Après plusieurs années d’une crise, qui est passée par la suspension des Aigles de toutes les compétitions internationales et la gestion transitoire par un comité de normalisation, le football malien renoue avec la stabilité et engrange même de précieux acquis. L’homme qui a écrit cette page glorieuse, Mamoutou Touré, a pris les commandes de la Fémafoot grâce la pertinence de son projet de société. Quatre ans après, son bilan plaide éloquemment en sa faveur : un environnement plus serein, une organisation structurelle basée sur l’efficience, un développement sans précédent des infrastructures, d’importants investissements en équipements, de meilleures conditions de travail. Le football malien ne pouvait offrir meilleure image et meilleur gage pour continuer sur sa lancée. C’est pourquoi, à l’heure du renouvellement statutaire de l’instance dirigeante de notre sport-roi, de tels acquis devraient, en principe, lui assurer de nouveau la confiance de ses mandants, une des règles d’or de cette discipline étant qu’on ne change pas une équipe qui gagne.
‘’Le 29 août 2019, vous m’aviez confié un mandat de quatre ans pour gérer le football malien en votre nom. Ce mandat arrive à son terme le 29 août de cette année. Il est de mon devoir de vous remercier pour la confiance et l’accompagnement multiforme dont mon équipe et moi-même avons bénéficié de votre part. Certes, les quatre années qui viennent de s’écouler ont été semées d’embuches et de difficultés de toutes sortes, mais nous avons aussi engrangé des succès et des avancées dans plusieurs domaines, notamment l’organisation des compétitions, les infrastructures, la gouvernance et la formation des acteurs du football.
Me sentant en force de servir encore et toujours le football de notre pays, j’adhère à cette forte demande et, à cet effet, j’ai le plaisir de vous annoncer ma candidature pour les prochaines élections du Comité exécutif de la Fédération malienne de football. J’ai tenu à partager cette information avec vous les journalistes parce que vous avez travaillé des jours et des nuits en nous orientant, en nous guidant et même, par moment, en nous critiquant, nous l’acceptions parce que la mission qui nous a été confiés est une mission du service public….Nous voulons travailler avec tous ceux qui veulent le développement du football malien. Nous ne ferons pas d’exclusion, nous pensons que nous devons tous être ensemble pour hisser plus haut cette discipline. A cette occasion, je sollicite votre soutien lors du scrutin d’août 2023″.
Plus connu sous son sobriquet Bavieux, Mamoutou Touré est arrivé à la tête du bureau de la Fédération malienne de football en août 2019. Et, depuis, c’est parti pour le renouveau du sport Roi au Mali ! Sans perdre de temps, il s’est attelé d’office au respect de son engagement: la réconciliation de l’ensemble des acteurs du football malien; l’organisation régulière des compétitions nationales ; la relecture des textes pour les adapter à l’évolution ; le renforcement des capacités du pays et des instances sportives en infrastructures ; une plus grande motivation des sportifs ; le rehaussement de l’image du football malien au niveau des instances mondiales ; une meilleure organisation des activités au sein du staff fédéral.
Le réconfort après tant d’efforts ? La brillante qualification de la sélection U 23 aux Jeux olympiques Paris 2024, vingt ans après Athènes 2004 en est la plus récente et parfaite illustration. Ce bilan à lui seul a convaincu la majorité des acteurs du ballon rond à demander au président Mamoutou Touré de chercher à poursuivre cette belle œuvre. L’Assemblée générale extraordinaire prévue le mardi 29 août 2023. Leur appel a été entendu et c’est pourquoi ils ont tenu à exprimer leur soulagement à l’issue de sa déclaration de candidature le 26 juin dernier à l’hôtel Maeva palace. Ce n’est pas tout. Ce fut l’apothéose au sein de la population voire une sorte de délivrance pour le monde sportif quand la nouvelle s’est propagée au sortir de la salle via les différents canaux d’information et de communication. Enfin !!! entendait-on çà et là.
Ce vaste élan en faveur de la candidature de Mamoutou Touré écarte a priori tout obstacle à sa réélection.
Du fait de ses réalisations des quatre dernières années, Bavieux ne pouvait pas ne pas répondre favorablement aux différentes sollicitations pour un deuxième mandat.
D’importantes réformes en cours ….
Pendant des décennies, le football malien a été buté à de sérieux problèmes qui nécessitaient des réformes administratives. Le travail d’harmonisation des textes entrepris par Bavieux Touré a permis à la Fémafoot de mettre à jour 16 textes et de corriger les problèmes liés aux insuffisances et à l’interprétation de l’arsenal juridique régissant le football malien.
