Ibrahim Sory Kéita dit PETIT SORY" nous l'a Revélé : Plus de 300 anciens joueurs intégrés dans la Fonction publique en Guinée"

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Ibrahim Sory Kéïta dit " Petit Sory "  l’ancien  avant-centre du Hafia club de Conakry et du Sily national de Guinée est aujourd’hui président de l’Association des anciens footballeurs de la Guinée dénommé "Hafia 77". Détenteurs de plusieurs titres, dont le trophée Kwamé N’Kruma, il a été élu meilleur ailier droit du monde en 1972, lors d’une compétition regroupant  des équipes issues des différents continents. "Petit Sory" comme on l’appelle affectueusement, s’est vu décerné le titre de meilleur joueur de la Coupe d’Afrique à Addis-Abeba en 1976.  Cet ancien  renard des surfaces de réparation nous a accordé une interview exclusive dans laquelle il nous parle de sa riche carrière footballistique, de ses relations avec le monde sportif malien et de l’association des anciens footballeurs de la Guinée qu’il préside. Pour lui, "grâce à cette association, tous les anciens footballeurs de l’équipe nationale, du Hafia Club et du Horia (D1 Guinée) ont été intégrés dans la Fonction publique et ne vont à la retraite qu’à leur demande, avec ou sans diplôme"

Le Quotidien des Sports : En quelle année avez-vous débuté avec ce sport? Quel était votre poste de prédilection?

Petit Sory : Je commence d’abord par préciser que je n’ai pas de poste de prédilection. Je suis un joueur polyvalent. J’ai commencé  à taper dans le ballon en 1965 avec le Hafia club de Conakry et le Sily national.
Avec ce club, j’ai remporté plusieurs titres nationaux et internationaux. J’ai remporté trois titres des clubs africains toujours avec le Hafia : 1972, 1975, 1977. Ces trois trophées nous ont donné le titre du trophée N’Kwamé N’Kruma.

LQDS : vous étiez un grand renard des surfaces de réparations, peut-on savoir quelle était la force de "Petit Sory" ?

PS : Ma principale force  était la rapidité dans mes actions de dribles. J’étais plus content si je  donnais des occasions de but à un partenaire que quand je marquais moi-même le but.

LQDS : Après avoir raccroché, que faites-vous actuellement?

PS : Actuellement, je suis le Directeur financier du Stade du  "28 septembre de Conakry" le plus grand stade de Sport du pays. Ce poste, je l’ai eu grâce à l’Association des anciens footballeurs dont je suis le président et aussi l’un des principaux artisans.

LQDS : pouvez-vous nous présenter cette association et ses objectifs?

PS : Cette association a été créée en 1996. Elle regroupe tous les anciens footballeurs de l’équipe nationale de la Guinée  (Sily national)   du Hafia Club et du Horoya toutes des équipes de première division de Guinée.
Elle a vu le jour en 1996, suite à la volonté manifeste des anciens footballeurs de la Guinée, de créer un espace de retrouvailles et, si possible, d’améliorer les conditions de vie des anciens joueurs. Parce que nous avons constaté qu’après avoir raccroché certains joueurs avaient d’énormes difficultés.

Et nous avons jugé nécessaire de rencontrer le président Lansana Conté pour lui faire part de nos préoccupations. Le président de la République a répondu favorablement à notre appel.
Par décret, il a intégré tous les anciens footballeurs, environ au nombre de trois cent, dans la Fonction publique. En plus, ils sont classés dans une hiérarchie supérieure et ne vont à la retraite qu’à leur demande. Chose qui a été accueillie avec beaucoup de joie dans le milieu des anciens joueurs.

 LQDS : Pourquoi seulement les anciens joueurs du Sily, du Horoya et du Hafia ?

PS : Si vous observez le football guinéen, vous verrez dans l’histoire que ce sont les deux clubs à savoir le Horoya et le Hafia qui ont fait parler de la Guinée sur le plan footballistique et continuent toujours à faire parler d’elles.
A l’époque de la révolution, sous le règne de Sékou Touré, si l’une des deux équipes partait jouer à l’extérieur, les gens étaient  surpris de nos prestations. Parce que, selon eux, en Guinée, les footballeurs ne sont pas dans de bonnes conditions, néanmoins ils produisaient de bons résultats. 

Le jour où nous avons rencontré le Général Lansana Conté, il nous a dit que la nation est fière de ce que nous avons fait pour ce pays et que rien n’est trop pour nous récompenser.
Il faut rappeler que le Hafia a remporté à trois reprises la Coupe d’Afrique des clubs champions. Pour l’équipe nationale c’est compréhensible, car c’est l’équipe de la nation toute entière.

LQDS : Y a-t-il seulement une génération qui est concernée par ces vagues de recrutements ?

PS : Non, il n’y a pas de génération spécifique qui soit concernée. L’acte que le président de la République a posé en 2001, en intégrant la totalité des anciens footballeurs  est continuel.
 Il faut seulement retenir qu’une fois qu’on joue pour ces trois clubs et une fois à la retraite sportive, on a la possibilité d’intégrer la fonction publique, à moins qu’on refuse.

LQDS : Connaissez -vous très bien le football malien ?

PS : Je connais un peu le football malien à travers les différents rencontres surtout avec le Djoliba, lors des différentes éliminatoires des clubs champions.

En plus, j’avais un ami au Djoliba du nom de feu Tiécoro Bagayogo qui fut ancien Directeur de la Police au Mali.
Ici, Tiécoro était considéré comme un Guinéen. Pour la petite histoire Tiécoro a participé à la Coupe d’Afrique d’Addis-Abeba en 1976, en tant que simple supporter de la Guinée.

Dès que les autorités ont su sa présence, ils l’ont nommé comme chef de la délégation guinéenne à la Coupe d’Afrique, malgré la présence de deux ministres guinéens et de deux ambassadeurs. Un jour, il a failli interrompre la compétition estimant que la Guinée a été lésée. Il a fallu que le président de la République de l’époque, Sékou Touré, l’appelle à quatre heures du matin pour débloquer la situation. C’est à travers ses nombreux bons comportements que j’ai eu beaucoup d’estime pour lui.
J’ai aussi un projet qui me tient à cœur : c’est d’organiser une rencontre d’une semaine entre les anciens joueurs maliens et guinéens. J’ai déjà informé les autorités maliennes. Ce projet me tient à cœur. Je sais que s’il plait au bon Dieu il sers concrétisé.

Kassoum THERA
Envoyé spécial à Conakry

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