Né le 07 mars 1947 à Dakar, « Gorgui » a débuté sa carrière sportive dans les compétitions navétanes (football de vacances) dans la capitale sénégalaise. L’histoire retiendra que l’ancien défenseur de l’Onu football club, de l’As Réal et de Jaraaf de Dakar a marqué, contre le Niger, le but qualificatif du Mali à la phase finale de la coupe d’Afrique des nations de Yaoundé 1972. Au détour d’une causerie avec lui, Idrissa Kanté nous rappelle quelques souvenirs du football malien.
L’Aube : Pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs ?
Idrissa Kanté : Je suis natif de Sénégal, fils de feu Mody Kanté et de feu Mah Soucko. Je suis marié et pères de plusieurs enfants.
Décrivez-nous brièvement votre carrière sportive?
J’ai commencé ma carrière sportive à bas âge comme tous les enfants, avec le « football de la rue » entre 16 et 17 ans. En ce temps le football était organisé au Sénégal sous forme de Navétanes (foot de vacances). Ce tournoi était organisé entre les jeunes de différents quartiers de Dakar. C’est nous qui avons créé l’Onu football club à Niarytallis.
Par la suite, je suis venu au Mali, plus précisément à Bamako pour les études. Mais, j’ai toujours continué à jouer dans mon quartier Hamdallaye d’où chaque année une coupe était organisée à Bamako. C’est grâce à ce tournoi inter quartiers que l’AS Réal m’a recruté entre 1965-1966. Ainsi, débuta ma carrière de joueur de haut niveau.
Quels sont les grands moments qu’on peut retenir de votre carrière ?
Les plus grands moments de ma carrière, c’est le comportement de nos aînés à l’AS Réal qui nous soutenaient. Il s’agit de Idrissa Touré dit Nani, feu Ousmane Traoré, feu Labass Diakité, Adama Camara.
Je retiens aussi concernant la coupe du Mali que nous l’avons remportée trois fois consécutivement, et le règlement prévoyait que l’équipe qui le faisait trois fois de suite en devienne propriétaire.
J’ai été sélectionné plusieurs fois en équipe nationale ; ce qui m’a vaut aujourd’hui de détenir la carte internationale « A ».
Un autre fait marquant de ma carrière, c’est le but que j’ai marqué lors de la qualification de la coupe d’Afrique Yaoundé 1972 contre le Niger. Ma satisfaction est que pour la première fois, le Mali a joué la finale en 1972 contre le Congo Brazzaville. Cela a été le plus grand moment de ma carrière footballistique.
A notre retour à Bamako, le président Moussa Traoré nous recevait dans sa résidence à la base aérienne ; et deux jours plus tard, il nous offre des motos.
En 1974, je suis retourné à Dakar pour jouer avec l’As Jaraaf. Nous avons été champions et avons remporté la coupe du Sénégal.
En 1994, je suis revenu à Bamako pour devenir un formateur au Centre Salif Keita (CSK). A ce niveau, ma satisfaction a été d’avoir formé des jeunes talentueux tels que Mahamadou Diarra dit Djilla, Seydou Keita dit Seydoblen, Mahamadou Dissa, Cheick Tidiane Diabaté qui sont la fierté du Mali.
En 2000, j’ai eu la chance de faire une formation au centre de Marseilles. Cela m’a permis d’acquérir des nouvelles connaissances sur le football moderne.
Quels sont vos plus mauvais souvenirs ?
Le plus mauvais souvenir de ma carrière, c’est la défaite de l’AS Réal en finale de la coupe d’Afrique des clubs champions contre le Stade d’Abidjan en 1966. Cette défaite a failli arrêter ma carrière sportive. C’est une chose que je n’oublierai jamais.
Faites-nous la comparaison entre le footballeur à votre époque et le footballeur d’aujourd’hui ?
Notre époque est différente de celle d’aujourd’hui, parce que les styles et les systèmes de jeu sont différents, les motivations ne sont plus les mêmes. Car, nous, nous jouions pour représenter le pays et nous étions conscients d’être les Ambassadeurs. Le pays représentait tout pour nous, mais aujourd’hui les footballeurs n’ont plus l mêmes conception.
Quel conseil donnez-vous aux jeunes footballeurs d’aujourd’hui ?
Le football est devenu une profession ; donc je leur demanderai de faire beaucoup de sacrifice, de courage, de la persévérance et ensuite le vouloir, car aujourd’hui les joueurs peuvent construire leur vie dans le football.
Que faut- il faire pour sortir le football de la crise qui le secoue ?
Le football malien est très malade, il faut diagnostiquer et aller vers la relance du foot des jeunes. Mon ami et frère, Salif Keita, a eu un moment à y réfléchi pour sortir ce football de la morosité. Mais cela ne peut se faire sans consensus général, c’est-à-dire l’administration du football, les responsables techniques, les médecins et les supporteurs.
Quels sont les joueurs qui ont marqué votre esprit au Mali, en Afrique et hors du continent ?
C’est Salif Keita, premier Ballon d’or africain avec qui j’ai eu à jouer dans le même club, le Réal. Il y a aussi Cheick Fanta Mady Keita, Cheick Diallo, Sadia Cissé et feu Bakoroba Touré. En Afrique, c’est Roger Mila, Ibrahima Sory, Souleymane Chérif, Matar Niang. Et en dehors du continent, c’est Pelé, le ROI incontesté du football.
Réalisé par Amadou Kouyaté
VOS COMPORTEMENTS SUR LE TERRAIN ET EN DEHORS N’A RIEN D’AMBASSADEURS DU MALI SINON VOUS N’ALLEZ PAS SORTIR PAR LA PETITE PORTE.
VOUS AVEZ DECU LE PAYS ET LE PRESIDENT EN PREMIER.
SURTOUT LE GARDIEN SOUMBEILA LUI SON CAS EST PARTICULIER A CAUSE DE SON EXPERIENCE. IL DOIT ETRE SUSPENDU DE TOUTES LES FORMATIONS JUSQU’A NOUVEL ORDRE
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