C’est un truisme de dire que l’instance dirigeante du football malien traverse une crise très profonde. Le fossé n’a jamais été aussi grand entre les différents protagonistes de la crise. Les deux camps se regardent aujourd’hui en chien de faïence et sont prêts à en découdre.
Organisée pour mettre fin à la crise qui sévit dans notre sport roi depuis des années, l’Assemblée Générale élective de la FEMAFOOT du 8 octobre dernier est devenue le point de départ d’une crise à l’issue incertaine. Comme l’aurore, la sortie de la crise semble s’éloigner de plus en plus de l’horizon.
Le Candidat Salaha Baby a organisé une conférence le samedi 14 octobre pour informer l’opinion qu’il n’a pas eu d’élection le 8 octobre dernier. Et par conséquent qu’il n’y’a pas de Président à la tête du comité Exécutif de la FEMAFOOT. Le candidat rejette par ailleurs toute médiation tentant à confirmer ou légitimer l’élection de M. Mamoutou Touré dit Bavieux. M. Baby dénonce avec la dernière rigueur la passation de charge entre l’Inspecteur Général Boubacar Baba Diarra et le candidat Mamoutou Touré dit Bavieux. Ce dernier même s’il arrive à être reconnu est aussi très mal parti d’autant qu’il affirme qu’il a comme référence le Président sortant. Cette seule phrase suffit à elle seule pour comprendre que M. Touré n’est pas dans une logique de paix. Car celui qui veut la paix ne doit pas avoir comme référence le Président sortant, dont le sectarisme et le clanisme sont connus de tous.
La situation est aujourd’hui plus que jamais tendue. Un affrontement entre les deux camps n’est pas à exclure. Pour ne rien arranger à la situation, les deux parties ont fait la programmation des huitièmes de finale de la coupe du Mali aux mêmes lieux et aux mêmes heures. Le ministère des Sports, à travers la Direction Nationale des Sports de l’Education Physique a décliné toute responsabilité et demande aux différentes parties de s’adresser au Président du comité de suivi qui n’est autre que le ministre du Commerce, Porte-parole du gouvernement M. Abdoul Karim Konaté dit Empé. Il faut rappeler à ce niveau que le comité de suivi n’a pas bonne presse auprès des membres des Clubs et Ligues majoritaires de la FEMAFOOT. Ils accusent le comité de suivi de partialité.
Cette situation que le français le plus célèbre le Général Charles De Gaulle n’hésitera pas à qualifier de chienlit illustre l’incurie et l’impéritie du gouvernement. Lequel semble être divisé aujourd’hui entre pro et anti. Son mutisme, son indécision et son atermoiement contribuent à rendre le cocktail encore plus explosif. Le gouvernement doit sortir de sa torpeur et de sa léthargie pour prendre les choses en main. Cela consiste d’abord par invalider l’élection de M. Mamoutou Touré dit Bavieux qui a été tout sauf élu dans les règles de l’art. Un comité de normalisation doit être mis à la tête du C.E de la FEMAFOOT par le gouvernement de commun accord avec les instances dirigeantes du football mondial (CAF et FIFA). Ces dernières aussi doivent prendre les choses en main en déclarant nulle l’élection de M. Touré. Une élection dont elles n’ont d’ailleurs pas supervisé. C’est peut être la raison pour laquelle, elles n’ont pas encore envoyé de lettre de félicitation à M. Touré. Le représentant de la FIFA qui a séjourné à Bamako le weekend passé était venu pour autre chose et non pour certifier l’intronisation de M. Touré. Cette visite était programmée depuis de longue date.
Abdrahamane Sissoko