Le football malien est malade, il se meurt. Bref les mots manquent pour qualifier le malheur de notre sport-roi, surtout depuis l’arrivée aux commandes de Hamadoun Kolado Cissé. Pourtant, son élection, le 12 juillet 2009, avait suscité un espoir parce que l’homme a passé une bonne partie de sa vie dans l’administration du football. En plus, il a toujours nourri l’ambition de diriger la Fédération Malienne de Football qu’il se proposait de sortir de l’ornière. Mais hélas, c’est le naufrage total et le bureau fédéral s’emmure dans un silence assourdissant.
Un adage de chez nous dit : "celui qui est derrière le fleuve ne doit pas se moquer de celui qui se noie". Le clan de Hamadoun Kolado Cissé s’appuyait sur le constat selon lequel le précédent bureau fédéral dirigé par Salif Kéïta était composé d’anciens joueurs et de gestionnaires administratifs du football pour dire que son échec ne s’expliquait pas, pour la simple raison, à leur entendement, que ses membres étaient censés avoir le maximum d’expériences pour bien conduire les destinées du football malien.
Hamadoun Kolado Cissé, un homme qui a passé une bonne partie de sa vie dans l’administration du football et qui a toujours nourri de réelles ambitions pour diriger un jour l’instance la Femafoot, apris les rênes de ce bureau dans les conditions que les Maliens ont encore en mémoire. Ironie du sort, le football malien n’a, depuis, cessé de sombrer dans les profondeurs de la médiocrité. Preuves de ce nauffrage : le tournoi de l’UEMOA a été un échec, le championnat d’Afrique des nations une déception, les éliminatoires des jeux olympiques, n’en parlons pas. Le tout en l’espace de 12 mois. Nous faisons l’économie de la déconfiture des cadets et des juniors (3 matches, 3 défaites, 6 buts encaissés et aucun but marqué) à la dernière Coupe du Monde en Colombie. Dire qu’ils étaient partis pour remporter la coupe! Cela à un moment où la qualification des Aigles à la prochaine CAN est compromise.
Face à cette dégringolade de notre football, c’est le silence radio du côté de la Femafoot. C’est-à -dire qu’aucune explication n’est donnée au peuple malien pour atténuer sa douleur. Qu’est ce qui peut expliquer une telle attitude ?
Et le président de la République (qui en a trop sur le cœur) n’a pas manqué d’exprimer son ras-le-bol à Koulouba, le samedi 6 août, lors de sa rencontre avec les cadettes de basket ball auréolées de leur titre de Championnes d’Afrique et des Hippo XV en rugby, Champions d’Afrique de D2. La sortie remarquée d’ATT contre le football en disait long sur ce qu’il ressent par rapport aux contreperformances cette discipline, et ce malgré les gros moyens déployés qui s’évaluent en milliards de FCFA.
Dans la logique des choses, le baromètre d’une fédération se mesure aux résultats de la discipline, or le football malien ne donne pas de satisfactions chez les séniors (ce qui est constant depuis fort longtemps) aussi bien que chez les catégories d’âges où le Mali était classé parmi les meilleurs avant ces dernières années. Aujourd’hui, le premier handicap de la Femafoot est l’entraîneur national, Alain Giresse, qui ne fait pas de résultat à cause de ses mauvais choix.. D’abord, il a un problème crucial avec la presse malienne. Vient ensuite, sa gestion calamiteuse du groupe, le clanisme a fait son retour entre les cadres du groupe et les jeunes. Bref, il a pollué l’atmosphère au sein des joueurs et en revenant à de meilleurs sentiments, le Français a compris que c’est trop tard. Pire, jusque-là, il n’a pas d’équipe type un an après, or le temps presse, à deux journées de la fin des éliminatoires de la prochaine CAN.
A cause de la mauvaise gestion de notre football, la carence des entraîneurs recrutés et le manque de patriotisme de certains joueurs, le Mali est devenu un abonné aux calculs désespérés de dernière minute pour savoir s’il va se qualifier ou s’il sera éliminé..
Or, logiquement, compte tenu de la pléiade de joueurs de talent dont nous disposons dans les différents championnats européens et des moyens colossaux que l’Etat injecte dans la préparation et la motivation des joueurs de toutes catégories, le Mali ne devrait plus cultiver la médiocrité en misant, d’emblée sur la qualification à une phase finale, ou se contentant d’une quatrième place. Autrement dit, le Mali, compte tenu de son fabuleux potentiel, doit aller dans les compétitions avec la ferme détermination de ramener la coupe ou jouer au moins la finale, même s’il faut tomber les armes à la main. D’ailleurs, notre ambition devrait être maintenant la qualification à la Coupe du monde.
Le deuxième handicap de la Femafoot est sa gestion interne. L’apparence est trompeuse, sinon il y a bel et bien des problèmes, avec des hommes du président et ceux du vice-président. Ce qui crée une atmosphère malsaine. La fédération est gérée comme un bateau ivre, qui peut chavirer à tout moment. Il y a de la démagogie au sein du Comité exécutif, parce qu’on adhère aux décisions sans conviction, et même étant convaincu du contraire. Ajoutée à cela cette bombe qui couve et qui risque de faire voler la fédération en éclats à tout moment. Il s’agit du bras de fer qui plane entre le Comité Exécutif et la Commission centrale de recours. Cette instance, indépendante selon les textes, vient d’annuler les décisions entérinées par le C.E par rapport à la montée du Nianan de Koulikoro en première division, et à l’élection des présidents des ligues de Bamako et de Kayes. Le Comité Exécutif de la Femafoot attendrait de pied ferme la notification de ces décisions de la Commission centrale de recours pour riposter.
Au vu de tous ces problèmes, on susurre qu’une assemblée générale extraordinaire devrait bientôt se tenir..
Alou B HAIDARA
Le tirage au sort du Tournoi de l’UEMOA :
Le Mali, le Niger, la Guinée Bissau et le Bénin dans la poule B
Le tirage au sort de la cinquième édition du tournoi de l’Union économique et monétaire ouest- africaine (UEMOA), prévu à Dakar du 30 octobre au 6 novembre, a été effectué le samedi à Dakar.
Il a donné les résultats suivants : Poule A : Sénégal, Togo, Côte d’Ivoire et Burkina Faso. Poule B : Niger, Mali, Guinée- Bissau et Bénin. Le tirage au sort a été effectué sous la présidence du Premier ministre sénégalais, Souleymane Ndéné Ndiaye, en présence du président de la Commission de l’UEMOA, le Malien Soumaïla Cissé et des ambassadeurs des pays de l’UEMOA représentés à Dakar. L’ancien président de l’Olympique de Marseille, Pape Diouf, est le parrain du tournoi créé en 2007 et doté du trophée de l’intégration. Les précédents tournois ont été remportés par la Côte d’Ivoire en 2007 à Ouagadougou et 2008 à Bamako, le Sénégal en 2009 à Cotonou et enfin le Niger en 2010 à Niamey.
Alou B HAIDARA