La légion des femmes Reporters Sportives du Mali s’agrandit, avec une nouvelle génération qui suit, inexorablement, les traces d’Assa Soumaré, Coumba Niambélé… pour ne citer que celles-ci.
Parmi cette légion new look, Kadiatou Bagayoko se faufile comme celle qui est capable de réussir la passe de trois, avec sa casquette de journaliste reporter d’images (JRI) : une écriture journalistique propre et concise qui happe le lecteur ou l’internaute, une diction ou une élocution qui capte l’auditeur ou le téléspectateur.
Kady embrasse donc un groupe de presse, celui de M7TV, où depuis son entrée en 2015, recyclée dans le tas, puis obtenant le parchemin des certificats diplômants du métier, elle est incontestablement la JRI de la boîte.
Cela, grâce à un cursus scolaire des plus élogieux à son âge (27 ans), et un engouement pour la profession de journaliste sportive, jamais démentie : “J’ai eu la chance d’être dans une famille d’enseignants, et là, la passion des mots m’animait dès le bas âge. Ainsi, je me suis donnée comme objectif de faire tout mon possible pour exercer le métier de journaliste. Avec un père passionné de sport (paix à son âme) en général et le football en particulier, avoir la chance de cumuler mon travail avec ma passion fut le fait marquant de mon choix de carrière”.
Effectivement, la native de Bamako sera aidée par son parcours scolaire qui lui fait obtenir son baccalauréat lettres en 2011, au lycée privé Ousmane Sidibé de Koutiala, puis un DEUG 1 et 2 (lettres modernes), successivement à la Faculté des lettres, langues et sciences du langage à l’Université de Bamako, clôturé par une licence et une maîtrise dans la même université, successivement en 2014 et 2015 ; un parchemin qui lui ouvre la voix active et qui lui donne le choix de séjourner à M7TV qui venait de juste de se découvrir au public, à travers un stage de 3 mois ; lequel sera concluant en lui permettant de faire ses premiers pas dans le monde de l’audiovisuel.
Six ans après, Kady révolutionne la présentation d’une émission sportive de TV, avec ses faits du jour, ses débats interactifs et ses reportages internationaux qui sont une mine sportive d’enrichissement. C’est pourquoi, quand on lui demande ses bons souvenirs dans la profession, elle clame sans sourciller : “Ce métier m’a permis de découvrir rapidement pas mal de pays, à travers des couvertures médiatiques (Sénégal, Niger, Côte d’Ivoire, Mauritanie, etc.). J’en ai fait des découvertes, rencontré de merveilleuses personnes qui permettent de consolider votre carnet d’adresses et enfin d’obtenir un réseau solide d’informations”.
C’est pour cela qu’elle veut devenir Annie Gasnier de RFI avec Radio Foot International ? Certainement, car c’est son idole, qui le fait tant rêver, et elle espère que les conseils prodigués par Assa Soumaré, de temps en temps, pour booster sa jeune carrière, porteront un jour leurs fruits afin d’égaler la présentatrice de cette émission sportive mondiale !
Pour cela, Kady sait qu’elle doit se battre pour briser les contraintes du métier de journaliste sur les femmes maliennes : “La vie sociale a vraiment peu de place face au travail, les préjugés sont nombreux quand tu es une femme et les influences sur certaines de tes relations en souffrent…”, avise cette célibataire, née en 1994, qui refuse de confondre les serviettes et les torchons dans la profession ! Et qui n’a d’yeux que pour la passion de son métier et le rayonnement du sport malien qui commence à faire sortir sa tête de l’eau, avoue-t-elle : “Le sport malien en général commence à se faire une place importante dans l’échiquier international, notamment avec le sacre des différentes catégories de jeunes en football et les multiples trophées au niveau du basket-ball malien, pour ne citer que ces deux disciplines sportives”.
Son merveilleux souvenir, après 6 ans d’animation sportive TV, elle le trouve, justement, dans le sacre des juniors maliens en Can au Niger, une expérience époustouflante qui lui fait gommer la mésaventure subie, lors de la crise première du football malien, avec les marches des acteurs sportifs contre la décision du ministre de la Jeunesse et des Sports à l’époque, et dont la couverture médiatique était à haut risque.
Tout un constat pour cette demoiselle au teint d’ébène, qui sait sourire à la vie et sur les plateaux, condamnant par-ci et par-là les dérives verbales de certains hooligans supporters maliens sans pourtant rechigner à donner son point de vue sur la liberté de presse au Mali ; à savoir du chemin à parcourir, avec par endroits des violations graves perpétrées contre les journalistes dans l’exercice de leur fonction, même si elle se réjouit qu’une avancée est constatée en 2021, avec la progression de 9 places glanées par le pays.
Moustaph Maïga