Dans cet entretien exclusif accordé à notre confrère de xinhua, le ministre de la Jeunesse et des Sports, Hamèye Founé Mahalmadane analyse la présence du Mali à la phase finale de la CAN 2013 et se projette dans l’avenir avec les éliminatoires de la Coupe du monde 2014 que le Brésil doit organiser.
Xinhua : Monsieur le ministre, que retenez-vous de la présence du Mali à la CAN 2013 ?
Hamèye Founé : Je suis revenu de cette compétition avec de bonnes impressions.
Je n’ai ni le temps ni de raison de m’attrister sur mon sort ou sur le résultat que nous avons obtenu. Chacun sait les conditions dans lesquelles le Mali a préparé cette CAN et celles dans lesquelles le pays a participé à cette compétition. Certes, on était parti avec des grandes ambitions, comme tout humain. Nous étions déterminés à améliorer notre performance. Nous n’avons pas pu, mais nous n’avons pas non plus reculé.. Mieux, nous nous sommes hissés 25e rang mondial (3e d’Afrique) au classement FIFA pour le mois de février 2013. Si j’ai bonne mémoire, c’est notre meilleur classement. Ce qui fait qu’aujourd’hui je suis satisfait. Même si le Mali n’a pas atteint son objectif de disputer la finale de cette compétition, ils sont nombreux les observateurs qui pensent que le coach Patrice Carteron doit être maintenu.
Qu’en pensez-vous ?
Le coach voire tout l’encadrement technique est recruté par la Fédération Malienne de Football qui les emploie. Le ministère de la Jeunesse et des Sports intervient pour accompagner la fédération afin de réunir les conditions pour que ce staff technique soit là. Cela veut dire que, à priori, c’est la fédération qui doit se prononcer par rapport au sort de l’entraîneur. Mais, je peux d’ores et déjà vous dire que cet encadrement technique a encore ma confiance et je souhaite qu’il puisse continuer le travail entrepris en profondeur pour donner une nouvelle image à notre Équipe Nationale. Cela est d’autant souhaitable que l’instabilité ne peut pas nous servir. Au contraire, ça va nous contraindre à revenir tout le temps à la case-départ. Je pense que nous avons ici un bon coach. Mais, comme je l’ai dit, il appartient à la Fédération malienne de football de se prononcer par rapport à son maintient. Mais, à priori, je pense que cela est acquis.
Comment comptez-vous aborder maintenant les éliminatoires du mondial ” Brésil 2014 ” ?
Se qualifier pour la Coupe du monde serait une première dans l’histoire du Mali. Et c’est aujourd’hui un objectif prioritaire pour mon Département et la FEMAFOOT. Après deux journées, nous sommes bien positionnés. Nous sommes dans le même groupe que l’Algérie, le Bénin et le Rwanda. Nous avons perdu (0-1) notre premier match contre le Bénin à Cotonou. Mais, nous avons battu l’Algérie (2-1) à Ouagadougou (Burkina Faso) où la FIFA avait déplacé le match pour des raisons de sécurité. Le gouvernement, à travers mon Département, va jouer sa partition. Je pense d’ailleurs que cette CAN a été une bonne préparation des éliminatoires de la Coupe du monde. Aujourd’hui, l’encadrement technique a une idée de l’effectif à utiliser pour bâtir l’Equipe nationale de nos ambitions. Je pense que c’est une bonne chose qu’ on est vécu cette compétition de la CAN. Je crois que nous sommes mieux armés pour aborder la suite des éliminatoires du Mondial brésilien, notamment les deux prochains matches contre le Rwanda. En effet, dès le mois prochain nous irons à Kigali pour disputer une rencontre qu’il ne faut pas perdre. C’est un match à gagner à tout prix et nous allons tout mettre en œuvre pour créer toutes les conditions autour de l’équipe afin de revenir de Kigali avec les trois points.
Les Maliens attendent sans doute un bilan, surtout financier, de votre participation à la CAN 2013. Pouvez-vous leur donner cette assurance ?
Évidemment ! Le processus est d’ailleurs engagé. Mon ambition, c’est aussi de contribuer au changement de certaines habitudes. Je pense que la bataille, ici, c’est de changer les mentalités. Nous nous sommes engagés à faire le bilan et, rassurez- vous, il sera fait avant le prochain match de l’Equipe nationale du Mali.
Quel message adressez-vous aux Maliens, notamment aux acteurs du développement du sport dans votre pays ?
Je pense qu’on est rentré malheureusement dans une année électorale au niveau de la Fédération malienne de football. Ce qui fait que les prétentions pour entrer à la fédération ou pour y demeurer nous ramènent dans les traditionnelles querelles intestines. J’aimerai que, en ce moment précis, les Maliens se mettent au dessus de ce genre de situation. Je ne dis pas que CAN a été parfaite, mais je pense qu’avec les moyens que nous avions, les conditions dans lesquelles nous avons préparé cette CAN, les conditions dans lesquelles on est parti, les Maliens doivent essayer aujourd’hui de créditer un peu les joueurs, l’encadrement d’un certain succès. J’appelle les Maliens à plus d’union autour de leur équipe nationale.
Franchement, ce n’est pas le moment de régler des comptes pour des problèmes de place. Moi, je n’en réglerais pas malgré qu’on m’ait qualifié de tout dans une certaine presse.. Je l’encaisse. Je le fais pour le Mali. Je pense que de cette même manière, taisons nos divergences, donnons-nous la main et portons haut notre équipe et notre pays. C’est ce qui a de l’avenir. C’est donc le plus important !
Xinhua
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