Pour leur première sortie, les Panthères vont affronter les néophytes nigériens.
Co-organisée par la Guinée Equatoriale et le Gabon, la 28è édition de la Coupe d’Afrique des Nations a débuté samedi en Guinée Equatoriale. Mais c’est aujourd’hui qu’elle commence au Gabon. Les équipes logées à Libreville et en Franceville entreront en lice aujourd’hui et demain. Le stade de l’Amitié sino-gabonaise, dans la banlieue de Libreville, accueille les rencontres du groupe « C » tandis que les rencontres de la Poule « D » se joueront en Franceville. A défaut d’être le plus élevé, ce groupe « C » est sûrement le plus équilibré. Le Gabon, la Tunisie et le Maroc seront trois postulants sérieux aux deux places qualificatives. Autant dire que pour la nation qui restera en rade, la désillusion sera sévère. Au compte de cette journée initiale de la poule C, les Gabonais affronteront les néophytes nigériens et deux des trois équipes du Maghreb (Maroc et Tunisie) en découdront à la 2è heure. Le Gabon va être transcendé par son public. Les coéquipiers de Didier Ovono disposent d’un collectif bien huilé et ont des chances de s’extirper d’un groupe C au niveau assez moyen. Pour cette compétition à domicile, le Gabon rêve de surpasser tous ses adversaires. Mais les Panthères n’ont jamais fait mieux qu’un quart de finale (en 1996, en Afrique du Sud) dans l’épreuve, et n’ont pas passé le premier tour en 2010, avec la même ossature. Sortir de la phase de poule est un impératif devant son public, le reste sera du bonus. Pour l’autre pays hôte de la compétition, tout passera par une bonne prestation aujourd’hui devant le petit poucet du groupe, le Niger. En plus du public, les Panthères peuvent compter sur le leader du groupe Daniel Cousin qui avait déjà mené l’équipe à la CAN 2010 mais aussi sur les qualités de l’autre attaquant Roguy Méyé. Plusieurs stars des Panthères sont rentrées au pays cette saison pour retrouver du temps de jeu et se rapprocher du groupe.
La cohésion mise en place par le coach Franco-Allemand Gernot Rohr va donc être très forte. Le pays possède l’une des meilleures défenses centrales du continent, avec Ecuele Manga et Brou Apanga. Au milieu, c’est la finesse technique qui est intéressante, malgré le CV plutôt mince des joueurs. Devant, la vitesse de course des ailiers encadre la puissance de Cousin. Le petit poucet du groupe, le Niger a peu de chances de passer le premier tour. Mais le Mena national a déjà réalisé un exploit historique en se qualifiant pour la phase finale. Tout le reste sera du bonus. Pour sa toute première participation à la CAN, le Niger tentera de bien figurer dans son groupe. Les supporteurs du Mena attendent un miracle, mais la qualification pour les quarts de finale devrait être très compliquée. L’équipe surprise des qualifications, qui a tout de même sorti l’Egypte et l’Afrique du Sud vient pour apprendre, mais ne nourrit aucun complexe. C’était une sensation que Le Niger a faite lors des éliminatoires, en terminant premier d’un groupe où figuraient deux mondialistes, l’Egypte et l’Afrique du Sud. Le Mena national dans une poule serrée, trois équipes terminant avec neuf points chacune, a pu arracher, à la faveur d’une meilleure différence de buts particulière, son billet pour le Gabon. Pour réaliser cette performance, Harouna Doula s’est majoritairement appuyé sur les joueurs évoluant dans les championnats africains.
Dans le groupe, seuls Moussa Maazou (Zulte Waregem/Belgique) et Olivier Harouna Bones (Lille/France) ont des contrats professionnels en Europe. Afin d’aider le technicien nigérien, élu « Meilleur entraîneur » de l’année 2011 en Afrique, la fédération a choisi de nommer Rolland Courbis. L’ancien coach de l’Olympique de Marseille sera chargé d’apporter son expérience européenne et sa capacité à transcender un groupe. Mais le binôme est conscient des lacunes de leurs protégés. Classé au 98ème rang de la FIFA, le Niger vient à la CAN pour continuer de grandir. Efficaces à domicile, trois victoires en autant de matches, lors de la phase qualificative, les protégés de Doula ont en revanche montré des signes de faiblesse à l’extérieur. En sera-t-il de même lorsqu’il s’agira d’affronter, hors de leurs bases, les redoutables équipes de Tunisie, du Maroc et le pays organisateur ? La réponse aujourd’hui. Au mois de septembre dernier, les Panthères ont dominé le Nigériens 1-0 en match amical. Juste après le match d’ouverture au Gabon, le Maroc et la Tunisie seront face à face. Cette rencontre entre les deux favoris du groupe sera intéressante. Le Maroc possède un groupe composé de beaucoup de jeunes joueurs qui ont éclos en Europe mais qui disputent leur première CAN. Benatia, El Kaoutari, Taarabt ou Belhanda sont en effet de jeunes internationaux. Les cadres auront donc un rôle majeur pour guider cette équipe, Kharja et Hermach seront présents pour tenir le bloc équipe.
Le niveau technique général des Lions de l’Atlas est certainement le plus élevé dans ce tournoi, ce qui soumet donc des attentes poussées par rapport au jeu de cette formation. Pour les Marocains, un autre résultat que la victoire finale serait une grosse déception. Le groupe présente des joueurs qui ont explosé ces dernières saisons et veut effacer les dernières déceptions. Depuis la finale perdue de 2004, les Lions de l’Atlas n’ont plus passé le premier tour, ce qui génère donc une attente énorme pour cette édition. Le pays n’a plus été sacré depuis 1976 ! La Tunisie est un mélange de joueurs cadres, qui ont déjà joué 4 ou 5 fois la compétition, et d’une jeune garde promue en 2010. Karim Hagui et Adel Chedli étaient présents en 2004 lors du sacre de la Tunisie à domicile. Ils seront les garants de la solidité défensive des Aigles de Carthage. Le secteur offensif sera quant à lui plutôt assigné aux joueurs très talentueux que sont Chikhaoui, Darragi ou encore Dhaouadi. La faculté de ces solistes à jouer à l’unisson déterminera la façon dont l’équipe pèsera sur ses matches. La Tunisie, qui n’avait pas réussi à passer le premier tour en 2010, compte bien cette fois-ci y parvenir. Pour les Aigles de Carthage, qui ne sont plus vraiment convaincants depuis leur victoire en 2004 à domicile, la qualification ne fut pas des plus aisées. Au cours des éliminatoires, ils ont souffert, au point d’être devancés par le Botswana. Les Aigles de Carthage auront donc à cœur de réaliser un très bon résultat au Gabon et en Guinée, afin de réparer les faux-pas des précédentes échéances.
Les résultats
Guinée Equatoriale-Libye 1-0
Sénégal-Zambie 1-2
Aujourd’hui au stade d’Angondjé
16h : Gabon-Niger
19h : Maroc-Tunisie