Habib Sylla, président du Haut Conseil des Maliens de l’Extérieur : «Je suis un homme heureux»

Confortablement assis dans son salon feutré de Libreville, Habib Sylla, le président du Haut Conseil des Maliens de l’Extérieur nous a reçus avec une simplicité déconcertante. Il répond sans détour à nos questions !

Vous êtes le président du Haut Conseil des Maliens de l’Extérieur. Comment vous vous sentez au terme de la compétition?

Je ne me suis jamais senti heureux dans ma peau comme aujourd’hui. On  attendait cette CAN depuis des années. Au départ, on avait la peur au ventre mais parla Grâcede Dieu, les choses se sont bien passées.

Quelle est votre grande satisfaction par rapport à l’équipe du Mali ?

Je ne sais par où commencer. Je suis venu en Afrique Centrale lors de la CAN1972, il y a 40 ans de cela. Si on me disait que 40 ans plus tard, une équipe me plaira comme celle de 1972, je n’aurais pas cru. Aujourd’hui je ressens la même joie que celle de 1972. Les joueurs m’ont donné entière satisfaction.

Le parcours des Aigles vous a-t-il comblé ?

Ce que l’équipe nous a montré est extraordinaire. Tout au long du parcours, les Aigles ont donné le meilleur d’eux-mêmes. Je suis vraiment satisfait du parcours de cette équipe surtout avec la 3^e place obtenue de haute lutte. Les Maliens du Gabon sont  tous contents. Nous sommes fiers de l’équipe. Je souhaite que ces jeunes continuent sur cette lancée.  L’entraîneur doit rester à son poste car on ne change pas une équipe qui gagne. C’est mon avis. Les Aigles méritent la reconnaissance de l’ensemble du peuple malien. Bravo !

Monsieur le président, en tant que Malien du Gabon, comment vous vous êtes organisé pour cet évènement ?

Merci de m’avoir posé cette question. Nous avons tenu une réunion deux mois avantla CAN. Beaucoupde nos compatriotes résident à Libreville. Par contre les Aigles étaient basés à Franceville. Chacun s’est senti concerné. C’est une affaire nationale. Même ceux qui n’aiment pas le football ont apporté leur soutien matériel et financier. Nous avons loué des wagons pour assurer le déplacement de nos frères pendant leur séjour à Franceville. Le but de ce geste est que nos frères et sœurs maliens se sentent comme chez eux. Sans risque de me tromper, l’objectif a été atteint. Avec les différents présidents à travers les régions, on a pu nous organiser. Lors du match de quart de finale face au Gabon, nous étions nombreux au Stade de l’Amitié. Il y avait même des Maliens d’Angola ce jour là au Stade. Il fallait l’union sacrée pour rassembler tout ce monde là. En tant que président de cette communauté, je suis un homme comblé et fier.

L’Union des Supporters des Aigles du Mali vous a rendu une visite de courtoisie. Est-ce un symbole fort à vos yeux ?

Je ne peux pas vous dire combien cette visite de courtoisie m’a plu. J’ai été honoré. J’ai eu des larmes aux yeux lorsque j’ai entendu les fanfares et les chansons sur nos anciens joueurs. Cela m’a fait penser à ma tendre enfance. C’est émouvant. Ca donne la chair de poule. Cela prouve la communion existant entre nous. C’est pour dire que cette CAN s’est déroulée dans un esprit de convivialité. Mon souci a été d’offrir une digne hospitalité à mes frères maliens. C’est pourquoi ils  ont tenu à me rendre une visite de courtoisie. Nous avons appris beaucoup avec eux en matière de supporter. Les Maliens du Gabon ont été à l’école ! Tout le monde a trouvé son compte !

                       Par Baba Cissouma, envoyé spécial à Libreville

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