Le football malien malade de son système : Chronique d’une crise persistante

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            Le football est le sport roi de toutes les disciplines sportives dans le monde et le Mali ne fait pas exception à cette règle. En effet, après l’indépendance en 1960, une politique sportive fut mise en place avec l’existence de plusieurs clubs à Bamako et on pouvait voir 2 ou 3 équipes dans les régions du Mali. Avec la reforme sportive de 1977, plusieurs équipes régionales furent dissoutes avec une seule équipe dans les capitales régionales. C’est ainsi qu’ont vu le jour l’AS Sigui de Kayes, le Nianan de Koulikoro, le Debo club de Mopti, le Biton de Ségou, le Sonni de Gao et Al Farouk de Tombouctou. Ces équipes sont presque devenues des portes-étendards de ces différentes régions.     

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Mais, à partir de la IIIe République, on a commencé à apporter un certain nombre de changement au système. Désormais, le championnat national de première division se non pas en 2 poules  mais en une poule unique et le nombre d’équipes passe de 12 à 14. Mais le gros problème de tout cela, c’est que jusqu’à présent, on refuse de changer les textes de fond, notamment celui relatif au mode d’élection des membres de la fédération malienne de football mais aussi les critères de choix des membres. Il faut ajouter aussi la confusion souvent de rôles entre la fédération et le département provoquée depuis l’arrivée du fameux ministre Moussa Balla Diakité en 2004.

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Pourtant le Mali est une nation de football

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            En effet de 1960 jusqu’en 1972, le Mali était au firmament du football africain. Témoin, la finale disputée en 1965 aux jeux de Brazza face au Congo Brazza  perdue grâce au nombre de corners obtenus par les congolais. La même année, le Mali a disputé la finale de la coupe des coupes par le stade malien de Bamako, une année plus tard, l’AS REAL disputait la finale de la coupe des clubs champions. En 1972, le Mali disputa sa 1ère finale de la coupe d’Afrique face au Congo Brazza perdu 2-3 à Yaoundé.

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            A l’époque, il y avait des grands joueurs qui avaient l’amour du pays. Parmi eux, il y a feu Ousmane  Traoré “Ousmane Bleni” , Karounga Kéïta, Abdoulaye Diawara “Blocus”, Kidian Diallo, puis la génération des Salif Kéïta, Idrissa Maïga “Methiou”, Moctar Maïga, Mamadou Kéïta “Capi”, Cheick Diallo, Fantamady Diarra; ensuite la génération Idrissa  Traoré “Poker”, Lassine Soumaoro, Fagneri Diarra, Modibo Doumbia, Seydou Diarra “Platini”…

 

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Mais tout s’écroule de 1972 à 1994

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            On pensait que le public sportif allait encore vibrer, mais, hélas, ce fut la dégringolade, la décadence et la tristesse. Dès lors, l’équipe nationale ne s’est jamais qualifiée à la CAN. Aucun club malien n’a été en finale d’une coupe africaine. Les échecs se multiplient et on s’accuse mutuellement d’être à l’origine d’une débâcle. On refuse de voir la réalité en face. Pourtant, chacun connaît la réalité.

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            Des opportunistes se précipitent à la porte pour être membres de la fédération afin de se servir et non servir le football. La FIFA et la CAF qui refusent l’intervention de l’Etat dans la gestion des affaires, des associations sportives devenues les vraies complices de ces membres qui s’adonnent à coeur joie au détournement des fonds destinés aux  clubs et aux écoles de foot. Pis, au sein de la fédération malienne, avec le système d’élection, la plupart des membres  sont des retraités, des chômeurs et des recalés au sein d’un club ou ailleurs mais qui se ruent sur le domaine.

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La lueur d’espoir en1994 hélas vite dissipée !

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            C’est ainsi que le football continua son train-train habituel jusqu’en 1994. Le Mali qui venait de se qualifier, après 22 ans d’absence, à la CAN Tunis 1994. Une lueur d’espoir naquit. On pensait que le Mali venait de se remettre sur les rails.

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            Malheureusement, l’après CAN n’a  été géré, ni par l’entraîneur entré en conflit avec certains cadres de l’équipe d’alors, ni par les responsables de la fédération qui pensaient tout permis. La suite on la connaît, le Mali rate les CAN 1998 au Burkina Faso et 2000 au Ghana-Nigeria. Pourtant, c’était un passage obligé pour la CAN 2002 que le Mali devait organiser. On continue à travailler avec les mêmes instruments et textes.

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            Du coup on retrouve des inamovibles au sein de la fédération qui continuent à gérer les affaires depuis 20 ans. Ce qui a fait dire aux observateurs avisés qu’il n’existe pas de mot “démission” dans le vocabulaire malien, malgré des résultats catastrophiques. Et on commence, du côté du public malien, à dire que le football malien est frappé par une malédiction. On fait allusion à celle du père Bouvier. Certains Maliens sont allés même jusqu’à demander qu’on rebaptise le stade Mamadou Konaté pour devenir le stade “Bouvier”.

