Juventus-Real Madrid: quelqu’un a-t-il fait mieux que Zidane, sur le terrain comme sur le banc de touche?

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FREUTERS STAFF / REUTERS Zinédine Zidane lors d'Atlético Madrid-Real Madrid le 10 mai 2017.

Passé par les deux clubs, “Zizou” sera depuis son banc l’une des attractions de la finale de la Ligue des champions.

FOOTBALL – La finale de la Ligue des champions, disputée ce samedi 3 juin à Cardiff (20h45), verra une opposition de styles entre la défense de fer de la Juventus et l’attaque de feu du Real Madrid.

Mais l’une des attractions de cette rencontre de gala se trouvera aussi, non pas sur le terrain, mais sur le banc de touche. Zinédine Zidane, l’entraîneur du club espagnol, est en effet passé par les deux clubs durant sa carrière de joueur, où il a remporté plusieurs trophées majeurs: deux titres de champion d’Italie en 1997 et 1998, puis la Ligue des champions en 2002 avec le Real (photo ci-dessous) et un titre de champion d’Espagne l’année suivante.

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Devenu entraîneur de l’équipe première madrilène l’année dernière, après deux saisons à se rôder sur le banc de la réserve, “Zizou” a déjà engrangé une Ligue des champions et un titre de champion d’Espagne, ce dernier qui échappait au club de la capitale depuis cinq saisons.

“Gagner la Ligue des champions, puis la Liga, puis revenir en finale de Ligue des Champions, ça n’est pas donné à tout le monde”, a admiré son homologue du soir, Massimiliano Allegri. “Ça reste un être humain même si ce qu’il a fait en tant que joueur et ce qu’il fait en tant qu’entraîneur, c’est exceptionnel. Je pense que c’est un début de carrière d’entraîneur rêvé pour lui”, s’est enthousiasmé de son côté son défenseur Raphaël Varane, dans un entretien à “Téléfoot” diffusé dimanche.

Après avoir gagné la Ligue des champions l’année dernière, Zidane avait était raillé par une partie de la presse espagnole, qui justifiait son succès par sa “flor” (“fleur”), c’est-à-dire sa bonne étoile. “Personne ne gagne un Championnat par hasard, et encore moins la Liga espagnole, a résumé lundi le journaliste José Felix Diaz dans Marca. Zidane a démontré qu’il savait gérer son groupe et qu’il était aussi capable de changer la dynamique des matchs, en modifiant ses schémas ou en s’adaptant aux absences.”

En course pour un rare doublé

Il reste désormais un dernier défi cette saison pour Zidane: réussir le doublé Liga-C1, inédit pour le Real depuis 1958, et devenir le premier entraîneur à être champion d’Europe deux années de suite depuis le grand Arrigo Sacchi avec le Milan AC (1989 et 1990).

Si l’on ajoute sa Coupe du monde brandie en 1998 sous le maillot tricolore, puis l’Euro deux ans plus tard, Zidane aura à peu près tout gagné, souvent très tôt après son arrivée, que ce soit sous les maillots de la Juve et du Real et sur le banc du club espagnol.

Avec ce palmarès vertigineux, auquel il faut rajouter aussi un Ballon d’Or obtenu en 1998, Zidane est-il le footballeur “ultime”, ballon au pied comme entraîneur et tacticien sur le banc de touche? Un autre footballeur a-t-il déjà fait mieux? Commençons par égrener les autres plus grands du ballon rond.

Pelé et Maradona? Le premier, certes trois fois champion du monde, n’a jamais entraîné la moindre équipe. D’ailleurs, le Brésilien n’avait pas hésité à déclarer en 2008 que “les grands joueurs devenaient rarement de grands entraîneurs”… Le second a été à la tête de la sélection argentine pendant deux petites années, terminant par une déroute monumentale contre l’Allemagne (0-4) en quart de finale du Mondial 2010.

Michel Platini, l’autre grand numéro dix du foot français, a lui mis la main sur trois Ballons d’Or consécutifs entre 1983 et 1985, ainsi que la Coupe des clubs champions (l’ancienne Ligue des champions, NDLR) en 1985. Mais dans sa courte carrière d’entraîneur (quatre ans), dans la peau du sélectionneur de l’équipe de France, il a échoué piteusement à l’Euro 92, éliminé au premier tour.

On peut aussi mettre de côté Marco Van Basten. Le Hollandais, après une grande carrière de joueur à l’Ajax puis au Milan AC, n’a pas déplacé son talent du terrain vers le banc de touche. Il n’a en effet rien pu tirer de la sélection hollandaise qu’il a dirigée de 2004 à 2008, avant une unique saison délicate sur le banc de l’Ajax.

Faire comme Beckenbauer?

Dans la catégorie des anciens très grands joueurs ayant entraîné, ne reste plus que Johan Cruyff et Franz Beckenbauer.

Le premier, fin théoricien du jeu et habité par des idées tactiques révolutionnaires, a décroché la Coupe d’Europe des clubs des champions en 1992 à la tête du Barça ainsi que quatre titres de champion d’Espagne avec le club catalan. Sur les terrains, le “Hollandais volant” a remporté d’innombrables titres avec l’Ajax, dont trois Coupes d’Europe des clubs champions en 1971, 1972 et 1973 et huit titres de champion des Pays-Bas.

Le second est celui qui reste à ce jour l’un des deux seuls footballeurs (avec le Brésilien Mario Zagallo) à avoir soulevé la Coupe du monde en tant que joueur et entraîneur: capitaine de la Mannschaft en 1974 et sélectionneur en 1990. A cela, il faut ajouter plusieurs titres de champions d’Allemagne avec le Bayern Munich en tant que joueur dans les années 70, ainsi que trois Coupes d’Europe des clubs champions. Mais aucune brandie en tant qu’entraîneur, à la différence de “Zizou”.

Vous l’aurez compris, il reste une dernière étape à franchir à Zidane pour devenir le joueur puis l’entraîneur “ultime” de tous les temps, ayant gagné au moins une fois chaque titre majeur dans les deux costumes: soulever une Coupe du monde dans la peau de sélectionneur de l’équipe de France.

“Un jour, je voudrais bien être le sélectionneur de l’Equipe de France”, a-t-il d’ailleurs déjà confié avec beaucoup de sérieux en juin 2016. “Je suis convaincu que Zidane va finir par être le sélectionneur de la France, en raison des liens avec ce pays et cette équipe”, a abondé l’actuel, Didier Deschamps, dans une interview pour El Pais fin mars.

Par huffingtonpost.fr –  03/06/2017 08:44

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