La délégation béninoise au MJS : Les pistes d’un partenariat fécond balisées

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Le ministre de la Jeunesse et des Sports a reçu lundi 24 février les responsables de la délégation béninoise participant au premier Tournoi de la Paix, de l’Amitié et de la Solidarité. Elle était conduite par Mme SEIDOU OROU BAGOU Rachidatou du ministère béninois de la Jeunesse, des Sports et des Loisirs.

 

 

Avec ses hôtes, le ministre Mamadou Gaoussou Diarra a surtout échangé sur l’esprit du tournoi et les possibilités d’échange entre le Mali et le Bénin à travers les deux Départements ministériels. À la différence de notre pays, où l’organisation du sport est plus centralisée, elle est très déconcentrée au Bénin avec par exemple plusieurs directions s’occupant du sport d’élite, du sport pour tous, de la jeunesse… Le pays s’est aussi doté d’un Office du sport scolaire et universitaire où se prépare (sport-études) la relève de l’élite dans plusieurs disciplines comme le handball, le basket, le foot, etc. L’organigramme du sport béninois comporte aussi un Fonds spécial pour le développement des activités sportives et de jeunesse. Tout comme le Bénin excelle aussi dans la formation pour la conception et la mise en scène des mouvements d’ensemble.

Dans son intervention, Mme SEIDOU OROU BAGOU Rachidatou a manifesté la gratitude de sa délégation pour «la généreuse invitation» à ce tournoi et «l’accueil chaleureux qui nous a été réservé». En réponse, Me Mamadou Gaoussou Diarra a rappelé que c’est le Bénin qui est à remercier pour ce long trajet parcouru pour venir célébrer à Bamako la paix, l’amitié et la solidarité. Il a aussi rappelé que ce tournoi vise à aider le Mali à répartir sur de bases pérennes et solides avec une forte implication de la jeunesse active dans le processus de réconciliation et de reconstruction. Notre pays, a indiqué Me Diarra, a une longue tradition dans la mise en scène des mouvements d’ensemble permettant à la jeunesse de mieux exprimer ses aspirations et ses préoccupations sociopolitiques, économiques, culturelles… Malheureusement, cette expertise tant enviée un moment, est aujourd’hui menacée faute de relève. En effet, ceux qui en ont l’expérience sont de nos jours presque tous à la retraite. Le ministre de la Jeunesse et des Sports s’est dit très intéressé par l’organisation du sport au Bénin. «Nous sommes demandeurs de partage d’expérience… Nous travaillons aujourd’hui à élargir les bases de la pratique sportive en investissant dans le sport de masse, le sport scolaire et universitaire», a souligné le ministre Diarra. Il a ajouté : «nous avons beaucoup de choses à partager sur les plans culturel, politique, sportif… Et l’intégration est le meilleur cadre de tels échanges. C’est pourquoi nous devons travailler à faire disparaître les frontières artificielles entre nos pays».

Une vision entièrement partagée par la délégation béninoise qui compte mettre son séjour à profit pour nouer des partenariats solides au Mali. Le ministre a assuré ses hôtes de la disponibilité de ses collaborateurs, notamment des services techniques, pour davantage baliser les pistes d’un futur partenariat fructueux avec nos frères du Bénin. À la fin de l’audience, Me Mamadou Gaoussou Diarra a accordé une audience à la télévision béninoise.

Moussa BOLLY

C.C/MJS

 

 

SPORT ET PAIX

Une belle inspiration pour l’émergence de la «Génération Dambé»

Le sport, ce n’est plus seulement une activité physique et/ou intellectuelle pour se mettre en forme ou pour remporter des trophées. Mais, de nos jours, il apparaît de plus en plus comme un important moyen permettant à l’humanité de réaliser ses idéaux de paix, de cohésion et d’intégration. Et le ministère de la Jeunesse et des Sports ne s’est pas trompé en misant sur le sport pour prouver au monde entier que le Mali est débout parce que le peuple malien a retrouvé ses valeurs cardinales qui sont aussi celles du Mouvement olympique et sportif.

