Ce fut une opportunité (offerte à l’Etat malien pour traiter avec la Fifa et la Caf), une obligation (parce qu’informé) une nécessité (de sortir de ladite crise). La Sentence du Tribunal Arbitral du Sport (TAS) du 15 novembre 2018 vient d’être vidée, lors de la 47ème Assemblée Générale Ordinaire de la Fédération malienne de football dont les travaux se sont tenus, le 15 juin dernier, au Stade du 26 Mars, en présence des émissaires de la Fifa et de la Caf.
Convoquée par la Fédération malienne de football, cette Assemblée Générale Ordinaire visait la sortie de crise par l’exécution de la sentence du Tribunal Arbitral du Sport (TAS) et l’adoption des nouveaux textes de la Fédération internationale de football association (Fifa).
Les délégués les plus optimistes estimaient vider la sentence du TAS et réaliser la relecture/ adoption des textes de la Fifa en une demi-heure. C’était mal connaitre les délégués et leurs débats centrés sur l’exécution d’une sentence du TAS.
A propos de la sentence du TAS, il fallait convoquer une Assemblée Générale Ordinaire dans le format du 10 janvier 2015 contestée par un groupe de dirigeants du football malien. Une convocation pour respecter ladite sentence avait été faite à Sikasso en 2016 avec le conseil et la supervision de la Fifa et de la Caf.
Cette Assemblée Générale organisée donc à Sikasso était la tribune idéale, pour les plaignants, de faire valoir leur point de vue et ainsi permettre à l’Assemblée Générale de la Femafoot de vider définitivement le contentieux. Malheureusement, les plaignants ont brillé par leur absence.
Et pourtant, en dépit de ce comportement discourtois, contreproductif, l’Assemblée Générale, en toute responsabilité et dans sa magnanimité, a revu les sanctions personnelles infligées à des responsables : certains ont été amnistiés, d’autres ont vu leurs sanctions adoucies.
Cette décision de l’A G exprimait à suffisance la volonté des dirigeants du football malien de circonscrire à la crise tout en respectant les textes régissant le football malien.
Malheureusement, cette attitude des responsables du football exprimée lors de l’Assemblée Générale de Sikasso, de haute portée pédagogique, a été mal perçue par les plaignants qui en lieu de l’accalmie attendue ont persisté et se sont campés droit dans leur position.
Cette radicalisation de leur position s’est accentuée avec un non-respect de l’accord de sortie de crise signé sous l’autorité du Premier ministre d’alors, au terme duquel ils s’étaient engagés à retirer toutes les plaintes pendantes et s’abstenir de toutes autres actions auprès de toutes autres juridictions.
De la date de l’Assemblée Générale Extraordinaire de Sikasso en 2016 à celle Ordinaire du 15 Juin 2019, tous les débats autour du football malien avaient été ramenés par ce groupe à l’exécution d’une autre sentence du TAS auprès duquel il s’était pourvu en oubliant leur engagement auprès du gouvernement. Respect de la parole donnée où es-tu ?
Revenant à l’Assemblée Générale dernière en date convoquée encore une fois pour vider une autre sentence du TAS identique à celle de 2016, seulement 20 minutes auraient suffi à vider ce contentieux vieux de cinq longues années. Que d’efforts physiques, intellectuels financiers fournis dans le sens de la déstabilisation du football malien
Sur le plan financier, l’effort des protagonistes pourrait, au bas mot, être évalué à plus d’une centaine de millions de nos francs, dépensés dans les frais de justice, les voyages, les frais d’avocat, et autres frais occultes. Cet argent ainsi dépensé pour des raisons d’égo, aurait pu mieux servir au développement du football malien.
Le temps, les efforts multiples de réflexion ainsi égarés dans les invectives, auraient pu servir utilement dans une réflexion constructive du football malien.
Après cinq longues années d’égarement, enfin nous pouvons espérer que la crise maintenant fait partie du passé. Toutefois, il ne faudrait pas oublier le passé car cette expérience, douloureuse soit-elle, doit servir de leçon à tous les dirigeants, présents ou futurs du football malien. Il ne convient pas d’oublier une des qualités cardinales du football qui doit être d’unir et non de diviser.
Le terrain de football ne saurait être une arène de règlement de comptes, de problèmes politiques, passionnels. C’est en cela qu’il convient de saluer la clairvoyance, le doigté et la rationalité de l’actuel ministre des Sports. Il a su, en toute discrétion et efficacité, dénouer en si peu de temps un nœud gordien, qui cinq ans durant, entravait la bonne marche du football malien.
Comme le dit l’autre, “Aux âmes bien nées la valeur n’attend point le nombre des années”.
La Rédaction