Jeux de la francophonie «Abidjan 2017» : Une trêve dans la guerre des clans autour de la succession d’ADO

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La Côte d’Ivoire a accueilli pour la première fois les Jeux de la Francophonie. Une 8e édition qui a rassemblé 4 000 athlètes et artistes de 53 délégations (contre 55 à «Nice 2013» en France) sur 8 sites sportifs. Un défi majeur au moment où ce pays est menacé par les vieux démons de la violence à cause de la guerre des clans pour la succession du président Alassane Dramane Ouattara.

 

«Merci ! Akwaba (bienvenue en baoulé)… La Côte d’Ivoire est heureuse et fière d’accueillir les jeux… Cette fête est la vôtre», avait lancé Alassane Dramane Ouattara dit «ADO», le président ivoirien aux quelques 4.000 participants des 8es Jeux de la Francophonie (21-30 juillet 2017). C’était à la cérémonie d’ouverture qui a eu lieu au stade Félix Houphouët Boigny «Félicia», le vendredi 21 juillet 2017.

Pour la Côte d’Ivoire, les défis étaient presqu’à la hauteur des enjeux. En la matière, la sécurité de sites est le premier pari à gagner. La preuve est que, dans la nuit du 19 au 20 juillet, des coups de feu ont été tirés à Cocody qui abrite pourtant le Village «Akwaba».

Les autorités parviendront-elles à sécuriser cet événement prestigieux ? Voilà la question que se posaient beaucoup d’observateurs après cet incident dont tous les auteurs ont été arrêtés, radiés et mis à la disposition de la justice quelques jours après.

Une interrogation néanmoins pertinente d’autant plus que ce pays a été secoué ces derniers mois par de nombreuses mutineries dans les casernes, notamment à Abidjan et Bouaké. Et la tension a augmenté d’un cran à cause de la guerre déclenchée entre les clans du Rassemblement des Houphouétistes (héritiers politiques de Félix Houphouët Boigny, père de l’indépendance de la Côte d’Ivoire).

La guerre des tranchées fait déjà au sein du Rassemblement des Républicains (RDR) d’Alassane Ouattara.

Une crise qui s’est accentuée avec la récente nomination d’Ahmed Bakayoko comme ministre de la Défense au lendemain de la main tendue de Soro Guillaume (président de l’Assemblée nationale) à l’ancien président Laurent Gbagbo emprisonné à la Haye (CPI).

 Une maturité politique avérée

Selon des observateurs, Soro est aujourd’hui «l’ennemi déclaré du clan au pouvoir en raison de sa position en rapport avec le scrutin présidentiel de 2020».

Mais, visiblement, tous les protagonistes ont compris qu’ils avaient intérêt à calmer le jeu puisqu’il n’était dans l’intérêt de personne que l’image de la Côte d’Ivoire sorte ternie de cette manifestation qui a rassemblé des milliers de visiteurs à Abidjan. Faisait de preuve de maturité, les acteurs ont décrété, chacun à son niveau, une trêve dans l’inexorable guerre des clans au sein du RDR et du PDCI-RDA.

Ce qui a permis à la Côte d’Ivoire de relever la sécurisation des sites et des participants gagnant du coup le pari d’une bonne organisation.

Et comme pour exorciser les menaces terroristes, la course cycliste s’est disputée le 27 juillet 2017 entre Abidjan et Grand-Bassam avec plusieurs kilomètres en circuits fermés dans ce département de la région des lagunes. Un moment d’émotion pour les coureurs de 19 pays, les officiels et les médias que de découvrir Grand Bassam, la toute première capitale de la Côte d’Ivoire avec ses belles plages qui exhortent à tout sauf à la violence, mais qui a été la cible d’une attaque terroriste le 13 mars 2016.

Triste jour dans cette station balnéaire ivoirienne, un haut lieu du tourisme ivoirien classé Patrimoine mondial de l’Unesco.

L’attaque a fait officiellement 19 morts, dont trois soldats des forces ivoiriennes. Et Al Qaeda au Maghreb islamique (AQMI) l’avait revendiqué l’attaque le soir même.

Au finish, la Côte d’Ivoire a relevé le plus grand défi lié à l’organisation de cet événement : la sécurité ! Et ces 8 Jeux sont entrés dans l’histoire de la francophonie comme l’un des meilleurs en termes d’organisation avec un engouement populaire  qui n’a cessé de grandir au fil des jours.

Rendez-vous au  Canada Nouveau Brunswick en 2021 ! Inch Allah!

Moussa Bolly

De retour d’Abidjan

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