«La paix par le sport ! Utopie ? Vision politique ou discours réaliste» ? C’est la problématique soulevée par le ministre de la Jeunesse et des Sports dans son discours d’ouverture du premier Tournoi de la Paix, de l’Amitié et de la Solidarité. Grand intellectuel et brillant jeune avocat, Me Mamadou Diarra a aussitôt assuré l’assistance en balisant le débat et en le ramenant dans son contexte historique. L’Olympisme est le meilleur lien entre sport et paix car ils reposent presque sur les mêmes valeurs comme la tolérance, le respect, la solidarité, le don de soi, la cohésion de groupe… C’est pourquoi d’ailleurs, les Nations unies attachent une importance capitale au sport. C’est ainsi que, au cours de la 62e session de l’Assemblée générale de l’ONU (octobre 2007), une rencontre avait été organisée à New York sur le thème «le sport pour la paix et le développement». Et c’est à cette occasion que l’observateur permanent du Saint-Siège (Vatican), Mgr Celestino Migliore, a rappelé que l’on retrouve «la trace du rôle des activités sportives au sein des sociétés et entre elles jusque dans certaines des plus anciennes civilisations». Toutefois, reconnaissent chroniqueurs et experts, «jamais auparavant la pratique du sport n’a été aussi affirmée qu’aujourd’hui». Ce qui fait dire à l’homme d’église que «le sport est devenu un phénomène de masse capable d’impliquer des foules immenses sur une grande échelle, en abattant les barrières géographiques, raciales, sociales, économiques, politiques et culturelles». Il ajoutera : «le sport, lorsqu’il est pratiqué de manière saine et harmonieuse, représente un moyen de réunir des peuples de cultures et de traditions différentes d’une façon respectueuse et pacifique. À travers un recours plus important au sport comme chemin de dialogue et de rencontre, la tradition grecque de la Trêve olympique peut ouvrir la voie à une paix authentique et durable». Une vision pertinente d’autant qu’on peut aisément constater que le dialogue et la rencontre par l’intermédiaire du sport sont porteurs de fortes potentialités au service de l’établissement de la paix et de la prévention des conflits. Et «bien que la force de la loi et de la justice demeure la base pour une paix durable, le sport offre un outil permettant à des factions en guerre de se réunir autour d’un objectif commun». Certes, «ces moments d’unité peuvent être brefs et parfois fugaces», rappelle Mgr Celestino Migliore, mais «ils permettent toutefois de rappeler avec force qu’il existe dans l’expérience humaine bien davantage de choses qui nous rapprochent que de choses qui nous éloignent».

«Une authentique école d’humanité»

Et malgré cette déviance et l’entorse aux valeurs humaines, le monde du sport continue à compter de véritables modèles à suivre et des acteurs généreux qui s’efforcent de «promouvoir l’idéal du sport comme une authentique école d’humanité, de camaraderie, de solidarité et d’excellence». Cela doit autant inspirer les décideurs de nos pays que l’accent mis, de manière renouvelée et largement partagée sur une approche du sport centrée sur la personne humaine, pourrait assurer que les vertus importantes apprises à travers les activités sportives deviennent «un moyen pour développer et encourager des relations humaines saines et responsables».

