L’incertitude sur la tenue de l’élection présidentielle du 7 janvier 2013, le déploiement effectif de l’administration dans les régions du Nord du Mali, la crise de la carte d’identité, l’insécurité galopante sur les grands axes du pays, le problème lié au GMS, l’agression du président de la république par intérim, voilà autant d’inquiétudes légitimes que chaque citoyen lambda continue de se poser tous les jours. C’est dans cet ordre d’idée que les ministres chargés de ces questions ont été interpellés à l’Assemblée nationale la semaine dernière par des députés.
Dans l’histoire des interpellations des ministres à l’Assemblée nationale, il n’y a eu autant de ministres qui ont convaincu le peuple malien sur des sujets aussi brûlants et incertains. Aux questions des députés sur la certitude de la tenue de l’élection présidentielle du 7 juillet 2013, le ministre Moussa Sinko Coulibaly rappelle « C’est vous les députés qui ont approuvé et adopté la feuille de route présentée par le Premier ministre devant vous. Ne croyez pas que c’est moi qui exige la tenue coûte que coûte à l’élection même si je suis conscient qu’elle ne sera jamais parfaite à 100%. Moi je n’ai aucun intérêt à organiser une élection bâclée et mon département ne fait que suivre le programme du gouvernement conformément à la feuille route. Tous ceux qui ne sont pas inscrits avant le 31 Mars ne pourront pas voter et actuellement il y a 6,9 millions de maliens qui ont été recensés » a-t-il déclaré.
Surpris certainement par cette dure réalité, un des députés s’est laissé emporter gratuitement en s’attaquant au ministre Sinko comme si ce dernier venait de commettre un crime «Je ne suis pas satisfait de cette réponse. Une chose est sûre nous n’savons pas des élections et que tout le monde le sache, nous sommes des élus alors que certains sont arrivés par le putsch ».Comme on le voit cette réplique du député n’a aucun rapport avec la réponse du ministre qui reste derrière la loi. Normalement si c’est le ministre Sinko qui voulait coûte que coûte reporter l’élection présidentielle, on pouvait l’accuser de vouloir s’éterniser pouvoir. Au vu de l’insistance des députés à vouloir reporter l’élection présidentielle, on se demande pour qui roulent ceux-ci. Ces différents agissements de certains députés et associations confirment les rumeurs faisant étant que la présidence et la primature seraient derrière cette campagne de report. Quant au ministre de la sécurité intérieure, Général Tiéfing Konaté, il a été accusé d’incapable dae gérer la police et surtout d’être complice de la crise des cartes d’identité. Mais c’était mal connaitre l’homme et sa réponse fut foudroyante et laissant les députés sans voix et sans réaction. « Je dis haut et fort qu’il n’y a pas de problème à la police mais au GMS et aujourd’hui tout est rentré dans l’ordre car nous avons pu désarmer le groupe de Siméon qui détenait 207 armes et trois camions remplis de munitions. Lors de l’opération nous avons arrêté 18 policiers dont celui qui sa tué le militaire et remis à la justice. Sur les 18, 15 ont été libérés et qu’est- ce que vous voulez que je fasse. Aussi j’ai voulu dissoudre les syndicats, on m’a dit que c’est la constitution qui l’exige et je suis obligé de me plier» a t-il déclaré.
Par rapport à la crise des cartes d’identité, le ministre dégage toute responsabilité « Tout le monde est au courant que l’Etat a cessé de payer le fournisseur des cartes d’identité depuis trois ans et qu’aujourd’hui l’Etat ne possède plus de gros moyens financiers pour faire face à la demande croissante des citoyens. J’ai demandé depuis plusieurs mois 200 millions pour faire face mais ce fut la croix et la bannière. C’est le 5 Mars dernier qu’on m’a fait savoir que ma demande a été acceptée par le ministère des finances et j’attends encore l’argent » a t-il précisé.
Quant à la fuite de ces documents administratifs vers l’extérieur, le ministre de la sécurité est sans ambages « J’en appelle au civisme, à la morale et au respect de la constitution de chacun. Tout le monde sait que les cartes d’identité s’obtiennent par les faux actes de naissance établis dans les mairies et chacun sait comment cela est obtenu ». Par rapport à l’agression perpétrée contre le président de la république par intérim, le ministre se dit blanc comme neige et espère que la justice ira jusqu’au bout pour démasquer les vrais coupables. « Le Général Tiéfing mérite des excuses publiques de la part des maliens qui lui ont accusé de tous les maux d’Israël. On doit lui restituer son honneur et sa dignité pour tout ce qu’il en train de faire pour la police nationale » confie un cadre anonymat.
Sadou Bocoum