La CAN 2019 au Cameroun, son avenir en France: Samuel Eto’o se confie à RFI

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Le Camerounais Samuel Eto'o
Le Camerounais Samuel Eto'o lors du tirage au sort des éliminatoires pour la Coupe du monde 2018.AFP PHOTO / KIRILL KUDRYAVTSEV

Samuel Eto’o au PSG ? C’est une hypothèse parmi d’autres, car, à 37 ans, la star du football camerounais examine les offres de plusieurs clubs français et avoue qu’il est un supporter du Paris Saint-Germain. Dans cet entretien, le célèbre avant-centre s’exprime aussi sur la grande question de savoir si son pays, le Cameroun, est en mesure d’organiser la Coupe d’Afrique des Nations 2019. A son domicile parisien, le grand international camerounais répond aux questions de RFI.

RFI: Cette CAN 2019, aura-t-elle vraiment lieu au Cameroun ?Samuel Eto’o: Elle aura lieu au Cameroun. Si vous avez pu voir, ces derniers jours, le Cameroun est en train de fournir des efforts incroyables. Il est vrai que le président de la CAF [Confédération africaine de football] à un moment donné, dans sa volonté de pousser l’Etat du Cameroun à aller beaucoup plus vite, avait fait une sortie médiatique. Je dis merci parce que cela nous a tous réveillés. Et puis aujourd’hui, si vous arrivez au Cameroun, il n’y a pas que les stades parce que la CAN [Coupe d’Afrique des nations] apporte aussi des infrastructures, des routes et une visibilité pour ce pays, pendant un mois. Merci à la CAF qui a bien voulu faire confiance à notre pays.

Il n’empêche. Tout n’est pas prêt encore. Il y a des infrastructures qui manquent, notamment des stades.

Vous savez, tout n’est jamais prêt. Ce n’est pas qu’au Cameroun et ce n’est pas qu’en Afrique. En 2014, la FIFA se posait la question de savoir si la Coupe du monde aurait finalement lieu au Brésil parce que le Brésil n’était pas prêt. Mais le Brésil, au final, était présent et ce sera pareil au Cameroun.

Comment se fait-il que dix mois avant la CAN, on ne connaisse toujours pas les dates précises de cette Coupe d’Afrique des nations ?

Il ne me revient pas de répondre à cette question, je crois. La CAF est l’institution qui organise cette CAN. C’est à cette institution de nous situer, à ce niveau.

Parmi les villes qui doivent accueillir la CAN 2019 au Cameroun, il y a Limbé, dans le sud-ouest anglophone. Vu les violences politiques dans la région depuis de nombreux mois, est-ce que ce n’est pas inquiétant ?

On n’est pas inquiets. Vous savez, il est vrai, le Cameroun, en ce moment, connaît des tensions mais je suis convaincu que l’on trouvera un terrain d’entente parce que le Cameroun est une terre de paix. On aime vivre ensemble et je ne suis pas inquiet. Je sais que les matchs se joueront à Limbé. Limbé est à 45 minutes de Douala. Je suis installé à Douala et je ne suis pas inquiet par rapport à cela.

Et ces tensions politiques, qu’en pensez-vous ?

Je ne suis pas encore politicien mais mon souhait, en tant que jeune Camerounais, c’est que le Cameroun, dans son intégralité, retrouve totalement la paix.

Samuel Eto’o, vous venez de passer trois ans dans le championnat turc. Maintenant, c’est fini. Où allez-vous aller ?

On ne sait pas encore. Je suis encore en train de regarder le marché. Je prendrais ma décision dans les prochains jours.

On parle de vous dans le championnat de France, ce qui serait une première ?

C’est un grand honneur, merci.

Donc, vous confirmez ?

Oh ! (rires). Si je vous dis que je ne parle pas avec certains clubs français, ce serait vous mentir, vu qu’à travers mon avocat, je me suis exprimé en disant que j’étais ouvert à écouter les offres qui venaient de la France. Nous avons des offres. Nous allons voir ce qui me convient le mieux, pour la fin de ma carrière, et je ferai mon choix.

On parle de vous à l’OGC Nice.

On verra bien.

Si vous venez en France, de toute façon, ce sera en Ligue 1 ?

Ah oui, parce que mon objectif premier est de jouer en première division.

A 37 ans, ce n’est pas facile de continuer au poste d’attaquant mais vous y tenez, vous vous accrochez ?

Je crois plutôt que c’est difficile pour les défenseurs. Moi, je sais marquer les buts, c’est ce que j’ai fait toute ma vie et c’est ce que je vais continuer à faire. C’est plutôt difficile pour les défenseurs parce que, à un moment donné, vous n’avez plus cette vitesse-là mais moi, même si je n’ai pas ma vitesse de 20 ans, je garde toujours une bonne vitesse et, avec l’expérience en plus, je comble toujours ça.

Que pensez-vous du Championnat de France par rapport aux autres grands championnats que vous avez très bien connus à savoir le Championnat d’Italie, le Championnat d’Espagne, le Championnat d’Angleterre ?

Il devient de plus en plus important – très important même – mais pour qu’il soit au même niveau que les autres, il faut que l’une des équipes de ce championnat, que ce soit l’OM, Lyon ou Paris, puisse gagner la Champions League.

Donc, on vous verra peut-être dans l’un de ces trois grands clubs ?

(Rires) Cela ne dépend pas que de moi.

Mais, cela vous tente ?

Moi, ce que je veux, c’est continuer à jouer au football. Je veux jouer encore deux saisons et puis arrêter ma carrière et commencer une nouvelle vie.

Samuel Eto’o au PSG ?

Je suis déjà supporter du PSG. Je ne sais pas si cela se fera, avant la fin de ma carrière mais le plus important pour moi, c’est de continuer à jouer, marquer des buts et prendre du plaisir.

Le 1er avril dernier, Jeune Afrique a publié une interview imaginaire de vous dans laquelle vous annonciez votre candidature à la présidence du Cameroun. C’était un poisson d’avril. Est-ce que la politique, vous y pensez ?

Chacun de nous, à son niveau, fait de la politique mais il y a une certaine politique que je ne touche pas. Cela ne m’intéresse pas. Il est vrai que je fais de la politique, à mon niveau, mais je n’ai jamais envisagé de me lancer, d’avoir une carrière politique. Cela ne m’intéresse pas.

Oui mais, il y a George Weah ?

George Weah, c’est George Weah. Moi, c’est Samuel Eto’o.

Samuel Eto’o, avez-vous envie de jouer en France, dans les prochains mois ?

J’ai connu les trois autres grands championnats. Je n’ai pas connu le championnat français mais bon, je ne suis pas non plus obsédé en me disant « Je veux jouer en France ». Si cela se fait, ce sera quelque chose de bien. Si cela ne se fait pas, eh bien je continuerai à être heureux et à supporter mon Paris-Saint-Germain.

Mais quand même, avant la fin de votre carrière, on sent que vous avez envie de jouer en France.

Pour nous, Camerounais, Africains et francophones, la France est un pays de référence. Chaque fois, quand vous dites à quelqu’un « Je vais en Europe », la première pensée est de dire, en France. Plus jeune, c’était un rêve que j’avais d’évoluer en France. Cela ne s’est pas fait. Si cette occasion se présente, je serais là, sinon je serais toujours heureux.

Et jouer, pourquoi pas, avec Mbappé, au PSG…

Et j’espère qu’il sera le prochain Ballon d’or.

Par rfi.fr

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