son temps, nous a fait une augmentation substantielle de notre subvention au niveau du Pmu-Mali pour nous permettre de mettre nos ligues en valeur.
Nos rapports sont bons et nous avons un emploi du temps qu’on va mettre bientôt en application. Le rendez-vous est pris après la Can-2019 en Egypte pour pouvoir définir un canevas de travail entre nous. Mais d’ores et déjà, nous nous réjouissons du fait que le département nous a aidés pour la clôture du Champ hippique de Bamako. Pour la petite histoire, l’Etat a déboursé 290 millions de Fcfa pour la clôture. Et aujourd’hui, le Champ hippique est sécurisé et nous ne pouvons plus faire l’objet de prédation foncière au Mali.
Et vos rapports avec votre sponsor officiel, le Pmu-Mali ?
Cette collaboration se passe également très bien. Quand je demande à rencontrer les responsables du Pmu-Mali, ça se fait très vite. C’est pour vous dire que tout va très bien entre nous.
Pour la petite histoire, le Grand Prix du Pmu-Mali est prévu pour ce dimanche 16 juin au Champ hippique de Bamako. Les publicités vont commencer à passer à la télévision et sur les antennes des radios. Nous nous rencontrons régulièrement pour en parler et donc tout se passe très bien.
Aujourd’hui, le Pmu-Mali est notre sponsor officiel. Et c’est le Pmu-Mali qui est à la base du développement des sports équestres au Mali. Mais en comparaison avec d’autres pays de la sous-région, je dirais que le Pmu peut faire encore plus. Je prends exemple sur le Sénégal qui est à un tout autre niveau. J’ai vu par exemple, lors d’un de mes déplacements sur le Sénégal, que la Lonase (ndlr : équivalent du Pmu-Mali) agit à hauteur de 350 à 400 millions de Fcfa par an au niveau de leur comité et nous ne sommes pas à ce niveau-là encore.
Ce qu’on voudrait aujourd’hui, c’est que le Pmu-Mali s’implique davantage dans le développement de cette discipline au Mali. Qu’est-ce que le Pmu-Mali peut faire pour nous, aujourd’hui ? C’est de voir par exemple les professionnels de l’insémination artificielle. Voir comment on peut développer les sports équestres au Mali. Ça passe par l’amélioration de la race chevaline et l’amélioration des infrastructures dont nous disposons aujourd’hui.
Dans le Champ hippique de Bamako, la tribune que nous avons est obsolète. Quand bien même nous sommes la deuxième audience sportive au Mali aujourd’hui, nous pouvons avoir droit à mieux. Nous avons environ 4000 convives chaque dimanche au Champ hippique de Bamako. Avec cette audience pour un espace aussi mal entretenu et mal structuré, c’est vraiment frustrant, mais je pense qu’avec notre collaboration actuelle, les choses peuvent s’améliorer.
J’ai l’intention de demander à la direction du Pmu-Mali, à défaut de nous monter un hippodrome tout de suite, au moins qu’on nous fasse une tribune digne de ce nom et pouvant éventuellement recevoir des officiels l’année prochaine sous un chapiteau plus décent.
Comment se passent les préparatifs de ce Grand Prix ?
Les préparatifs du Grand Prix Pmu-Mali se situent à deux niveaux. Il y a une partie qui concerne le Pmu-Mali et l’autre la Fédération malienne des sports équestres. Le volet communication est du ressort du Pmu-Mali. Ils ont une structure spécialisée dans ce domaine qu’ils ont déjà consultée pour ce faire. Nous, au niveau de la Fédération, nous avons le volet préparation des courses.
Il va y avoir 5 courses dimanche dont deux de la catégorie de petits chevaux, une catégorie de demi-cracks, une catégorie de super cracks et une catégorie de cracks. Je voudrais profiter pour dire combien je suis content par rapport à la mise en place de cette catégorie. J’ai eu une discussion avec le Pmu-Mali qui nous a donné une subvention spéciale pour la race améliorée. Les chevaux de la race améliorée courent aujourd’hui au Mali. Nous avons même commencé à faire leur reproduction. Inch’Allah, dans 3 ou 4 mois, les premiers poulains issus de croisements de race améliorée vont voir le jour au Mali. Mais ce que j’aurais souhaité davantage, c’est qu’au lieu que ça soit à l’échelle individuelle, parce que c’est deux ou trois personnes qui ont commencé à faire de l’insémination, je veux que ça soit quelque chose d’accessible à tout le monde.
