Le Djoliba AC en phase de poule de la Coupe CAF : Une qualification qui apaise les tensions

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Enfin, un ouf de soulagement dans la famille des Rouges de Hérémakono. On le craignait très fort. Après son élimination en Coupe du Mali et après la perte de sa couronne en championnat national de football, le Djoliba AC de Bamako, qui a été aussi éliminé de la Ligue des champions d’Afrique et reversé en Coupe CAF, avait une obligation de résultats.

Il fallait en effet mouiller le maillot pour au moins parvenir à la phase de poules de cette échéance continentale. Conscients de cette réalité, les Djolibistes ont dû mettre les bouchées doubles, histoire de se réconcilier avec le public sportif malien en général et leurs supporters en particulier. On le sait déjà, dirigeants, joueurs et supporters de cette équipe étaient à couteaux tirés. Une crise inquiétante secouait le club en raison de certaines dissensions internes qui le minaient.  On se souvient encore qu’après le Conseil ordinaire tenu le 29 mars 2009 et le doublé de la saison (championnat, Coupe du Mali), l’équipe du président Karounga Keita avait connu l’une des crises les plus aigues.

 

Le bureau du Comité central des supporters, rappelons-le, et l’amicale des anciens sportifs du Djoliba reprochaient beaucoup de choses au président Karounga. L’Assemblée d’information, qui avait eu lieu le samedi, 12 septembre 2009 dans la salle des spectacles du Pavillon du stade Modibo Keita, avait été suivie d’agressions verbales, de limogeages et de vagues  de violence. «Si le Djoliba regorge encore de bons joueurs et de supporters que lui envie tout club, depuis un certain temps, il ne possède plus une équipe managériale efficace. Le grand club, riche de toutes les ressources, est semblable à un  rafiot en perdition. Le Djoliba d’aujourd’hui se caractérise par la violation des textes, la déliquescence au plan moral, l’échec technique et l’opacité dans la gestion», fulminait un responsable mécontent de la gestion du club. Fort heureusement, après des tractations tous azimuts, le calme était revenu au sein de la grande famille des Rouges.

Mais, cette année encore, l’on a failli assister au même scénario, surtout après l’élimination du Djoliba AC de la Ligue des champions d’Afrique et de la 50è Coupe du Mali de football. «Nous demandons transparence, respect et discipline. Trop c’est trop; non aux dirigeants sans ambitions», martelait un supporter après l’élimination des pensionnaires de Hérémakono en demi-finale de la Coupe du Mali, édition 2010.

C’est donc dire que si le Djoliba, reversé en Coupe CAF, n’avait pas pu parvenir à la phase de poules, les «vieux démons» auraient pu se réveiller et replonger le club dans la zizanie, les querelles mesquines et d’intérêts personnels. «Karounga a sauvé sa tête. Si on n’était pas qualifié pour cette phase de poules de la Coupe CAF, on allait tout simplement le chasser de la présidence du Djoliba AC», nous confie un fan des Rouges de Bamako.

Aujourd’hui, les ardeurs et les grincements de dents ont donc baissé d’un cran, pour ne pas dire qu’ils sont mis en veilleuse, puisque le Djoliba est enfin en phase de poules. Mieux, il a réussi son entrée en matière en arrachant un nul et vierge (0-0) très précieux le week-end dernier au Stade Seyni Kountché face à l’Association des Forces Armées du Niger (ASFAN). Un résultat qui fait le bonheur des Djolibistes qui recevront dans deux semaines, la formation libyenne de l’Ittihad de Tripoli.

Et si les dirigeants et les supporters des Rouges de Bamako veulent bien que leurs représentants aillent le plus loin possible dans cette phase de poules de la Coupe CAF, ils ont intérêt à enterrer leurs divergences pour viser un seul but : soigner l’image du Djoliba AC tant au plan national qu’international.

 

Bruno Loma

 

 

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