Ainsi va la vie ! Mais on n’est jamais préparé à la mort, surtout d’un confrère, d’un ami, d’une voix, qui savait si bien captiver l’attention. C’est donc avec beaucoup de peine et de tristesse que nous avons appris le décès de l’excellent journaliste sportif Mahamoud Fall dit Albert Fall de la radio et de télévision Liberté. Une disparition qui nous a ébranlés même si nous savions qu’il se battait avec courage et dignité contre un mal mystérieux. Albert s’en est allé !
Le meilleur d’entre-nous a tiré sa révérence. «On reconnaît le meilleur d’entre-nous par l’humilité. Le journalisme est une science sociale dont la maîtrise ne peut qu’exhorter à la modestie, à l’ouverture d’esprit, au partage…» ! C’est ce que nous avait dit, il y a une vingtaine d’années, l’un de nos éminents professeurs au CESTI de Dakar (Sénégal).
Une causerie qui nous est revenue en mémoire en apprenant le décès de notre confrère Mahamoud Fall dit Albert Fall dans la nuit du 17 février 2016. Cet excellent chroniqueur sportif de la Radio Liberté (puis de la télévision Liberté avant d’être cloué au lit par le mal qui l’a emporté) était une valeur sûre du journalisme sportif. Contrairement à beaucoup d’entre nous, Albert avait réussi à allier sa passion du sport et du journalisme à l’humilité, à la neutralité et à l’impartialité parce qu’il maîtrisait non seulement le métier, mais aussi parce qu’il connaissait le football. Au point qu’ils sont nombreux les techniciens qui nous ont avoué le respecter pour «sa science du foot».
Souvent consultant de l’ORTM lors de grandes rencontres, il était pondéré dans l’analyse tout en faisant preuve d’une fascinante pertinence. Eloquent, courtois et très ouvert, il a exercé ce métier avec classe et dévouement. Sans jamais chercher à se montrer comme un spécialiste ou à faire étalage de connaissance, il animait ses émissions, assurait ses reportages, commentait et analysait avec une seule et unique volonté : éclairer ses auditeurs, les téléspectateurs ! Et il était toujours animé de la même clairvoyance dans les discussions entre amis.
Comme beaucoup de confrères, nous gardons d’Albert le souvenir d’un Grand Homme, un exemple de droiture et de fidélité. Un chroniqueur d’une grande conscience professionnelle. Nous rejoignons le chef de Desk-Sports de l’ORTM, notre «Général» Khalifa Naman, pour témoigner qu’Albert était «un garçon disponible, humble et très respectueux». Sans beaucoup se côtoyer, il nous a rendu d’inestimables services lorsque nous avions en charge la communication du ministère de la Jeunesse et des Sports. Et cela en nous aidant dans l’information et la sensibilisation, mais en aussi en attirant notre attention sur des faits, pratiques ou informations pouvant écorner l’image du Département. Il nous appelait régulièrement pour recouper ses informations. Une pratique de plus en plus rare dans le métier, même si c’est la charpente de sa déontologie.
Albert était le meilleur d’entre-nous, de notre génération ! C’était un homme bon ! Bon dans tous les sens du terme. Il l’était en tout cas socialement et professionnellement. Repose en paix dans la grâce éternelle du Tout-puissant, mon cher Albert ! Tu as juste pris les devants comme tu le faisais si bien professionnellement pour anticiper sur les actions et les événements ! La mort est un match qu’aucun mortel ne remporte ! Fut-il un excellent chroniqueur ou un grand tacticien ! Tu as pris aujourd’hui le chemin vers l’Eternel que nous allons emprunter tous un jour, tôt ou tard, après toi. Dors en paix cher frère. Les larmes ne te serviront à rien en ce moment. Alors, au-delà donc de nos larmes, ce sont nos bénédictions qui t’accompagnent à jamais dans le repos éternel !
Il est décédé à 44 ans et repose désormais au cimetière de Lafiabougou. Il laisse une veuve et une petite fille explorées.
Moussa BOLLY