Le ministre des Sports, Housseïni Amion Guindo, s’est longuement prononcé sur la crise qui secoue notre football. Son constat est qu’après plusieurs interventions, notamment celles de l’Assemblée nationale, de la société civile à travers le Cnj, de la Cafo, des religieux, du comité olympique, du département des Sports, du président Dioncounda Traoré, et au-delà du président de la République, la crise ne cesse de s’aggraver. Laquelle crise, à l’en croire, s’est étendue au-delà de l’instance dirigeante aux autres régions, notamment la ligue de Bamako.
Pour Housseïni Amion Guindo, il y avait deux solutions dans cette affaire. «Une solution nationale parce que le sport dans notre pays est financé par le peuple malien à travers le gouvernement et celle internationale». Il n’a pas caché sa déception à propos de la persistance de la crise. «Je vous avoue que personnellement, je suis gêné qu’au plan national, on n’a pas pu trouver de solution, compte tenu de toutes les valeurs que nous partageons. Et qu’on soit amené aujourd’hui à aller être jugé en Suisse sur ce que nous finançons ici. Cette solution n’honore personne. Que les gens se détrompent. Nous n’avons pas peur de nos opinions et de prendre toutes nos responsabilités», a déclaré le ministre des Sports.
Et d’ajouter : «nous allons tenter une négociation de la dernière chance et cela en collaboration avec le comité olympique. Il y aura une seule rencontre pour cette dernière chance de négociation. Nous n’allons pas perdre du temps. Nous ne pouvons pas nous accommoder avec ce désordre. Parce que ça commence à être du désordre. Le comité olympique rencontrera dans les prochains jours les deux tendances de la ligue de Bamako et leur fera des propositions et un délai sera donné. En cas d’échec, je pendrais toutes mes responsabilités. Ceux qui voudront aller dans ce sens chemineront avec la légalité et ceux ne voudront pas, trouveront les autres sur leur chemin. Jusqu’à preuve du contraire, nous travaillons avec le comité exécutif.»
Des résultats enregistrés en 2015 malgré des difficultés financières
Le ministre des Sports a expliqué aussi que son département a enregistré des résultats dans le domaine des sports en général en 2015, malgré des difficultés financières. Avant de citer des activités prioritaires entre octobre et décembre prochain que son département s’apprête avec toutes les fédérations à mettre en œuvre. Il s’agit du championnat d’Afrique (Cecifoot) qui se jouera au Cameroun du 15 au 27 octobre 2015 ; du championnat du monde d’athlétisme en octobre au Qatar. Sans oublier le Tour du Faso en mois d’octobre ; la Coupe du monde U17 en octobre ; les éliminatoires pour le jeu olympique de 2016 à Dakar, pour la Can 2017 et pour le Chan 2016.
Selon Housseïni Amion Guindo, malgré le contexte difficile, son département est parvenu à accompagner toutes les fédérations en 2015. «Toutes les activités réalisées cette année sont des activités hors budget. Ce qui a amené l’Etat à débourser plus de 2 milliards de Fcfa hors budget, a-t-il expliqué. Nous avons en terme de primes payé près d’un milliard cette année». Avant d’ajouter que certaines primes n’ont pas été payées jusqu’à ce jour : la prime de victoire et de math nul contre la Mauritanie et la Guinée Bissau au niveau de U23 et la prime de victoire de U16 filles pour la Coupe d’Afrique de Basket.
Aux dires du ministre, ces primes représentent 68 millions de Fcfa. Il a également fait savoir que la prise en charge des joueurs et l’encadrement technique pour le match nul Bénin-Mali au niveau des seniors ; la prime de qualification de l’équipe nationale seniors masculins en quart de finale de l’Afro-basket Tunisie 2015 ; la prise en charge des primes des médaillés de la 11ème édition du Tiao et du Grand prix de Moscou et la prime de U16 afro-basket masculin Bamako 2015 n’ont pas été payées et représentent 164 millions de Fcfa. Pour le conférencier, beaucoup d’efforts ont été faits et concernant ces primes, des dispositions sont en train d’être prises pour que tout le monde soit dans ses droits.
En parlant de la coopération sportive avec d’autres pays, Housseïni Amion Guindo a fait savoir que 150 bourses ont été engagées en Algérie dont 60 seront envoyées cette année. Il a aussi affirmé que le Venezuela a donné 160 bourses dont 40 ont été envoyées l’année dernière. À cela, selon le ministre, s’ajoutent l’obtention de 100 bourses du Cuba dont 80 pour le management en sport et 20 pour la médecine sportive, et le retour des experts cubains après leur départ suite à la crise de 2012.
Diango COULIBALY
Olympisme et développement
L’ONU assigne au sport une importance capitale dans les objectifs de développement durable
Le président du Comité international olympique (CIO), Thomas Bach, a pris la parole à New York lors du Sommet des Nations Unies sur le développement durable (25-28 septembre 2015) qui a adopté les Objectifs de Développement durable (ODD). Ceux-ci prolongent les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD). Les États membres des Nations Unies s’engagent à mettre en œuvre ce programme dans son intégralité d’ici 2030.
«Alors que le monde entre dans une nouvelle ère pour le développement, nous sommes réellement honorés de continuer à être un partenaire engagé en faveur du développement, aux côtés des Nations Unies, afin d’édifier un monde meilleur par le sport» ! C’est la conviction que le président du Comité international olympique (CIO), Thomas Bach, a récemment partagée avec les dirigeants du monde lors du sommet des Nations Unies qui a adopté les Objectifs de Développement durable (ODD) à New York (Etats-Unis). Et pour la première fois dans l’histoire, un Programme de développement des Nations Unies reconnaît au sport l’importance de sa contribution au développement durable à l’échelle mondiale.