“Les textes existants ont été améliorés et de nouveaux ont été proposés et adoptés en Assemblée générale de la Fémafoot. Ainsi, avec ce nouvel arsenal réglementaire et juridique, nous avons amélioré la gouvernance de notre football”, témoigne une des figures emblématiques du football malien, Sidi Békaye Magassa, arbitre international, membre du Comité Exécutif de la Fémafoot, président de la Commission centrale des Arbitres. Par exemple, explique-t-il, la direction de l’arbitrage a élaboré un plan s’étendant sur les deux saisons à venir dont colonne vertébrale consiste à élargir la base du système par le recrutement et la formation de jeunes arbitres (filles et garçons) au lycée sportif où se trouvent les potentialités. Sa commission a aussi élaboré de nouveaux statuts de l’arbitre et de l’arbitrage.
…..Le professionnalisme en ligne de mire
Les réformes, selon le programme du Mamoutou Touré, portent sur la refondation des compétitions avec l’introduction d’un championnat professionnel et la réorganisant iondu football féminin et du football des jeunes. L’administration de la Fédération, sera aussi réaménagée avec la création des directions ou départements pour mieux gérer chaque pan du football.
Mais l’une des plus grandes réformes attendues, c’est l’instauration du professionnalisme dans notre football. Le processus est enclenché depuis l’adoption des statuts de la Ligue nationale de football professionnel, en abrégé LNFP, lors de l’assemblée générale extraordinaire de la Fédération malienne de football des 16 et 17 octobre 2021. Il reste à faire adopter le cahier des charges et la convention devant régir les relations entre la Fémafoot et la LNFP.
Le comité exécutif a inscrit dans son agenda, l’envoi d’une délégation composée de certains de ses membres et de responsables de clubs dans les pays africains qui ont une expérience avérée dans le professionnalisme.
Le président Bavieux Touré lui-même pense que le football rentrera dans le professionnalisme pour la saison 2023-2024. Alors, vivement sa réélection pour mener ce projet à bon port !
….Un Centre technique pour marquer le football malien
Le Centre technique de Sénou, deuxième Centre du genre validé par la Fifa à titre exceptionnel et réalisé à coût de plusieurs milliards de FCFA en faveur du Mali, est la tête de proue des réalisations de Mamoutou Touré “Bavieux”.
Arrivé aux affaires en 2019, Bavieux en a fait une de ses priorités et a œuvré afin que la cérémonie de pose de sa première pierre le jeudi 25 février 2021, soit rehaussée par la présence du président de la Fifa, Gianni Infantino et du ministre de la Jeunesse et des Sports de l’époque, Mossa Ag Attaher.
Aujourd’hui, le chantier est très avancé comme révélé au cours d’une visite de terrain, le 8 mars dernier, d’une délégation comprenant les responsables du département des Sports et de la Fémafoot.
Le Centre technique marquera une véritable révolution du football malien. Il est bâti sur une superficie de 20 hectares dont 10 hectares sont occupés par les infrastructures (3 terrains de football de dernière génération dont 2 avec gazon naturel et un terrain en gazon synthétique uniformément arrosés; un hôtel 4 étoiles de 6 niveaux comprenant 40 chambres pour héberger les joueurs de l’équipe première, en plus des blocs administratifs et techniques, des dortoirs, des vestiaires, du siège de la direction technique nationale, d’une salle de restauration, des piscines, d’une salle de formation, d’une salle de gymnastique, d’un amphithéâtre, une salle de musculation, une salle de mise en forme avec piscine, des logements pour les cadres, d’une infirmerie, et d’autres aménagements comme le bureau des entrées avec Scanner, des parkings internes et externes.
En outre, le Centre technique servira de cadre de formation pour les footballeurs débutants et de lieu de perfectionnement pour les cadres du football. Il abritera une Académie pour 104 jeunes talentueux (filles et garçons) détectés à l’échelle nationale. Il permettra aussi d’économiser sur les coûts de stages à l’extérieur.
En un mot, la construction du Centre devrait largement combler les attentes pour le développement du football de haut niveau au Mali.
Les compétitions nationales de retour !
Depuis 2019, des efforts louables sont déployés à la satisfaction de tous les acteurs du football. La saison 2020-2021 en est la parfaite illustration avec l’exécution complète par la Fémafoot de tout son programme : les championnats masculin et féminin, la coupe du Mali Dames et Messieurs et la montée en Ligue 1/Orange du Mali.
L’organisation du championnat national coûte à la Fémafoot plus de 700 millions F CFA financés sur fonds propres. Aussi, le Mali est parmi les 5 pays africains qui ont réussi l’organisation de leur championnat national 2021-2022.
La saison 2022-2023 vient de s’achever avec le sacre comme champion national de l’AS Réal de Bamako après 37 ans d’absence du podium et celui du Stade malien de Bamako en Coupe du Mali.