Que tous les propriétaires d’écurie puissent avoir l’opportunité de faire l’insémination pour qu’ensemble nous puissions avoir une nouvelle génération de race améliorée pour que nous ne partions plus acheter cette race au Sénégal. C’est l’un de mes grands objectifs pour mon deuxième mandat.
Quelle sera la particularité du rendez-vous de ce dimanche ?
La particularité de cette édition, c’est uniquement le côté performance. C’est-à-dire que nous avons des cracks qui vont courir le Grand Prix de ce dimanche. Ces chevaux sont vraiment à hauteur de souhait. Ils sont bien entraînés et ils se valent. Ces derniers temps, nous avons même du mal à les départager. C’est l’une des raisons pour lesquelles je demande au Pmu-Mali de nous installer la photo-finish afin que les résultats soient toujours fiables. Ce ne sont pas des installations très coûteuses. Il faut juste y penser et mettre de la bonne volonté. Avec la photo-finish, il n’y a pas de litiges lors de l’annonce des résultats.
Peut-ont avoir une idée globale du programme ?
Dans le programme, l’activité principale c’est la course de chevaux. Le public bamakois aura droit à cinq belles empoignades. Du côté du Pmu-Mali, je crois qu’ils vont inviter un artiste qui viendra animer les entre-courses et nous, à notre niveau, nous sommes en train de voir d’autres activités qu’on pourra ajouter aux courses de chevaux afin que public soit bien servi. L’essentiel, aujourd’hui, quand tu viens au Champ hippique, c’est que nous avons beaucoup de chevaux.
On peut même se comparer à certains hippodromes en Europe qui font 5 à 6 courses car aujourd’hui, à Bamako, nous pouvons aussi nous targuer de faire 5 courses par dimanche. Ce qui n’est pas donné à tout le monde. Il y a quelques années, avant que je ne prenne les rênes de la Fédération, il était difficile d’avoir dans chaque catégorie 10 chevaux et aujourd’hui nous en avons tellement que nous sommes obligés de faire des sélections. Aujourd’hui, au niveau du champ hippique, nous avons plus de 200 chevaux. Nous avons 75 à 80 chevaux alignés par dimanche.
Sous quel signe placez-vous ce Grand Prix Pmu-Mali ?
Nous plaçons l’édition 2019 de ce Grand Prix sous le signe de la révolution. Je veux, au sortir de ce rendez-vous, que la direction du Pmu-Mali puisse m’annoncer de très bonnes nouvelles. Dire, par exemple, nous avons été émerveillés par votre discours, nous avons été sensibles à vos doléances et nous allons vous accompagner dans le développement des sports équestres au Mali. Cela tant sur le plan des infrastructures que sur le plan de l’appui institutionnel.
Je dois au passage saluer la direction du Pmu-Mali qui me donne l’opportunité chaque année d’aller assister au Grand Prix d’Afrique. Cela me donne l’opportunité d’approcher les professionnels de la discipline et je pense que prochainement ce serait bien si le Pmu-Mali m’aidait à faire des acquisitions d’étalons parce qu’ils ont fait la même chose au Sénégal. Si le Pmu-Mali pouvait m’aider aussi à nouer des relations avec les fédérations et les instances de l’hippisme européen, par exemple que le Pmu du Mali collabore avec le Pmu de France pour aider la Fédération malienne des sports équestres.
Nous avons vu dans les statistiques que le Pmu-Mali est parmi les meilleurs Pmu en Afrique donc il n’y a pas de raison que le Pmu-France refuse de venir en aide au Pmu-Mali et que par ricochet on verra quelque chose pour la Fédération. C’est simple, j’ai fait un voyage d’étude au Sénégal et le comité de gestion du Sénégal m’a dit que ce n’est pas compliqué car c’est la Lonase qui s’est impliquée pour qu’ils se développent donc je demande au Pmu-Mali de s’impliquer aussi pour que la Fédération puisse aller de l’avant.
