Hervé Renard avait prévu de quitter la sélection marocaine après la Coupe d’Afrique des nations 2019. Il a officialisé sa décision le 21 juillet
Hervé Renard revient sur les raisons de son départ et laisse poindre son désir de rebondir rapidement.
Hervé Renard a officialisé, dimanche, la fin de son aventure avec la sélection du Maroc. Il assure que les raisons de son départ ne sont pas liées à l’élimination en 8e de finale aux tirs au but face au Bénin et annonce qu’il devrait vite rebondir.
Pourquoi avez-vous décidé de quitter le poste de sélectionneur du Maroc ?
HERVE RENARD. J’ai des idées mais je n’ai pas forcément envie de les étaler dans la presse. Après la Coupe du monde 2018, j’ai trouvé un compromis avec le président de la fédération pour me laisser la possibilité d’arrêter à l’issue de la CAN 2019. Ma décision a été prise il y a presque un an et je l’aurais maintenue même si on avait été champions d’Afrique. Cela m’est déjà arrivé avec la Côte d’Ivoire quand on a gagné en 2015. Ceux qui iront faire des commentaires, en disant que je pars car on sort en huitièmes, se trompent… J’ai passé 41 mois à la tête de la sélection et c’est déjà une belle performance comme coach car très peu ont tenu aussi longtemps. On espérait beaucoup mieux mais on n’a pas su être à la hauteur. Et dans ce genre de situation, c’est toujours l’entraîneur le principal responsable.
Est-ce compliqué de commencer une compétition en sachant que vous n’irez pas au-delà quoi qu’il arrive ?
Les joueurs connaissaient ma décision. Certains joueurs étaient aussi dans le même état d’esprit. C’était leur dernière CAN. Mais on avait envie de l’emporter ou tout du moins de rejoindre le dernier carré.
À quoi attribuez-vous cette élimination dès les 8es de finale ?
Il est prématuré de tirer des enseignements. J’ai des idées mais c’est trop tôt pour en parler… Le Maroc est sur de bons rails depuis trois ans. Il faut que cela se poursuive. J’aurai fait partie de cette aventure et j’espère qu’un jour le travail entamé mènera à un titre de champion d’Afrique.
Comment réagissez-vous aux déclarations de l’un de vos adjoints, Mustapha Hadji, qui a récemment remis en cause votre travail ?
Lorsqu’on est adjoint, on se doit de respecter une certaine déontologie et respecter aussi la personne avec laquelle on travaille. Sinon, on assume ses différences et on démissionne. Je n’ai pas de conseil à donner à Mustapha Hadji, qui a été un joueur exceptionnel pour le Maroc. Mais faire des commentaires négatifs après le départ de mon prédécesseur Badou Zaki, de moi, cela peut nuire à son image.
Envisagez-vous un retour en Ligue 1 ?
Pas pour l’instant. Je vais prendre une nouvelle orientation dans ma carrière et en temps voulu je l’annoncerai. J’ai pas mal de propositions pour des équipes nationales ou des clubs en Asie. Je ne sais pas encore ce que je vais faire. Dans les 15 jours qui viennent je vais me décider.
N’avez-vous pas une revanche à prendre après vos expériences inabouties à Sochaux puis à Lille ?
Sochaux ce n’est pas vraiment un échec mais c’était une situation difficile (NDLR : le club, 19e à son arrivée en octobre 2013, a été relégué en Ligue 2 en mai 2014). À Lille, où j’ai été licencié en novembre 2015, il y a un goût d’inachevé… Après est ce que je reviendrais en France ? Peut-être… Il faut aussi qu’on veuille de moi.
Les destinations exotiques ne sont-elles pas synonymes d’un manque d’ambition chez un entraîneur ?
En France, on a une méconnaissance de ces régions. Ce sont des expériences très enrichissantes. Aujourd’hui, je n’ai jamais eu de propositions d’une sélection européenne. Des clubs oui mais jamais de sélections.
Quel regard portez-vous sur le parcours de l’Algérie, victorieuse de la CAN ?
Félicitations à l’Algérie car sur l’ensemble du tournoi, elle mérite la coupe d’Afrique. Elle a battu le Sénégal deux fois (1-0 en phase de groupe puis en finale) c’est déjà une grande performance en soi. Les Algériens ont été réguliers généreux et plein d’abnégation même s’ils n’ont pas fait leur meilleur match en finale. Mais le plus important, comme on dit, c’est de ramener la coupe à la maison…
Qu’est-ce que cette formation avait de plus que les autres ?
Son esprit collectif. Elle a été capable de jouer ensemble et a des individualités comme Baghdad Bounedjah qui a fait un tournoi énorme. Riyad Mahrez qui a un moment important comme lors de la demi-finale (contre le Nigeria 2-1) met un coup franc exceptionnel et Ismaël Bennacer a été rayonnant.
L’Algérie est-elle à l’aube d’un long règne sur le continent Africain ?
C’est très dur de régner sur le continent Africain très longtemps. Ils ont une très belle équipe. Le staff a apporté un esprit qu’ils n’avaient pas depuis un moment. On avait eu un aperçu de cet esprit avec Vahid Halilhodzic pendant la Coupe du monde en 2014 (1/8e de finale). Ils l’ont préservé. La CAN est terminée, il faut repartir de zéro et confirmer c’est souvent le plus difficile.
En poste depuis août 2018, Djamel Belmadi a hissé les Fennecs au sommet de l’Afrique, comment l’analysez-vous ?
Il a de nombreuses qualités, il a su cerner rapidement ce dont cette équipe avait besoin. Je pense qu’en tant qu’Algérien, il connaît très bien le football de ce pays, il connaissait les joueurs il a su trouver les meilleures associations possible pour arriver à ce résultat. Je ne le connais pas beaucoup mais je le trouve très humble. Je lui ai envoyé un message de félicitations, il m’a répondu avec beaucoup de gentillesse. Il a fait un travail exceptionnel. Quand on gagne on est toujours en haut de l’affiche et aujourd’hui il le mérite.
Le mythe du sorcier blanc est-il dépassé avec la présence en finale de deux entraîneurs locaux comme Belmadi et Cissé ?
Pour moi, le mythe du sorcier blanc n’existe pas. Il y aura d’autres entraîneurs étrangers qui gagneront des CAN et d’autres techniciens locaux, aussi, dans les années à venir.
Le Parisien Sultane Icboyun,
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