Issa Sidibé, candidat à la présidence de la ligue de football du district de Bamako : «Pour que nous puissions avoir un football émergent, aller vers le professionnalisme, il faut l’union de tous les acteurs»

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«Laissons nos egos de côté car le football malien ne  peut avancer tant que nous ne sommes pas unis»

Après avoir passé deux ans avec succès à la tête de la Ligue de football du district de Bamako, Issa Sidibé est candidat à sa propre succession. Ce dirigeant sportif exemplaire veut avoir un mandat plein afin de mettre en œuvre son ambitieux programme “football émergent” pour le développement du football dans le district de Bamako. À quelques semaines de cette élection, il nous a accordé une interview dans laquelle il évoque les raisons de sa candidature, son programme de campagne et ses ambitions pour le football bamakois.

Aujourd’hui-Mali : Pouvez-vous nous faire le bilan de votre mandat écoulé ?

Issa Sidibé : Effectivement, nous tendons vers la fin du mandat de la ligue de football du district de Bamako et plus précisément à partir du 10 Mars 2022, notre mandat prend fin.

Pendant ce temps, je vous rappelle que les deux premières années du mandat ont été gérées par Kassoum Coulibaly dit Yambox, l’actuel premier vice-président de la Fédération malienne de football, que j’ai remplacé. C’est pour dire que c’est moi qui ai géré les deux dernières années du mandat. Personnellement, je dirai que le mandat de la Ligue de football du district de Bamako qui s’achève a été vraiment positif, même s’il y a eu des difficultés à la fin du mandat par rapport à certaines catégories d’âge, notamment au niveau des minimes, cadets et juniors. Cela est dû à la situation sanitaire qui a bouleversé nos programmes d’activité depuis deux ans. Qui parle de la situation sanitaire difficile parle également de difficultés financières.

Vous savez, les membres de notre bureau ont toujours œuvré pour le rayonnement du football à Bamako à travers nos compétitions phares, dont le championnat de la 2ème division, la phase ligue de la Coupe du Mali, la phase ligue du football féminin…Dans ces deux dernières années, sans sponsor, la Ligue du football du district de Bamako est parvenue à organiser en début d’année une compétition de football dénommée “Coupe de la Ligue” et qui a vu le sacre du Djoliba AC. Cependant, nous avons enregistré au niveau de Bamako, pendant ces quatre ans, la montée en première division des clubs de football comme Yeelen Olympique, Association Sportive de Korofina (Asko) et Afrique Football Élite (AFE). Trois clubs montés en première division au cours d’un mandat, nous ne pouvons pas dire que ce mandat n’a pas été fructueux.

Malgré ces résultats, nous avons eu des difficultés au niveau des catégories inférieures (minime, cadet et junior) à cause de la Covid-19. Pendant ces deux dernières années, nous n’avons pas pu organiser beaucoup de compétitions dans ces catégories inférieures. Il est important de souligner que depuis que nous sommes venus à la Ligue, nous travaillons sans sponsor.

En plus de l’apport de la Fédération malienne de football avec un appui de trois (3) millions de Fcfa, c’est les membres du bureau qui s’occupent du reste. Ce qui est sûr et certain, nous avons tiré beaucoup d’enseignement durant les deux dernières années. Si nous sommes élus, nous essayerons de voir ce que nous pouvons faire avec d’autres partenaires pour le développement du football au Mali.

Qu’est-ce qui vous a le plus motivé à vous présenter à la présidence de la Ligue du football du district de Bamako pour succéder à vous-mêmes ?

Pour avoir joué au football, formé des jeunes à la base et avoir été dirigeant sportif durant plus de deux décennies (président du District IV et président de la Ligue), je pense que les arguments ne manquent pas afin que je puisse me présenter à l’élection pour la présidence de la Ligue du football du district de Bamako et avoir un mandat plein. En plus de cela, avec le soutien des clubs de la première division et de certains du District de football, je pense que je suis en mesure de me porter candidat à l’élection de la Ligue pour le bonheur du football dans le district de Bamako.

Parlez-nous de votre programme de campagne ?

Le samedi 12 février dernier, mon équipe de campagne et moi-même avions invité l’ensemble de la presse et les responsables sportifs pour le lancement de notre campagne. Au cours de cette rencontre, nous avons présenté aux journalistes notre programme de campagne qui s’articule autour de six (6) axes à savoir : Instaurer un cadre de concertation et d’échange entre la Ligue et ses structures déconcentrées et construire une relation saine de partenariat avec le Comité exécutif de la Fémafoot ; former des cadres techniques et administratifs ; structurer les centres et écoles de football ; organiser régulièrement des compétitions de jeunes ; instaurer des compétitions au niveau du football féminin, rendre attractif le championnat de 2ème Division et restaurer le championnat d’honneur.

Dans votre programme, vous avez parlé de la formation des cadres techniques et administratifs. Comment comptez-vous vous y prendre ?

Effectivement, cette formation va concerner l’ensemble de segments du football, c’est-à-dire les secrétaires généraux, les entraîneurs et les arbitres. Cela peut être un apport capital afin de permettre aux acteurs du football d’atteindre un certain niveau.

 Que comptez-vous mettre en place pour développer le football féminin dans le district de Bamako ?

Concernant, le football féminin, nous comptons lancer un championnat régional en impliquant toutes les écoles de Bamako. Cette compétition de football féminin impliquera les élèves de toutes les écoles de la capitale et cela peut être un moyen de détection pour nos clubs.

Vous avez l’ambition de faire le football du district de Bamako, un football émergent. Alors comment comptez-vous vous y prendre ?

Je pense que dans le domaine du football, Bamako est la vitrine du football malien parce que c’est à Bamako que nous pouvons parler d’un tel programme. Je pense que nous devons récupérer notre chapeau de ligue pilote.

Notre ligue a toujours été au-devant du football malien et nous pensons maintenir cette avance. Mais cela ne peut aller sans du soutien, c’est-à-dire les sponsors. Déjà, nous sommes en pourparlers avec plusieurs potentiels sponsors. Notre souhait n’était pas de faire seulement le minimum parce que le minimum ne suffit pas pour Bamako. C’est pourquoi nous nous sommes donné du temps pour élaborer un tel programme pour le football bamakois. Comme je l’ai dit tantôt, notre programme va s’appuyer sur ceux qui vont animer ce nouveau bureau.

Avez-vous un message à l’endroit des fans du ballon rond de la capitale ?

Si j’ai un appel à lancer à l’endroit des fans du ballon rond, c’est d’abord aux responsables. Il s’agit tout simplement de se donner la main.

La crise des cinq dernières années a laissé beaucoup de traces au niveau de tout le segment de notre football. Pour que nous puissions avoir un football émergent, aller vers le professionnalisme, il faut l’union de tous les acteurs du football. Il faut que nous travaillions ensemble, pas pour quelqu’un, mais pour le football.

Je profite de cette occasion pour demander l’accompagnement des supporters, des médias parce que sans eux il n’y aura pas de football. Aujourd’hui, il faut que nous nous fédérions pour avoir un objectif commun. Laissons nos egos de côté car le football malien ne peut avancer tant que nous ne sommes pas unis.

 Réalisé par Mahamadou TRAORE 

 

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