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De 2002 à aujourd’hui: le cauchemar !

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            Après la non-qualification à la CAN 1998 et à la CAN 2000, les Maliens ont repris, une fois de plus, confiance en 1999 avec la Coupe du monde Juniors au Nigéria où les Aiglons ont été classés 3e. On se rappelle que Seydou Kéïta avait été sacré meilleur joueur et Mahamadou Dissa remporte le soulier d’argent en tant que deuxième meilleur buteur de la compétition. Les Maliens espéraient qu’avec cette génération, le football malien sortirait de l’ornière. Mais Hélas! Ce fut le cauchemar total. Le Mali est éliminé en 1/2 finale face au Cameroun (0-3) lors de la CAN 2002 à Bamako.

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            Depuis, c’est une cascade d’entraîneurs limogés entre 2002 et 2004. D’abord tout juste avant la CANla CAN, il fut remercié et remplacé par Mamadou Kéita “Capi”, lui à son tour, sera limogé et remplacé par Christian Dalger. A la surprise générale, après avoir qualifié l’équipe à la CAN 2004, ce dernier fut remplacé par Henri Stambouli qui ne durera que le  temps de la CAN 2004 qui a terminé en fiasco avec un 4 à 0 face au Maroc en 1/2 finale. Mamadolu Kéita revient avant de céder sa place à nouveau à Pierre Lechantre.     2002, l’entraîneur italien Romano Matté fut remercié et remplacé par Henri Kaspershack (Français). Après

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            Le Mali rate la CAN 2006 en Egypte. Entre temps, l’équipe de Tidiane Niambélé à la fédération est renversée à la suite d’un congrès extraordinaire en juillet 2005 et l’ancien ballon d’or africain en 1970 prend les commandes. Lui qui avait déjà démissionné de son poste de DTN en 1985. On pensait alors que les vieux démons vont à jamais disparaître avec l’arrivée des anciens footballeurs, surtout le trio Kéké-Salif- Blocus.

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            Mais, le nouveau bureau est face à sa première crise avec la tenue du congrès entraordinaire d’Avril 2006 à Ségou où les meubles sont sauvés. Mais l’année 2007 a été une année noire, en tout cas pour la première fois dans l’histoire du football malien et cela depuis 1995, les équipes cadette et juniors ont été battues dès les phases éliminatoires. D’ailleurs, pour la première fois, une équipe malienne cadette fut humiliée par une équipe burkinabé (7-1). Tout cela n’est-il pas dû au népotisme de nos responsables sportifs ?

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            Aujourd’hui, les Aigles Seniors ont compromis leurs chances de qualification pour la prochaine CAN 2008 prévue au Ghana. Pourtant, les potentialités ne manquent pas au Mali et les plus hautes autorités ne ménagent aucun effort, à travers les milliards de nos francs  injectés, pour mettre l’équipe et son staff dans les conditions. Mais à voir le choix des joueurs appelés, on sent une odeur de deal autour de la gestion des primes de sélection. Car, des joueurs incapables sont appelés grâce à l’influence de certains responsables sportifs qui, pour se partager les primes, qui pour recevoir une veste ou une voiture (une merco?) ou un flacon de parfum…

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            Ceux qui sont intransigeants sont purement et simplement écartés de l’équipe pour indiscipline, dit-on. Mais en vérité, il s’agit là d’un prétexte,  sinon ils paient pour leur refus de coopérer à un “machin”. Des fois, c’est l’entraîneur qui accepte à son tour de jouer à la marionnette pour tout faciliter, en cédant sous la pression en traitant ces joueurs d’indisciplinés.

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A quand le bout du tunnel ?

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            En tout cas, à l’allure où vont les choses, personne ne  sait  quand est-ce que s’arrêtera la léthargie. Il faut donc attendre le jour où il y aura une volonté politique de procéder à un toilettage systématique des textes, en acceptant que le mode d’élection des membres de la fédération change pour que l’équipe nationale retrouve ses marques.

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             En effet, il faut que tous les présidents des 14 clubs de la 1ère division participent au vote. Que le critère de choix se fasse sur des personnes exerçant  des hautes fonctions administratives, des opérateurs économiques, des industriels, des DAF et non des retraités, des chômeurs, des abonnés des yeux de dame, d’échec ou de belote pour diriger la fédération. Au Mali on constat e que les joueurs sont rois, car, ils distribuent de l’argent aux responsables. Voilà pourquoi les joueurs s’en moquent de leur rendement bien qu’étant des stars dans leurs clubs respectifs.

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            Tant qu’il n‘y aura pas ce changement, c’est bonjour les dégâts et le public sportif malien laisse sa plume.

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Sadou BOCOUM

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