Mercredi soir au stade de Saint-Leu-la-Forêt, le Mali organisait un match amical face au Sénégal. Les deux équipes se sont quittés sur un nul (1-1). Mais au-delà de cette rencontre, les Aigles du Mali ont désormais la tête à la prochaine Coupe d’Afrique des nations qui aura lieu au Maroc en 2015.
Pour eux, le Brésil est déjà loin. Les Aigles du Mali, qui n’ont pas réussi à se qualifier pour le Mondial 2014, ont désormais comme objectif la prochaine CAN au Maroc. Et cette fois, monter sur la troisième marche du podium ne suffira plus. Après avoir fait troisième en 2012 et 2013, les Maliens peuvent rêver d’un titre continental. Mais il va d’abord falloir passer la phase de qualification.
L’expertise d’Henryk Kasperczak
Pour se faire, le Mali a désigné un nouveau sélectionneur, Henryk Kasperczak. En réalité c’est une vielle connaissance puisqu’il avait déjà été à la tête de la sélection entre 2001 et 2002. Et c’est lors de la CAN 2002, à domicile, que Kasperczak avait aussi conquis une troisième place. A Saint-Leu-la-Forêt, devant la diaspora malienne, Kasperczak a repris du service.
Depuis les éliminatoires du Mondial 2014, les joueurs maliens ne s’étaient pas retrouvés. «Il fallait créer une cohésion entre les nouveaux joueurs et les anciens. L’ambiance était très bonne », assure au micro de RFI Boubacar Baba Diarra, président de la Femafoot depuis octobre dernier. Nouveau coach, nouveau président et nouveau staff, le Mali s’est peut-être donné les moyens de partir à la conquête d’un premier titre. En 1972, au Cameroun, le Mali avait perdu en finale face au Congo (3-2).
« Notre premier objectif est de remporter la CAN au Maroc. Nous comptons beaucoup sur l’expertise d’Henryk Kasperczak. Nous avions besoin de quelqu’un qui cultive l’esprit de gagne chez les Maliens, commente Boubacar Baba Diarra. On ne peut pas avoir une équipe de rêve et ne pas remporter une CAN. Il faut trouver la solution. Nous avons discuté avec tous les acteurs du football malien pour savoir pourquoi nous n’arrivons pas à monter sur la première marche. »
Et cette fois, il s’agirait même de stabilité après le passage d’Alain Giresse et de Patrice Carteron. « Nous souhaitons continuer avec Henryk Kasperczak pour préparer les éliminatoires de la Coupe du monde 2018 », explique Boubacar Baba Diarra.
Seydou Keita, le grand frère
Présent à Saint-Leu-la-Forêt, Seydou Keita reste une pièce maîtresse dans l’effectif malien. À 34 ans, il a quitté la Chine pour revenir jouer dans le championnat espagnol. Surtout, tout le monde compte sur son expertise et sa grande carrière pour faire avancer la sélection. « Il faut que Seydou continue à jouer son rôle de grand frère. Il a quelque chose d’exceptionnel, c’est qu’il est très attachant », explique le président de la Femafoot.
L’ancien joueur de Barcelone reste un modèle pour les Aigles et a largement tenu son rang lors de ce match amical face au Sénégal. Pourtant, le double vainqueur de la Ligue des champions n’a pas encore été beaucoup utilisé par le FC Valence. Il ne compte que deux titularisations en championnat.
« Seydou Keita est capable de revenir dans le coup et il va retrouver le rythme. Ce qui est intéressant chez lui, c’est qu’il a toujours envie de jouer. Il est exemplaire pour les autres et il a un rôle important dans le groupe. On a besoin de lui », avance Kasperczak.
« On était tous heureux de jouer ce match amical. On est venu avant tout pour s’organiser avec le nouveau coach et le nouveau staff », confirme Samba Sow, le milieu de terrain du Karabükspor en Turquie.
Et pour mettre toutes les chances de leur côté, les Maliens ont désigné un cadre qui sera rattaché à l’ambassade du Mali en France. Il aura la tache de faire de la détection en France et en Europe. Face au Sénégal, Bakary Sakho, le milieu gauche de Wolverhampton et Birama Touré qui évolue à Nantes ont joué leur premier match international. L’ambition de remporter une première CAN est en marche.
par Farid Achache / rfi.fr