Le Comité national olympique et sportif (CNOS) a donc tranché. C’est Rahamatou Dramé qui portera le drapeau malien lors de la cérémonie d’ouverture des jeux Olympiques de Londres (27 juillet-12 août).
La Franco-Malienne a été officiellement désignée la semaine dernière par les membres du Comité national olympique et sportif et sera le porte-drapeau de notre pays, vendredi prochain à Londres lors de la cérémonie d’ouverture des J.O. Rahamatou Dramé succède ainsi au double champion du monde de taekwondo, Daba Modibo Keïta qui avait conduit la délégation malienne aux J.O. de Pékin en 2008. Née le 1er avril 1985 à Meulan en France, Rahamatou Dramé, 1,68m pour 55kg, s’est révélée au grand public en 2001 en remportant le titre de championne de France du 100m/haies en salle cadettes.
Depuis, la Franco-Malienne évolue au sein de l’élite française (juniors puis espoirs) et n’a pratiquement raté aucun grand rendez-vous. Créditée d’un chrono de 13‘’82 aux Lifa, soit sous les minimas pour les championnats d’Europe, la sprinteuse a découvert la sélection malienne lors des derniers Championnats d’Afrique qui s’étaient déroulés au Bénin (juin). Une participation couronnée de succès pour Rahamatou Dramé qui a établi un nouveau record national au 100m/haies en réalisant un chrono de 14’’55 (l’ancien record était détenu par Maïmouna Bagayoko, 14’’9O). « C’est ma première expérience africaine, je pense que les choses ne sont pas mal passées pour moi. L’impression que j’ai, c’est qu’il y a des filles très performantes que j’ai connues en France. J’avais déjà affronté et battu quelques unes, mais elles ont pris leur revanche. Mais il faut oublier le championnat d’Afrique et se concentrer sur les jeux Olympiques. Désormais, je vais me consacrer à ça et j’espère que ça marchera à Londres », avait réagi Rahamatou Dramé.
Bien que le porte-drapeau malien n’ait pas réussi à se hisser sur le podium au Bénin, son entraîneur, Jean-Philippe Guillot reste confiant et pense que Rahamatou Dramé peut être l’une des révélations des J. O. de Londres. « Elle a marqué des points, mais elle a aussi énormément progressé en misant sur sa taille longiligne. Avant, c’était propre mais elle manquait d’engagement sur les haies. Maintenant, elle a acquis une nouvelle agressivité qui rend les chronos beaucoup plus efficaces. Et elle est davantage capable d’enchaîner les courses, séries, demi-finales et finale. De par sa morphologie, elle ne devrait pas être limitée dans le temps », souligne le technicien.
Outre Rahamatou Dramé, six autres athlètes maliens seront présents aux J. O. de Londres. Il s’agit de Daba Modibo Keïta (taekwondo), Oumar Koné (judo), Moussa Camara (athlétisme), Mamadou A. Soumaré et Fatoumata Samassékou (natation). Parmi nos sept mousquetaires, Daba Modibo Keïta est sans doute le plus attendu par nos compatriotes. Contraint à l’abandon aux J. O. de Pékin (blessure) alors qu’il faisait figure d’intouchable, le double champion du monde des poids lourds (2007-2009) n’aura droit à aucune excuse en cas d’échec cette année. Daba Modibo Keïta doit une revanche aux supporters et quand on sait que l’athlète a effectué toute sa préparation dans un centre spécialisé aux Etats-Unis, on peut dire que tous les espoirs sont permis pour notre pays de décrocher sa première médaille olympique à Londres. Mais disons-le sans ambages, s’il veut entrer dans l’histoire en devenant le premier sportif malien à obtenir une médaille olympique, Daba Modibo Keïta devra être au top et se montrer plus ambitieux qu’en 2008.
