Le Comité exécutif de la Fédération malienne de football, à travers son 1er vice-président, Kassoum Coulibaly, et son 3e vice-président Mobibo Coulibaly, et le Sélectionneur national Mohamed Magassouba, étaient devant la presse le vendredi 4 mars 2022 pour appeler le peuple malien à l’union sacrée derrière l’équipe nationale afin de lui permettre d’affronter dans la sérénité les Aigles du Carthage (Tunisie) dans le cadre des matches de barrage des éliminatoires du Mondial Qatar 2022. Et l’occasion était donnée au Sélectionneur Mohamed Magassouba de présenter ses excuses après sa sortie sur RFI. Le point de presse s’est déroulé en présence de l’ancien Aigle, Cédric Kanté, et du Secrétaire général de la Fémafoot, Ibrahim Traoré.
ans sa communication, le 1er vice-président de la Fémafoot, Kassoum Coulibaly dit “Yambox”, a présenté l’ancien capitaine des Aigles du Mali, Cédric Kanté, qui est venu dans sa “famille” à Bamako sur invitation de la Fémafoot. A ses dires, le point de presse était une clarification par rapport aux deux matches de barrage comptant pour les derniers tours des éliminatoires du Mondial Qatar 2022 que le Mali doit jouer contre la Tunisie. Pour ces matches, il a appelé le peuple malien au rassemblement, à l’union sacrée, à la conjugaison des efforts autour des Aigles pour leur permettre de battre les Tunisies.
“Si nous arrivons à nous qualifier pour la Coupe du monde 2022, cela sera une première. Et nous le souhaitons. Tout le peuple malien souhaite ce sacre. Pour atteindre cet objectif, nous devons nous donner la main, conjuguer nos efforts, c’est sûr et certain que nous arriverons à vaincre les Tunisiens et aller à cette coupe du monde. Ce sacre ne peut pas se réaliser sans l’union des cœurs et des esprits, sans que nous soyons ensemble, regroupés. Ce sacre serait très difficile dans la zizanie. Tout le monde doit parler le même langage. Nous devons travailler ensemble dans l’union, l’entente et la cohésion. C’est dans ce travail fraternel que le capitaine Cédric Kanté est venu à Bamako par ses propres moyens pour apporter sa petite pierre dans la construction de notre victoire face aux Tunisiens. Donc, nous devons arriver à nous entendre, à parler le même langage et aller à l’assaut des Tunisiens”, a préconisé Yambox.
“J’ai doublement fauté, j’ai
les mains derrière mon dos
pour présenter mon pardon sincère au peuple malien”
Dans son intervention, Magassouba a fait observer une minute de silence pour saluer la mémoire de la dame qui est décédée à la suite de l’éliminatoire des Aigles aux 1/8 de finale de la Can Cameroun 2021. Après ce cérémonial, il a tenu à présenter ses excuses au peuple. “Je veux être très clair avec tout le monde. En tant qu’être humain, nul n’est infaillible. J’ai doublement fauté si je peux m’exprimer ainsi. La 1ère faute est une faute technique parce que nous n’avons pas conclu vos légitimes aspirations pour ce qui concerne la Coupe d’Afrique.
Le 1er jour où on m’a fait appel, je me suis assumé à 100 %. Et j’avais demandé pardon au peuple malien. Je profite de l’occasion devant vous pour réitérer, pour dire, du fond du cœur, mon pardon sincère à tout le peuple malien qui a été sérieusement déçu par la prestation de notre équipe nationale. C’est du fond du cœur que je présente mon pardon sincère.
La tristesse au niveau des joueurs, au niveau du staff que je dirige était autant profonde que je ne pourrai pas vous décrire le sentiment dans lequel nous nous sommes plongés immédiatement après cette défaite. Donc, c’est de notre faute, nous l’avouons et nous demandons pardon à tout le monde sportif malien “ a-t-il dit.
Dans cet élan, Magassouba continue ainsi : “La 2e faute, il faut crever l’abcès, c’est cette interview par “une radio étrangère”. Les circonstances faisant les choses, j’étais en déplacement lorsque cette presse s’est adressée à moi pour me dire qu’elle est RFI Mandéka, en tant que Malien à l’extérieur, pour moi c’était notre famille. C’est comme ça que j’ai accordé cette interview sans arrière-pensée. Alors, au cours de l’interview, il y a eu des mots qui ont été interprétés. C’est vrai, ce sont des mots que j’ai dits, que j’ai prononcés et qui ont heurté la conscience de mes compatriotes maliens. Et encore une fois de plus, d’après les Bambaras, j’ai les mains derrière mon dos pour présenter mes pardons. Nous sommes des musulmans, si j’ai heurté la conscience des gens, jeunes comme vieux, je demande encore une fois de plus pardon à cause de Dieu et de son Prophète (PSL). Nous sommes les fils du Mali. Aujourd’hui, le Dieu nous a donné la vie et la santé pour que nous soyons responsables de l’avenir de notre football. Donc, pour cela, nous devrons tous, sans distinction de race et de religion, tous unis, debout comme un seul homme, nous donner la main pour pouvoir atteindre nos objectifs” a-t-il avoué.