À l’ouverture des 22es Jeux olympiques d’hiver qui viennent de prendre fin à Sotchi (Russie), le Secrétaire général des Nations unies avait appelé à célébrer le sport et la solidarité tout en souhaitant que «l’esprit olympique de respect mutuel et d’amitié se répande à travers le monde». Le tournoi qui se déroule présentement dans notre capitale est un écho malien et africain à ce vibrant appel. «Le sport est un moyen de créer des sociétés qui soutiennent la diversité et l’inclusion», a souligné M. Ban Ki-moon, lors d’une rencontre à Sotchi avec M. Philip Craven, président du Comité international paralympique. Comme le disait si pertinemment un spécialiste de la question, «le Credo olympique nous rappelle que la chose la plus importante dans la vie n’est pas de gagner, mais de participer». Et en décrétant, en août 2013, le 6 avril de chaque année comme la «Journée internationale du sport au service du développement et de la paix», les Nations unies espèrent ainsi que les valeurs du sport inspirent les délibérations sur la définition de l’Agenda pour le développement pour l’après-2015, date butoir de la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).

Une initiative malienne pertinente

Alors quoi de plus normal et de plus pertinent que le ministère de la Jeunesse et des Sports ait choisi les jeunes du Mali et leurs camarades d’Afrique, d’Asie et d’Europe autour de l’idéal de paix à travers le sport ? La communauté internationale a fait le choix du sport pour semer la paix et la concorde, pour rapprocher les peuples, pour favoriser la coexistence pacifique entre les peuples et les nations. Cela, parce que les décideurs prennent de plus en plus conscience du rôle que «le sport peut jouer dans la vie de tout individu et de toute société». On comprend aisément l’immense effort consenti par le Bureau des Nations unies du «Sport au service du développement et de la paix» en vue de favoriser le dialogue dans les régions en conflits, telles que la République démocratique du Congo, le Liberia… Citius, Altius, Fortius ou si vous voulez, le «Plus vite, plus haut, plus fort» du Père Henri Martin Dideon n’est plus seulement la devise olympique, mais leitmotiv sacré pour des managers d’entreprise, de jeunes armés d’initiatives et avides de réussite avec la volonté inébranlable d’être toujours excellents dans tous ceux qu’ils font. Et cela à l’image de la «Génération Dambé» pour l’avènement de laquelle le ministre de la Jeunesse et des Sports travaille avec ses collaborateurs et partenaires afin de bâtir ce Mali rêvé par les pères de l’indépendance.

Un rêve qui est celui de notre génération ayant vu notre nation traversée la crise la plus grave de son histoire, du temps des royaumes et grands empires à nos jours. Les critères pour figurer parmi les leaders de cette génération sont aussi les valeurs véhiculées par le sport. D’ailleurs, en  plus de favoriser le dialogue entre les cultures et d’encourager la paix, le sport peut également représenter un moyen de développement personnel et social, donc d’affirmation de soi et d’appartenance à une culture et à des valeurs. À travers le sport, le pratiquant développe sa créativité et son talent, surmonte des défis communs ou personnels, acquiert un sens d’appartenance et de solidarité, apprend la discipline et le sens du sacrifice au profit de soi et de tous. Ces valeurs vont également au bénéfice d’une plus large communauté et peuvent aider beaucoup de personnes à comprendre la valeur du bien commun au-delà de la gloire personnelle. D’où la nécessité d’encourager les grandes figures du sport à être des modèles pour la jeunesse et à apporter leur aide dans la promotion des valeurs positives des activités sportives. Et c’était aussi l’un des objectifs visés par le Tournoi de la Paix, de l’Amitié et de la Solidarité à Bamako.

Une rencontre juvénile qu’il faut pérenniser dans l’agenda sportif malien pour pouvoir non seulement mieux animer les joyaux (Stades du 26 Mars, Salle Polyvalente du 26 Mars, Piscine Olympique, nouveaux Stades à l’intérieur et les Temples de jadis rénovés dans la capitale) dont le pays ne cesse de se doter depuis 2002, mais aussi permettre aux jeunes sportifs de communier pour être des acteurs majeurs de l’intégration, pas seulement africaine, mais des peuples du monde. Si la paix se prépare dans l’esprit des hommes, une jeunesse accroc au sport sera toujours inspirée par la résolution pacifique des différends ! Fair-play oblige !

Moussa BOLLY

Manager des Organisations sportives

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