Il s’appelle Djibril Gueye : Le fossoyeur de l’hippisme au Mali

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« Le suspens jusqu’à nouvel ordre les activités de courses hippiques de la Fédération. J ’attache du prix à l’exécution correcte de cette mesure ». Voilà la formule consacrée par le Directeur National des Sports et de l’Education Physique Djibril Guèye, depuis le mois de mai 2011, décisions après décisions, pour résoudre selon lui « la crise qui sévit au sein du Hippisme dans notre pays ». A défaut de cette solution, il y a lieu de savoir si ce n’est finalement pas Djibril Guèye lui-même le problème auquel il va falloir trouver une solution.
               
Djibi vient de procéder à l’interdiction de la course hippique du dimanche dernier, 20 novembre 2011, la 31ème course de la saison 2010-2011. Motif : il a décidé unilatéralement que l’ouverture de la saison hippique 2011-212 se fera le 27 novembre 2011, alors que la précédente n’est pas encore terminée. Si pour le football, la coupe du Mali est l’épilogue de la saison, au hipisme c’est le gp nation qui clos toute saison.

Deux poids, deux mesures
             
  Djibi ignore-t-il ce qui se passe jusqu’ici au niveau de la Fédération Malienne de Football ? Pourtant il a gardé à ce niveau le profil bas, un mutisme coupable. Sinon où était-il pendant tout ce temps ? Oui, il devra expliquer ce silence de mort, cette démission, ce profil bas face à une crise aussi ouverte au niveau du sport roi dont le premier responsable, malgré le discrédit qu’il porte ailleurs dans ses fonctions de Directeur administratif et financier, se permet de tout cuisiner à sa guise au sein de la FEMAFOOT. Il fait renvoyer du bureau les présidents de clubs qui s’opposent à sa gestion, il fait venir qui il veut.  Pourquoi la Direction Nationale des Sports et même le ministère se sont abstenus d’intervenir, d’empêcher des matches ou d’ouvrir ou fermer la saison. Est-ce vrai qu’au Mali on protège les malfrats et on détruit les bâtisseurs ? Suivez notre regard !
Plantons le décor
              
 En fait, en remontant à la source (les responsables de la Fédération ), car nous n’inventons rien, il nous revient qu’il n’y a pas de crise au sein de la Fédération Malienne de Hippisme (FMH), certains problèmes ont simplement été amplifiés au gré d’une médiatisation à outrance par des personnes malveillantes extérieures à la FMH.
           
    Pour votre gouverne, la FMH compte 10 ligues (Bamako, Kayes, Nioro, Trougoumbé, Nara, Dilly, Ballé, Ségou, Bankass, Koro). Et le Bureau fédéral est composé de 14 dirigeants auxquels s’ajoutent les 10 présidents de ligue et un représentant des propriétaires et éleveurs de chevaux de chaque ligue. L’instance suprême est l’Assemblée Générale. En ce qui concerne la ligue de Bamako, elle compte à ce jour 20 écuries et 80 chevaux. Voilà pour le décor.
Les perturbateurs à l’œuvre
          
     En octobre – novembre 2010, le Bureau de la Ligue Hippique de Bamako et le Bureau Fédéral décident de sanctionner cinq (5) de leurs membres conformément à leurs textes et en vertu des prérogatives conférées par l’article 13 du décret N°98-215/P-RM du 02 juillet 1998. Décret présidentiel s’entend, et nous estimons que Djibril Guèye n’est pas au-dessus du Président de la République , ou tout simplement au-dessus de la loi. Ces sanctions sont approuvées et confirmées par l’Assemblée Générale le 20 novembre 2010, instance suprême.
       
        Les cinq (5) membres sanctionnés, qui ont été révoqués du Bureau Fédéral et du Bureau de la Ligue Hippique de Bamako, ont dans la foulée créé une association dénommée abusivement « Association Malienne des Propriétaires de Chevaux (AMPC)». Abusivement parce qu’ils ne représentent pas tous les propriétaires de chevaux ne serait-ce qu’à Bamako, à plus forte raison dans les neuf (9) autres ligues d’où ils sont totalement absents. A Bamako, ils représentent 5 écuries sur un total de 20 (le quart) et possèdent 18 chevaux sur un total de 80 (moins du quart). Par ailleurs, cette association n’a pas sollicité son affiliation à la FMH comme l’exige le règlement intérieur de la FMH aux articles 2 et 3.
            
   A  l’entame de la saison hippique 2010-2011, les membres de cette association boycottent les activités de la FMH et refusent de s’acquitter de tous les droits exigés pour une participation aux compétitions. Ils déclenchent contre la Fédération , en ciblant particulièrement son Président, son Secrétaire Général, son Commissaire Général et son Commissaire aux Relations extérieures une campagne médiatique violente, agressive et ignominieuse. En outre, ils déposent une plainte contre X auprès du Pôle Economique et Financier avec constitution de partie civile sur la gestion financière de la FMH. Cette plainte classée sans suite était, par ailleurs, irrecevable car n’émanant pas de l’autorité publique ayant accordé les fond concernés à la FMH.

