Kamory Doumbia : Sans détour avec la Fifa

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Dans un long entretien exclusif accordé à la Fifa, Kamory Doumbia est revenu sur plusieurs sujets. De la Can Côte d’Ivoire 2023 à la prochaine édition de la Coupe du monde (United 26) en passant par ses ambitions, le milieu de terrain des Aigles a parlé à bâtons rompus avec l’instance suprême du football mondial. Entretien.

C’est un vent de fraîcheur qui souffle sur le nid des Aigles du Mali. À 21 ans, Kamory Doumbia concentre les espoirs d’une nation qui a toujours été pétrie de talents, mais qui a souvent flanché dans le dernier acte. Adoubé par les légendes du football malien Seydou Keita et Frédéric Kanouté, le natif de Bamako n’a pas tardé à obtenir une place de choix dans le cœur des supporters des Aigles. Le 23 septembre 2022, l’ancien élève de la prestigieuse Jean-Marc Guilliou Academy, a honoré sa première sélection face à la Zambie (1-0) et s’est immédiatement illustré en délivrant la passe décisive sur le but victorieux d’El Bilal Touré. Ce jour-là, le Mali a découvert un joyau qui continue à resplendir en dehors de ses frontières.

Le 20 décembre 2023, le joueur du Stade Brestois est ainsi devenu le deuxième homme après Edinson Cavani à inscrire un quadruplé en première période d’un match de Ligue 1, face au FC Lorient (4-0). Ambitieux, le Malien caresse un doux rêve : remporter un titre avec les Aigles et marquer l’histoire de son pays. À la Coupe d’Afrique des Nations de la CAF 2023, le Bamakoan y a cru jusqu’à la désillusion et cette élimination à la dernière minute en quart de finale face à la Côte d’Ivoire (2-1 a.p.). Ce revers, Kamory Doumbia veut en faire une force. L’esprit désormais tourné vers les qualifications pour la Coupe du monde 2026, le Malien s’est entretenu avec la FIFA. Ses ambitions pour les rencontres du mois de juin contre le Ghana et Madagascar, sa vision et ses rêves de Mondial : le jeune homme n’a éludé aucun sujet.

Fifa : On vous a laissé triste après l’élimination du Mali en quart de finale de la CAN. Comment allez-vous maintenant ? 

Kamory Doumbia : Je vais très bien ! Cette défaite a été très difficile à digérer car nous avions d’autres objectifs pour cette CAN et nous ne les avons pas atteints. À présent, nous nous focalisons sur les prochaines échéances.

Quelles leçons avez-vous tirées de votre parcours en Coupe d’Afrique des Nations de la CAF ?

K D. : C’était ma première CAN, certainement pas la dernière. On était attendus par le peuple et les observateurs après ce qu’on avait montré pendant les éliminatoires. Malheureusement de nombreux joueurs n’ont pas pu prendre part à cette compétition. Je pense à Abdoulaye Doucouré, El Bilal Touré ou encore Ibrahima Koné. Cependant nous avons répondu présent, en phase de groupes et en huitième de finale face à une très belle équipe du Burkina Faso (2-1).

L’aventure s’est toutefois arrêtée en quart de finale face au pays hôte ivoirien…K D. : Contre la Côte d’Ivoire, nous avons bien maîtrisé le match, mais pas jusqu’au bout, il faut le reconnaître. Le public a joué un grand rôle, ce jour-là, cette ambiance nous a perturbés et on a fini par craquer. La principale leçon que j’ai retenue est qu’un match, c’est 90 minutes plus le temps additionnel, ou 120 minutes plus le temps additionnel. Il faut rester concentré jusqu’au bout. Une chose est sûre : on ne retombera plus jamais dans ce piège.

Malgré votre âge, beaucoup d’observateurs vous considèrent comme le joueur qui fera passer un cap au Mali. N’est-ce pas trop lourd à porter pour vos jeunes épaules D. : Non ! Je ne suis pas ” le joueur” qui fera passer un cap. Le Mali c’est avant tout un collectif, un très bon groupe avec d’excellents joueurs. Je fais partie de ce collectif et je mets, comme d’autres, mes qualités au service de l’équipe. Ce n’est que comme ça qu’on franchira ce cap.

Retour de la phase qualificative pour le Mondial 2026, en juin, où vous allez affronter le Ghana et Madagascar. Que peut-on attendre du Mali pour ces deux confrontations ?

K D. : Deux victoires face à ces deux bons adversaires. Après ce nul à domicile face à la République centrafricaine (1-1) puis cette élimination en quart de finale de la CAN, nous devons rapidement montrer un autre visage.

Le Mali n’a jamais disputé une phase finale de Coupe du Monde, comment expliquez-vous cela ?

K D. : C’est difficile à argumenter, d’autant plus que nous avons souvent de belles équipes du Mali. Le dernier match de barrage par exemple face la Tunisie [lors des qualifications pour Qatar 2022], à l’issue de ces deux matches il y avait clairement la place pour se qualifier. Maintenant avec plus de place pour l’Afrique à la Coupe du Monde, à nous de montrer qu’on fait partie des meilleures équipes africaines pour représenter le continent.

Que représenterait une qualification en Coupe du monde ?  

Un rêve ! Jouer un Mondial est un rêve d’enfant pour moi. Ça procurerait une joie immense pour le Mali qui passe une des pires périodes de son histoire.

Quels sont vos plus beaux souvenirs de Coupe du Monde ?

Pour moi, l’image la plus frappante, même si je ne l’ai pas vue en direct, car je n’étais pas né, c’est la coupe de cheveux de Ronaldo, le Brésilien, en 2002. Elle est iconique (rires). Sinon, on peut revenir sur le terrain, voir Lionel Messi accomplir son destin au Qatar en soulevant le trophée, cela m’a beaucoup touché.

Alassane, avec Fifa.com

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