Koulouba: La médaille des Aigles dédiée à la paix

Lundi 13 février dernier, le président de la République, Amadou Toumani Touré, a reçu dans les jardins du Palais de Koulouba, les Aigles du Mali auréolés de la médaille de bronze de la CAN 2012. Les Aigles n’ont certes pas remporté la coupe (d’habitude seuls les vainqueurs d’une compétition continentale de monter à Koulouba pour percevoir des récompenses), mais leur prestation a été jugée suffisamment digne par le peuple et tous les observateurs que cet honneur s’imposait. ATT a offert à ses hôtes la somme de 50 millions de FCFA. Tous les intervenants à la cérémonie ont rendu un hommage au chef de l’Etat et ont prié pour le retour de la paix dans le septentrion malien. ATT a promis à tous, plus particulièrement aux joueurs, de restaurer l’ordre et la paix le plus tôt que possible.

Certes, c’est le football qui était à l’honneur lundi à Koulouba, mais le face à face entre le couple présidentiel et les Aigles du Mali, 3è d’Afrique depuis le 11 février 2012 a vite viré vers l’autre sujet de l’actualité : la crise au nord du Mali.

Le ton a été donné par le président dela Femafoot, Hammadoun Kolado Cissé, qui a chuté son intervention en saluant les efforts de nos forces armées engagées sur le front pour la sauvegarde de l’intégrité territoriale. Tout en les assurant de son soutien personnel et de celui de la fédération, Kola prie pour le retour de la paix dans le nord du Mali et sur l’ensemble du territoire national. Auparavant, il  a remercié le chef de l’Etat pour son appui et son accompagnement multiformes du football malien.  Car avantla CAN, ATT a souhaité que nos joueurs soient dans les meilleures conditions qui garantissent leur succès en décidant de s’investir personnellement, et en donnant des instructions fermes au gouvernement malien. Le résultat est là.

A sa suite, le ministre de la jeunesse et des sports a, lui aussi, rendu un hommage mérité au président Amadou Toumani Touré, qui n’a pas compté les moyens. Djiguiba Kéïta donne pour preuve la situation financière qui s’évalue à 1 151 842 208 FCFA pour différents volets; et les primes de la qualification à la 3è place s’élèvent à 1 398 000 000 FCFA, soit un de 2 549 842 208 FCFA.

Par rapport à la crise actuelle, PPR déroule sans détour : « Monsieur le Président, en ces heures difficiles pour notre pays, je ne saurais terminer cette allocution sans vous assurer de la détermination de la jeunesse du Mali à vous accompagner pour un Mali de paix, uni et indivisible. Pour ce faire, nous voudrons emprunter à un grand bâtisseur de l’Unité d’un grand pays : les grandes questions d’une époque ne peuvent être tranchées ni par des discours, ni par le vote d’une majorité, mais par le fer et le sang. Ce sang, la jeunesse malienne, à commencer par moi-même, est prête à le verser pour le Mali ». Il dédie la médaille des Aigles à la paix par notre main droite, à l’intégrité de notre territoire et à l’unité de notre nation par tous les moyens.

Seydou Kéïta, porte parole des Aigles, avait déjà appelé les rebelles à déposer les armes pour un Mali en paix depuis Franceville. Lundi, il a surtout salué la reconnaissance du peuple malien et du président dela Républiquequi ont tenu à accueillir les joueurs en héros nationaux. Lui aussi prie pour le retour de la paix.

En remettant les 50 millions aux Aigles (et à leur encadrement), ATT dira c’est le coût et non le prix de leurs efforts. Afin d’apaiser leur angoisse par rapport à la situation qui prévaut au nord, le chef de l’Etat leur dira ceci :

« J’ai tout donné pour ce pays, mais je ne finirai jamais de payer ma dette vis-à-vis de mon pays. Je suis un soldat; je sais ce qui se passe; nous ne l’avons jamais souhaité, nous ne l’avons jamais voulu, nous ne le méritons pas. On n’avait absolument rien à voir avec cette guerre; elle nous a été imposée et c’est tombé sur notre tête. Je ferai tout, dans l’honneur et la dignité, pour pouvoir finir cette affaire. Le plus tôt serait le mieux. Mais, s’il le faut, pour la finir également, faire la guerre, je la ferai pour que ça finisse; nous n’avons pas le temps. Nous avons autre chose à faire comme le développement harmonieux de notre pays. Notre préoccupation, c’est de savoir quel pays nous allons laisser à nos enfants ».

Sékou Tamboura

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