Dans le document final des Objectifs de Développement Durable (ODD), inscrit dans le programme de développement pour l’après-2015, le sport est mentionné comme un «partenaire important du développement durable». En effet, la déclaration souligne que le sport peut apporter sa contribution à l’atteinte de certains des objectifs parmi les plus essentiels, tels que ceux relatifs à la paix, à la santé ou encore à l’éducation. «C’est un nouvel exemple de la reconnaissance du rôle important que joue le sport dans la société, l’un des principaux enjeux de l’Agenda Olympique 2020, la Feuille de route stratégique pour l’avenir du Mouvement olympique», a déclaré le président du CIO, le Belge Thomas Bach. Pour la grande famille universelle de l’Olympisme, cette décision montre l’harmonie entre l’Agenda Olympique 2020 et le Programme de développement durable pour l’après-2015 des Nations Unies. Ce nouveau programme souligne notamment «le rôle essentiel que joue le sport dans la promotion de modes de vie sains, de l’éducation et de l’intégration sociale. Il reconnaît les bienfaits du sport pour tous et sa capacité à autonomiser les femmes et les jeunes».
Les valeurs du sport et de l’olympisme magnifiées
En sa qualité d’observateur permanent auprès des Nations Unies, le CIO a activement soutenu tout le processus qui a conduit à la définition du programme de développement pour l’après-2015. Le nouveau programme renferme un ensemble complet d’objectifs et de cibles à caractère universel, porteurs de changement s’appuyant sur les Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD). Angela Ruggiero, quadruple olympienne et membre du CIO, avait accompagné le président Bach pour cette occasion. Le secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon, avait en effet demandé à toutes les délégations d’inviter un représentant âgé de moins de 30 ans afin de saluer «l’enthousiasme, l’intérêt et la mobilisation des jeunes» en faveur de l’élaboration du programme de développement pour l’après-2015.
À New York, le président Thomas Bach a eu des réunions bilatérales avec plus d’une dizaine de chefs d’État et de gouvernement afin d’aborder le rôle du sport dans la société et les actions communes à entreprendre s’agissant du développement durable et de l’autonomie du sport. Cela prouve, si besoin en était, que le sport est de plus en plus reconnu comme «un moyen efficace d’aborder les enjeux liés au développement social et à la paix». Et cela, d’autant plus que, comme le reconnaissent les chroniqueurs sportifs et les experts du développement, «l’énorme potentiel du sport vient de sa portée internationale, de son langage universel, de son attrait auprès de toutes les générations, sans oublier son impact durable sur les communautés en général, et sur les jeunes en particulier». Ainsi, investir dans le sport et les activités physiques offre d’importants bénéfices socio-économiques pour la société. Il est en effet prouvé que le sport favorise la santé et prévient les maladies non transmissibles ; favorise l’accès à une éducation de qualité; contribue à l’autonomisation des femmes et des jeunes filles ; rassemble les peuples et assure la promotion de l’intégration et de la non-discrimination. Tout comme la pratique sportive offre des moments de répit lors des conflits, contribue à l’édification de sociétés pacifiques et non violentes en prônant la tolérance et la compréhension mutuelle.
Le pouvoir et l’attraction du sport célébrés le 6 avril
«Le sport est synonyme de fierté et de solidarité pour les pays», défend fréquemment le président du Comité national olympique et sportif du Mali (CNOSM), El Hadj Habib Sissoko. Ce dynamique et influent leader a d’autant plus raison que le rôle du sport avait été déjà affirmé dans la déclaration publiée à l’issue du Sommet mondial de 2005. Il s’agit d’une réunion de suivi du Sommet du Millénaire des Nations Unies en 2000. Au niveau des Nations Unies, l’importance de la pratique sportive a été renforcée par l’adoption de la «Journée internationale du sport au service du développement et de la paix célébrée». Un événement célébré chaque année le 6 avril.
La reconnaissance croissante du pouvoir du sport a également conduit à l’adoption de nombreuses résolutions des Nations Unies au fil des années et à la désignation par le Secrétaire général de l’ONU d’un «Conseiller spécial» sur le sport au service du développement et de la paix en 2001, ainsi qu’à la nomination en 2014 du président d’honneur du CIO, Jacques Rogge, au poste d’Envoyé spécial pour les jeunes réfugiés et le sport. L’Assemblée générale a adopté une résolution en octobre 2014 encourageant «les États membres à accorder au sport toute l’attention voulue dans le cadre du programme de développement des Nations Unies pour l’après-2015».
Au cours des discussions sur l’Agenda olympique 2020, le CIO avait redoublé d’efforts pour renforcer sa collaboration avec des organisations internationales telles que l’ONU. En avril 2014, le CIO a ainsi signé un Protocole d’accord avec l’ONU visant à intensifier la «coopération au plus haut niveau entre les deux organisations». Le Comité International Olympique (CIO) a été créé avec la conviction que le sport pouvait contribuer à «édifier la paix et encourager le développement harmonieux de l’humanité», rappelle souvent le président Thomas Bach.
À noter que le CIO est une organisation internationale indépendante à but non lucratif, composée de volontaires, qui s’engage à «bâtir un monde meilleur par le sport». Cette organisation redistribue plus de 90% de ses revenus au mouvement sportif au sens large, soit chaque jour l’équivalent de 3,25 millions de dollars (USD) pour aider les athlètes et les organisations sportives à tous les niveaux dans le monde. Au Mali, grâce à l’appui et à l’assistance de la Solidarité Olympique ainsi qu’au dynamiste de Habib Sissoko et son équipe, le CNOSM est devenu non seulement un acteur incontournable du développement du sport, mais aussi de l’essor socio-économique et culturel du pays à travers de nombreux programmes et initiatives en faveur des jeunes, sportifs et leaders.
Moussa BOLLY