Pour Magassouba : “Nous sommes à un point crucial de notre existence footballistique. Ce qui est très important. Le Mali est à 180 minutes (2 fois 90 minutes pour les deux matches) pour aller à une coupe du monde. Et cet effort colossal qui nous amenés là n’a pas été certainement l’œuvre de Magassouba seul en tant que sélectionneur. Et cela ne serait pas possible si le peuple malien ne m’avait pas confié cette responsabilité. Donc, c’est l’œuvre collective de toute une nation, à commencer par le premier citoyen de la République, le président de la République qui, avec son gouvernement, a mis l’équipe dans les conditions idoines certainement (le déplacement, l’hébergement, la restauration, etc.), le ministre des Sports, le président de la Fédération malienne de football avec son équipe, mais aussi l’encadrement technique et les joueurs et au-delà les journalistes parce que tout au long de la Can, vos conseils n’ont pas fait défaut.
Nous avons tous mis du sien pour que notre équipe soit là. Donc, tous ensembles, nous allons continuer l’œuvre puisque nous sommes à 180 minutes de la qualification pour le Mondial Qatar 2020. Et lorsque nous conjuguons nos efforts, le Mali, comme dans notre hymne national, “débout sur les remparts”, lorsque le Mali est débout, nous tous debout, je suis convaincu que la victoire est certaine. Et nous sommes condamnés à se donner la main, à se propulser pour aller à cette victoire”, a martelé Magassouba.
Décidément très en verve ce jour-là, le sélectionneur national d’ajouter : “A partir d’aujourd’hui (NDLR : le jour du point de presse), depuis que je suis sélectionneur jusqu’à aujourd’hui, à cause de Dieu, je demande à tous ceux que j’ai pu blesser de me pardonner. Je suis un musulman, à plus de 60 ans, je dois m’approcher du Bon Dieu. A cause de Dieu et son Prophète (PSL), je vous demande de me pardonner, aidez-moi, unissons-nous à développer le football au Mali. Nous devons tout mettre en œuvre pour que le Mali réussisse. Et je suis convaincu que, tous ensembles, nous vaincrons”, a-t-il expliqué.
Modibo Coulibaly : “Aujourd’hui, l’heure est au rassemblement, au travail collégial autour de l’objectif principal qui est la qualification du Mali à la Coupe du monde Qatar 2022”
A la suite de Magassouba, Mobibo Coulibaly a précisé que l’heure n’est plus aux débats ou aux accusations. “Aujourd’hui, l’heure est au rassemblement, au travail collégial autour de l’objectif principal qui est la qualification du Mali à la coupe du monde Qatar 2022. Nul n’est parfait. Chacun a dû commettre des erreurs, des fautes. Mais je pense qu’à quelques jours des matches de barrage contre la Tunisie, le match concerne le Mali. Ce n’est pas un match de Magassouba, ce n’est pas un match du Comité exécutif, c’est le match du Mali.
A partir de ce moment, tout le monde doit se sentir concerné. Après tout ce qui s’est passé, nous sommes ouverts à toutes les propositions, nous sommes ouverts à tout ce qui peut aider à trouver une solution pour nous permettre de nous qualifier à l’issue des deux matches de barrage qui vont se jouer en aller et retour contre la Tunisie. Nous avons donc souhaité avoir l’appui de certains de nos anciens joueurs internationaux qui vont venir apporter leur expérience et tout leur savoir-faire pour permettre de passer ce cap de la qualification pour la Coupe du monde, mais aussi pour désormais assister l’équipe nationale du Mali pour les futures bataille que nous aurons à faire. Alors, je dirai que le Sélectionneur a certes eu des mots assez inadaptés. Il a présenté ses excuses, j’espère que les uns et les autres les ont acceptées” a déclaré Modibo Coulibaly.
Il poursuit ainsi : “Nous souhaitons aplanir tous les différends que le Sélectionneur a avec les journalistes et travailler la main dans la main pour que nous puissions atteindre l’objectif principal qui est la qualification au Mondial Qatar 2022, mais qui consiste aussi à faire en sorte que l’équipe nationale du Mali puisse être au firmament du football du continent africain et même mondial. Nous demandons la solidarité, l’accompagnement et un grand rassemblement autour de l’équipe nationale.
La qualification à la Coupe du monde serait un grand boom pour permettre au peuple malien de savourer fortement cette qualification historique”, a-t-il conseillé.
Siaka DOUMBIA