Hymne brésilien chanté en version acoustique, défilé d’écoles de samba: les jeux Olympiques de Rio, les premiers de l’histoire sur le continent sud-américain, se sont ouverts par une ode à la musique brésilienne, dans le mythique stade Maracana vendredi.
Quatre ans après le spectacle inventif et décalé des Jeux de Londres, le réalisateur brésilien Fernando Meirelles, un des trois directeurs artistiques à la manoeuvre, avait prévenu: dans un pays plongé dans une récession économique aiguë assortie d’une sévère crise politique, il fallait composer avec un budget limité.
Oubliée “l’approche high-tech”, la “grande fête” proposée par Meirelles, qui promettait de mettre à l’honneur “la richesse de la culture populaire brésilienne”, a donné le premier rôle à la musique du pays dans toute sa diversité (chantée en portugais, contrairement à la cérémonie d’ouverture du Mondial-2014, qui faisait la part belle à l’espagnol et à l’anglais).
Trois heures et demie plus tôt, c’est sur les notes d'”Aquele abraço”, une mélodie parmi les plus célèbres de Gilberto Gil, icône de la musique brésilienne, qu’a débuté la cérémonie d’ouverture.
– Gisele au son de la bossa –
Une introduction immédiatement suivie par l’entrée d’un millier de figurants agitant des feuilles de papier métallique soudainement transformées en coussins géants faisant office de tambours. Puis, par une touchante version acoustique de l’hymne brésilien, chanté par Paulinho da Viola, un des plus grands musiciens auriverde, qui s’est accompagné à la guitare.
A commencer par la bossa, et l’incontournable “A Garota de Ipanema” de Tom Jobim, deuxième chanson la plus connue au monde selon les organisateurs, jouée par son petit-fils Daniel, au son de laquelle l’ex-mannequin vedette Gisele Bündchen, vêtue d’une longue robe dorée, a pu défiler en toute quiétude.
Loin de la polémique que son apparition annoncée avait fait naître dans la semaine, quand la presse brésilienne avait bruissé de fuites selon lesquelles elle subirait un simulacre d’agression par un gamin des rues.
– Triporteur aux couleurs acidulées –
Entre-temps, figure imposée du genre: l’évocation des étapes marquantes de l’histoire du pays hôte. Insectes -araignées, chenilles…- en structures métalliques vivant dans l’épaisse forêt amazonienne, caravelles européennes bravant la tempête sur l’océan Atlantique avant d’accoster sur les côtes brésiliennes, esclaves venus d’Afrique oeuvrant dans les plantations de canne à sucre, urbanisation chaotique…
En conclusion de la cérémonie, le Brésil, qui héberge avec lad’ouvertur forêt amazonienne, a lancé un appel à protéger la Terre du réchauffement climatique.
“Brasil, Brasil” (à prononcer “Braziou”): peu avant 23h00, robes et foulards à motifs tropicaux plus chapeaux de paille, la délégation brésilienne a fait vibrer le Maracana, quelques instants après l’ovation reçue par la première délégation olympique de réfugiés.
Mention spéciale également à l’applaudimètre pour les voisins sud et nord-américains. La Russie, empêtrée dans un scandale de dopage d’Etat, a elle évité les sifflets. Un traitement auquel n’a pas échappé Michel Temer, président brésilien par intérim depuis la suspension de Dilma Rousseff.
Pelé souffrant de la hanche et “hors Jeux”, la dernière inconnue de la soirée a été levée quand le marathonien Vanderlei Cordeiro de Lima, médaillé de bronze à Athènes en 2004 après avoir été poussé dans la foule par un spectateur, a embrasé la vasque du Maracana. C’est le triple vainqueur de Roland-Garros Gustavo “Guga” Kuerten, gagné par l’émotion, qui avait fait entrer la flamme dans le stade.
06/08/2016 12:32:50 – Rio de Janeiro (AFP) – © 2016 AFP