A l’instar du double champion du monde des poids lourds de taekwondo, Moussa Camara (800m) a également effectué sa préparation à l’extérieur, précisément au Kenya où il se trouve depuis deux ans. Aux derniers championnats d’Afrique, Moussa Camara s’était hissé en finale mais n’a pu faire mieux que 8è avec un chrono de 1’49’’12, contre 1’45’’09 pour le champion d’Afrique l’Algérien, Taoufik Rakhloufi. « Je n’ai pas compris mon échec en finale. J’ai terminé premier de la demi-finale et je n’ai ressenti aucune fatigue. Franchement, je n’ai aucune explication », avait avoué Moussa Camara. Pour le champion du Mali du 800m, les chances de remporter une médaille à Londres sont quasiment nulles, mais Moussa Camara peut profiter des J. O. pour améliorer sa propre performance et établir un nouveau record national. Cette remarque vaut aussi pour les deux nageurs Mamadou A. Soumaré et Fatoumata Samassékou ou encore le judoka Oumar Koné. Mais pour le Comité national olympique et sportif, le plus important n’est pas la médaille olympique, mais la participation de notre pays aux J. O. « Beaucoup de gens pensaient que le Mali allait être absent à Londres à cause de la situation qui prévaut dans notre pays depuis le 17 janvier et la première attaque des régions du Nord par les bandits armés. Nous serons bel et bien présents à Londres et notre objectif est de prouver au monde que malgré les difficultés, notre pays reste débout », dira à ce propos un membre du Comité national olympique et sportif. Pour mémoire, la délégation malienne (athlètes, encadreurs, responsables sportifs, représentants du Département des sports, invités et membres du Comité national olympique et sportif) est composée de 31 personnes.
S. B. TOUNKARA
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Boxe : Mohamed Diaby privé des J.O.
Le grand absent des J. O. sera le pugiliste Mohamed Diaby. Et pour cause, le Franco-Mali a été suspendu pour dopage par la Fédération française et ne pourra pas représenter pas le Mali aux Jeux de Londres.
Âgé de 28 ans, Mohamed Diaby a été champion du monde de savate en 2011, avant de se reconvertir en boxe anglaise, poids welters (-64kg), pour y défendre les couleurs de son pays d’origine, le Mali.
Il s’était qualifié pour les Jeux Olympiques le 2 mai dernier lors du Tournoi de Casablanca (Maroc) où il avait fini deuxième chez les welters. « C’est un rêve de gosse qui se réalise. Je regarde les JO à la télévision depuis que je suis tout petit. L’athlétisme, les 100m d’anthologie, ça ne s’oublie pas… Je n’arrive toujours pas à réaliser que je serai présent lors de la cérémonie d’ouverture.
Cette fois, je ne serai pas devant la télévision, mais dans le poste », avait confié le pugiliste après sa qualification.
Dans la foulée, Mohamed Diaby dira qu’il a déjà une idée précise de ce qu’il rêverait de faire lors de la cérémonie d’ouverture des J. O. au stade Olympique. « J’aimerais vraiment porter le drapeau du Mali. Ça ne dépend pas de moi. Mais si je peux avoir ce privilège, j’en serais ravi. C’est un espoir que j’ai au fond de moi ». Malheureusement, le rêve du Franco-Malien s’est envolé il y a quelques semaines à cause d’une affaire de dopage. Au Comité national olympique et sportif (CNOS) la suspension de Mohamed Diaby a fait l’effet d’une bombe. Personne ne s’attendait à ce scénario et il semble que le CNOS avait même porté son choix sur le pugiliste pour porter le drapeau du Mali lors de la cérémonie d’ouverture des J. O. Ce rôle reviendra désormais à la sprinteuse, Rahamatou Dramé.
« C’est un coup dur pour notre pays, mais en tant que membre du CNOS, nous ne pouvons que condamner le dopage », a confié un membre de la délégation qui a requis l’anonymat.
S. B. T.
Nice pics !parisIn england, lassen Sie Ihre Haut geworden gesund!
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