A quand la fermeture de la saison ?
La fermeture de la saison serait sûrement vers mi-juillet. Mais il va falloir que nous finissions avec le Grand Prix de la Nation. C’est l’événement phare de l’année. Après, nous allons fermer la saison parce que pendant l’hivernage, c’est difficile d’entretenir la piste. Sinon le public et aussi des propriétaires de chevaux me demandent souvent pourquoi on ne continue pas, parce que comme par hasard la Fédération arrive à payer les courses normalement. Ça fait 6 ans que cela dure. Pas d’arriérés de courses et pas de problème de mise à niveau de la piste ou du matériel pour faire les photos et les reportages. On se porte bien, mais on aimerait que l’Etat s’investisse davantage.
Aujourd’hui, nous sommes la deuxième audience sportive au Mali qui peut même se mesurer au football en l’absence de championnat. En d’autres termes, il n’y a pas un autre sport qui peut réunir 4000 convives par dimanche.
Etes-vous satisfait du bilan de cette année ?
Les courses de chevaux tiennent à peu de choses et à beaucoup de choses, mais l’essentiel c’est d’avoir les compétiteurs et nous les avons. Autre chose importante, c’est l’organisation des courses. Et c’est ce qu’on sait faire le mieux, donc tout va très bien. Les chevaux courent, les gens sont payés et personne ne se plaint de quoi que ce soit. Vous pouvez voir au niveau du ministère de la Jeunesse et des Sports et au niveau du Comité national olympique et sportif du Mali, personne n’est allé se plaindre pour quoi que ce soit contre la Fédération malienne des sports équestres.
Partant de cela, on peut être fier de ce qu’on fait et je profite de l’occasion pour remercier tous les acteurs, surtout les journalistes qui relaient tout ce qui se passe dans notre Fédération.
Quelles sont difficultés auxquelles vous êtes confrontés ?
Quand je vais au Niger par exemple, je constate qu’ils sont très en avance sur nous. Ils arrivent à faire de l’amélioration de la race chevaline chez eux. Ils ont des chevaux qui viennent du Soudan et du Nigeria et ils ont de très bons résultats.
Le Sénégal, c’est la taille au-dessus, ils ont fait des croisements et ils ont aussi de très bons résultats. Ils ont des centres de production et ils font de l’insémination toute l’année. Ainsi, les chevaux naissent et les catégories se bousculent au portillon tous les jours. Quand on se rencontre au Salon du cheval au Maroc, c’est la fédération qui est à la pointe en Afrique subsaharienne aujourd’hui. Ils ne sont pas meilleurs que nous, ils ont juste eu une oreille d’écoute et nous aussi c’est tout ce qu’on demande.
Quelles sont vos relations avec les propriétaires de chevaux ?
Les relations sont au beau fixe. Le respect mutuel est là. En tant que président de la Fédération, j’ai beaucoup de respect envers les propriétaires de chevaux, parce que ce sont eux qui fournissent les chevaux pour l’activité. Ce que je demande aux propriétaires, c’est d’axer leurs efforts sur l’acquisition de la race améliorée, même s’il y a certains qui en ont achetée. J’invite les autres à aller dans ce sens. Et si davantage, le Pmu nous aidait aujourd’hui à l’insémination à grande échelle au Mali, ce serait mieux que d’aller les chercher au Sénégal ou en Tunisie pour les faire venir au Mali.
Quels sont vos rapports avec le Comité national olympique et sportif du Mali ?
Nous avons de très bons rapports. Je rencontre souvent le président du Cnosm, Habib Sissoko, et il sait ce que je fais et je sais ce qu’il pense de notre Fédération. Je pense qu’on peut faire beaucoup de choses ensemble. Pour votre information, l’année dernière, quand je partais pour le Salon du cheval au Maroc, je l’avais sollicité pour qu’il puisse m’aider à amener d’autres membres de la Fédération pour qu’eux aussi puissent s’imprégner de ce qui se fait ailleurs et il a joué son rôle. Aujourd’hui, il est prêt à m’accompagner aussi si je devais faire un évènement à l’international. Il a une bonne oreille d’écoute, il me viendra en aide.
Réalisé par El Hadj A.B. H et Youssouf Koné