Vingt quatre heures après avoir livré le premier des éliminatoires de la Coupe d’Afrique des nations, le sélectionneur national, Jean-François Jodar, a animé, hier lundi 4 septembre, une conférence de presse au siège de la Fédération malienne de football (FEMAFOOT). Un point de presse au cours duquel il a reconnu que la performance des Aigles a été décevante, car l’équipe partait avec l’objectif de remporter trois points.
Après le match de dimanche, c’est un sentiment de grosse déception qui nous a tous animés. Nous voulions ramener trois points et, en fin de compte, nous ne sommes retournés qu’avec un seul point. Le point positif est que nous avons fait une bonne première mi-temps et nous n’avons pas pris de but. C’est un résultat que l’équipe nationale n’a pas obtenu il y a bien longtemps".
Cette "contre-performance", Jean-François Jodar l’explique par "un environnement hostile et un terrain indigne d’une compétition internationale".
De plus, il a reconnu qu’à un certain moment, dans la partie, "l’équipe a connu une baisse de régime car beaucoup de joueurs n’ont pas assez de compétitions dans les jambes". Par ailleurs, Jodar a expliqué que "l’effectif de l’équipe est diminué et que dans un mois, tout ira mieux".
"L’équipe a manqué d’efficacité devant les buts. C’est encore plus difficile quand l’arbitre s’en mêle. La sortie du n°3 sierra-léonais ne nous a pas arrangé. Au contraire, celui qui l’a remplacé était encore meilleur. Dans les dix dernières minutes, je crois que le spectre des matches perdus à l’extérieur est revenu et mes joueurs ont eu peur".
Mauvaise pelouse, effectif diminué et environnement hostile sont donc les causes qui ont empêché les Aigles du Mali d’empocher les trois points à l’extérieur, selon l’entraîneur.
Mauvaise pelouse: à en croire Jean-François Jodar, la veille du match, l’équipe a pu se rendre compte qu’il était presque impossible de jouer. Ce que l’on peut encore appeler pelouse n’était qu’un espace boueux et bossu où le ballon ne cessait de prendre à contre-pied les joueurs. Dans ce contexte, a souligné Jodar, "Frédéric Kanouté, qui ne rate pas beaucoup d’occasions, avait du mal à contrôler le ballon et, à plus forte raison, faire des tirs".
Baisse de régime: l’entraîneur a déploré, à un moment de la partie, un manque de tonus de la part de ses poulains à cause de l’absence de compétitions dans leurs clubs. S’y ajoute l’absence de plusieurs ténors de l’équipe comme Momo, Djilla, Soumi ou Brahim Thiam. Même si Jodar, lors d’une autre conférence de presse d’avant-match, avait affirmé que "l’absence de ces derniers n’allait pas poser problème". Ceux qui étaient sur le terrain n’ont, tout au plus, joué qu’un match du championnat.
Environnement hostile : Jodar a découvert, à Freetown, "un contexte indigne d’une compétition internationale". Il n’y avait pas de sécurité, pas de service de maintien de l’ordre. Il fallait donner des coups de poing pour accéder aux vestiaires. Le coach comprend certains de ses joueurs qui avaient "la pression sur les épaules quand ils se retrouvaient nez à nez avec le public qui pouvait, à tout moment, se déchaîner". Le Français va plus loin en déclarant que "si les clubs dans lesquels nos joueurs évoluent voient le contexte dans lequel de tels matches se déroulent, ils ne les laisseront pas venir". D’où cette mise au point de Jodar : "C’est la CAF et la Fédération de football de Sierra-Léone qui n’ont pas fait correctement leur travail".
Après ces explications techniques du match, les questions des confrères ont porté sur l’ossature de l’équipe et les perspectives pour le match contre le Togo. A Freetown, a relevé Jodar, "nous n’étions pas partis pour faire un nul ou pour nous défendre. Il n’y a eu qu’une seule consigne: ne pas prendre un but dans les dix dernières minutes de la rencontre. Nous avons tous constaté que Bassala Touré et Seydou Kéïta ne donnaient plus comme en première mi-temps. Devant, Frédéric Oumar Kanouté avait aussi perdu de son punch. Nous étions partis pour revenir avec trois points. Nous avons manqué de réalisme dans les 18 mètres et tous les autres facteurs désavantageux ne nous ont pas permis d’atteindre notre objectif".
En première mi-temps seulement, les Aigles du Mali ont créé dix sept occasions de but nettes sans pour autant les transformer. A ce sujet, Jean-François Jodar soutient mordicus que "ce n’est pas parce que les attaquants sont maladroits qu’ils n’ont pas concrétisé les occasions, mais plutôt parce que l’état de la pelouse était catastrophique". Avant de donner l’assurance qu’"avant le prochain match, les joueurs seront en forme et retrouveront le chemin des filets".
Contre le Togo, a affirmé Jodar, "la tâche sera moins difficile car nous avons assez d’informations sur l’équipe, contrairement à la Sierra-Léone". En outre, les Aigles récupéreront deux ou trois joueurs et essaieront de travailler sur ce qui n’a pas marché à Freetown.
En attendant ce match contre le Togo, le 8 octobre prochain, croisons les bras et souhaitons bonne chance au Aigles dont la liste sera communiquée le 28 de ce mois.
Paul MBEN
SEVILLE
Kanouté refuse le maillot
L’attaquant malien du FC Séville, Frédéric Kanouté (28 ans), a décidé de ne pas porter le maillot de son équipe en raison du sponsor placardé dessus.
De confession musulmane, l’ancien Lyonnais juge incompatible sa foi religieuse avec un sponsor de jeux de hasard et de paris sportifs. Les dirigeants sévillans devraient lui permettre de revêtir un maillot non floqué du fameux sponsor.“