Jacques Anouma se trouve à Bamako depuis la semaine dernière. Au cours de son séjour dans notre pays, l’ancien président de la Fédération ivoirienne de football (FIF) doit rencontrer le président de la Fédération malienne de football (FMF) Hammadoun Kolado Cissé et rendre des visites de courtoisie aux autorités sportives du pays.
« Je suis au Mali en visite privée. Je viens ici pour voir deux frères et en même temps, remercier le Mali de son soutien lors des dernières élections au comité exécutif de la FIFA. Avant de venir au Mali, j’étais d’abord au Niger où j’ai rencontré les responsables sportifs de ce pays notamment le président de la Fédération nigérienne de football », indique Jacques Anouma. Même si les deux visites sont des visites strictement privées, il ne fait guère de doute que Jacques Anouma abordera plusieurs sujets avec ses interlocuteurs maliens, notamment la CAN 2012 prévue dans quelques semaines au Gabon et en Guinée Equatoriale. Le Mali est qualifié pour la phase finale, tout comme la Côte d’Ivoire et les Aigles évolueront dans la poule B en compagnie du Ghana, de la Guinée et du Rwanda. Evoquant justement cette compétition qui sera conjointement organisée par le Gabon et la Guinée Equatoriale, Jacques Anouma dira que tous les ingrédients sont réunis pour fournir une belle CAN. Certes, beaucoup de grosses pointures dont l’Egypte, le Nigeria, l’Afrique du Sud et dans une moindre mesure, la RD Congo seront absentes à la phase finale.
Mais il n’empêche, pour Jacques Anouma, cela n’enlève rien à la valeur de la prochaine CAN car si ces pays sont absents, c’est parce qu’ils ont été éliminés par d’autres. « Contrairement à ceux qui pensent que l’absence de l’Egypte, du Nigeria, de l’Afrique du Sud se fera sentir, moi je m’attend à une belle compétition. Pour moi, l’élimination de ces pays s’explique tout simplement par un nivellement de valeur et le retour de certaines sélections à leur niveau d’antan. Je pense notamment au Sénégal, à la Guinée, au Maroc qui sont tous capables de créer la surprise. En plus, il y a beaucoup d’autres pays qui n’ont rien à perdre dans cette CAN et qui vont vendre chèrement leur peau », ajoutera l’ancien président de la FIF. Visiblement optimiste pour la suite des événements, Jacques Anouma dira que le décor est planté depuis la cérémonie du tirage au sort des poules qui a été une répétition générale avant le coup d’envoi de la phase finale. La CAF a apprécié à leur juste valeur les efforts déployés par les deux pays organisateurs qui ont mis le paquet pour la réussite de l’événement, soulignera celui qui a présidé aux destinés de la FIF pendant huit ans (2002-2010). Artisan principal de la création du Centre technique national pour la sélection ivoirienne, Jacques Anouma sera élu membre du Comité exécutif de la CAF et de la FIFA en 2006, quelques mois seulement après sa réélection à la tête de la FIF. Egalement connu pour avoir dirigé l’Union des fédérations ouest-africaines (UFOA) et le comité directeur de l’ASEC Minosa, l’équipe la plus populaire de Côte d’Ivoire, Jacques Anouma restera comme celui qui a créé le tournoi des Quatre nations. « Le football m’a tout donné, c’est impossible pour moi de tourner le dos à cette discipline. Au contraire, j’estime que j’ai le devoir, voire l’obligation de faire partager mon expérience avec la nouvelle génération. C’est ce que je fais à travers la CAF et la FIFA », explique l’ancien président de la FIF. Mais Jacques Anouma ambitionne-t-il de devenir président de la CAF après le départ d’Issa Hayatou ? « La question n’est pas d’actualité. Je ne n’y pense pas et cela doit être clair pour tout le monde », répond notre interlocuteur que nous avons rencontré vendredi dernier, soit 24h après son arrivée à Bamako. Pour Jacques Anouma, il y a d’autres priorités à savoir la réorganisation et la restructuration des fédérations, le développement des infrastructures et le lancement du professionnalisme en 2013. « Mon ambition pour le football africain s’articule autour de trois points : le développement des infrastructures, la réorganisation des associations et l’instauration du professionnalisme. Je ne pense pas à la présidence de la CAF parce que la question n’est pas d’actualité », insistera l’ancien président de la FIF. Le football est le meilleur ambassadeur pour les pays africains. Les fédérations et les autorités doivent se mettre autour d’une même table pour discuter et trouver des solutions aux problèmes qui freinent le développement du football continental. Il faut que les états acceptent d’accompagner, sinon l’ensemble des acteurs du football, du moins ceux qui font des efforts pour le développement de la discipline, plaide Jacques Anouma. Pour l’ancien président de l’UFOA, il n y a pas de recettes miracles pour faire bouger les choses : il faut simplement travailler sur la durée en mettant l’accent sur le développement du football plutôt que sur la recherche effrénée des résultats. Autrement dit, préconise Jacques Anouma, il faut faire une remise à plat et repartir sur de nouvelles bases.