Le Directeur National porte les gants
               
A partir de décembre 2010, Djibril Guèye, qui a manifestement choisi son camp, et faisant fi de la sacro-sainte règle de neutralité de l’administration, commence à harceler administrativement la FMH (12 lettres en 3 mois) pour régler une crise qui, en réalité n’en est pas une, car elle ne perturbe en rien le déroulement normal de la saison hippique de décembre 2010 à mai 2011, période durant laquelle 26 courses ont été organisées dont 5 Grands Prix. Pendant ce temps, en mai 2011, l’association qui n’a toujours pas demandé son affiliation à la FMH tente d’organiser des courses sauvages sur les installations confiées à la FMH , à Nara et à Ségou, sans son aval. La Direction Nationale des Sports elle-même a convenu de l’irrégularité de la démarche dans sa lettre N°0352/MJS-DNSEP de mai 2011.
            
   N’ayant pas obtenu de la FMH son accord pour se saborder elle-même et écourter son mandat en vue de la réintégration des « 5 » sanctionnés, Djibril Guèye suspend, le 27 mai et le 1er juillet 2011, les courses sur l’étendue du territoire national après avoir bloqué la subvention annuelle allouée par l’Etat à la FMH (soit 4 millions de FCFA). Ça fait nous fait marrer tout simplement, car il ne s’agit pas de 400 millions de FCFA ou plus, mais du prix d’un véhicule (d’occasion) moins coûteux que celui de chaque membre de la FMH. Mais Djibril pense que l’Etat fait quelque chose. Pour toute une fédération.
Le CNOSM intervient à juste titre
            
   Le dossier retourne au Comité National Olympique et Sportif du Mali que Djibril Guèye avait dessaisi sans le prévenir. Le CNOSM étant la seule instance de règlement des conflits en matière sportive.
             
  En quelques jours, le CNOSM obtient des résultats probants :
– les 5 écuries en situation irrégulière acceptent de se mettre en règle et de participer aux compétitions ;

– la Direction Nationale des Sports lève la suspension des course ;
– la FMH s’attelle à la préparation de l’édition 2011 du Grand Prix de la Nation , certes avec 6 semaines de retard.
              
 Le 24 juillet 2011, la FMH organise le Grand Prix du Président du CNOSM auquel toutes les écuries ont participé en plus des chevaux de la ligue de Ségou. La fête fut belle et la présence des forces de l’ordre ne fut pas nécessaire. En réalité, le champ hippique de Bamako est l’une des rares arènes sportives du Mali où l’ordre public n’a jamais été perturbé.
Djibi reprend du service
          
     Seulement voilà, le Directeur National des Sports, alors que le CNOSM n’a pas encore terminé sa médiation à fortiori déposé son rapport, publie, le 20 juillet, dans la presse nationale et sur internet, un communiqué de presse affirmant la fin de la médiation et un accord sur 4 points dont le sabordage du Bureau Fédéral. Ce qui est faux et immédiatement démenti par le CNOS (dans sa lettre N°134/11 en date du 27 juillet 2011) qui assiste au sabotage de son travail dont les premiers résultats ont été obtenus grâce à son impartialité et son professionnalisme.
           
    L’interdiction de la course hippique du 20 novembre 2011 est le dernier acte de ce harcèlement dont fait l’objet la FMH , depuis le 10 décembre 2010, de la part de Guèye Djibi. Cette décision inique a été prise au prétexte de l’ouverture de la saison hippique 2011-2012 programmée et décidée, par le Directeur National des Sports, le 27 novembre 2011, et placée sous la présidence du Ministre de la Jeunesse et des Sports.
Sans foi ni loi
           
    Depuis quand et en vertu de quel texte la Direction Nationale des Sports et de l’Education Physique décide en lieu et place des ligues sportives de l’agenda des compétitions ?
          
     En outre, cette décision d’ouverture de la saison hippique 2011-212, le 27 novembre 2011, du Directeur National des Sports est d’autant plus aberrante que la précédente n’est pas encore terminée. Elle s’achèvera, comme à l’accoutumée, par l’organisation en fin décembre de l’édition 2011 du Grand Prix de la Nation. Encore qu’il serait bon de savoir le prix que Guèye accorde à LA NATION MALIENNE.
               
Le Directeur National ne se disqualifie-t-il pas ainsi dans cette affaire, par ses initiatives intempestives, disproportionnées et contre productives. Avec celui-là, rien ne marchera au ministère des sports, le ministre n’aura qu’à se prendre la tête des deux mains tant son agent  finira par compromettre le peu de dynamisme dans la pratique sportive au Mali.
              
 Pendant ce temps, les spéculateurs fonciers reprennent du service – ce qui interpelle d’ailleurs la mairie de la commune II – et tentent de dépecer le champ hippique de Bamako, car ceux qui peuvent les en empêcher sont occupés ailleurs ! Qui sait jusqu’où ces spéculateurs sont impliqués dans ces problèmes créés à la FMH  ?
            
   Toujours est-il que nous ne pouvons que saluer le sens de la responsabilité des dirigeants du hippisme, car la présence de centaines de policiers armés et casqués dans l’enceinte du champ hippique, et la présence de centaines de gamin de 6 à 10 ans, au même endroit, aucun incident, aucune provocation n’est à déplorer. Les dirigeants de la ligue ont été empêchés de tenir une conférence de presse dans leurs locaux par la police. Ils se sont pliés à cette injonction incroyable d’interdiction de s’exprimer dans un pays qui se dit démocratique comme le Mali. PPR « le soldat de la démocratie » se sent-il à l’aise ?
 
Mamadou DABO

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