Mieux, avec son sponsor officiel, Orange-Mali, la fédération a revu les primes des différentes compétitions à la hausse. Certaines récompenses ont été doublées et des innovations introduites.
A ce titre, l’AS Réal de Bamako, champion 2023, a reçu un chèque de 20 millions de FCFA contre 10 millions la saison 2019-2020. Le Djoliba AC, vice-champion, a empoché 10 millions et l’Usfas, 3e, a reçu 5 millions de FCFA.
En Coupe du Mali, le Stade malien de Bamako, vainqueur, a reçu 10 millions de FCFA contre 5 millions pour Onze Créateurs, finaliste.
Le meilleur joueur de la finale, Issaka Samaké du Stade, a reçu un chèque de 500. 000 FCFA.
Le championnat du football féminin a également été concerné par cette distribution de manne. Un dispositif de récompenses des meilleurs renouvelé chaque saison depuis 2020-2021 se poursuivra au grand bonheur des acteurs, tout comme la régularité des compétitions d’élite et d’âge.
Des sièges construits pour les ligues…
De l’indépendance du Mali en 1960 à l’arrivée de Bavieux aux commandes de la Fémafoot, aucune ligue de football du pays n’a pu se construire un siège ; elles logent dans des stades ou des bâtiments administratifs. D’où l’idée de construction de sièges pour les 9 ligues régionales du Mali (Bamako, Kayes, Koulikoro, Sikasso, Ségou, Mopti, Gao, Tombouctou et Kidal) dans le projet de campagne de 2019.
Aujourd’hui, ce projet est une réalité tangible avec un début d’exécution ; ce qui permettra à chaque ligue régionale d’avoir son siège avec tous les conforts, et un bureau pour le Directeur technique régional.
….Celui de Sikasso inauguré dans quelques jours
Les travaux ont commencé pour certaines ligues. A l’image de celle de Sikasso dont le président Mamoutou Touré “Bavieux” a procédé le jeudi 13 octobre 2022 à la pose de la première pierre, en présence du gouverneur de la région, Daniel Dembélé, et du président de la Ligue régionale Mamby Kélètigui Diaby. Le siège de la Ligue régionale de football de Sikasso est bâti sur 150 m2 au quartier Hamdallaye avec des bureaux pour un coût de près de 70 millions F CFA. Si tout se passe comme prévu, les clés du bâtiment seront livrées avant l’élection d’août.
Ce jour-là, Mamby Kélètigui Diaby a remercié Mamoutou Touré “Bavieux” pour la tenue de sa promesse de campagne de doter chacune des ligues régionales de football de sièges équipés : “Aujourd’hui, avec la pose de la première pierre du siège de la ligue régionale de football de Sikasso, nous pouvons dire qu’il a tenu parole”.
Quant au gouverneur Daniel Dembélé, il s’est montré reconnaissant pour ce que la Fémafoot a fait pour Sikasso.
A Gao, la première pierre du siège de la Ligue régionale de football a été posée le mardi 8 novembre 2022 au stade Kassé Kéita par le président de la Fémafoot, Mamoutou Touré et le gouverneur de la région, le général de brigade Moussa Traoré.
Le futur local sera composé de bureaux, de salles de réunion et de toilettes. Comme pour Sikasso, cette œuvre de la Fémafoot coûtera environ 70 millions de FCFA.
Bavieux à la Fifa…
Sans être historique, le fait mérite d’être souligné, voire conté. Mamoutou Touré est le deuxième Malien, après Amadou Diakité, à siéger au niveau décisionnel de la Fifa. En effet, dans le cadre de la promotion des cadres maliens au sein des instances mondiales, le président de la Fémafoot est membre du Conseil de la Fifa. Il a été élu le vendredi 12 mars 2021 lors de la 43è Assemblée générale ordinaire et élective de la Caf tenue à Rabat, au Maroc.
Bavieux Touré est également vice-président de la zone A de l’UFOA.
Toujours par rapport à l’image du Mali au plan international, elle est rehaussée par l’arbitre assistante Fanta Idrissa Koné qui a honoré le pays au moins deux fois. Elle a valablement représenté l’arbitrage malien à la Can féminine “Maroc 2022” où elle a figuré dans le trio de la finale, et à la “Coupe du monde U-20 féminine “au Costa Rica où elle a officié dans le match de la 3e place.
N’oublions pas aussi les belles prestations de l’arbitre Boubou Traoré dit Peny-Peny, qui fait partie des vingt (20) arbitres professionnels de la Caf.
Malgré le contexte sociopolitique du pays, le football malien est aujourd’hui respecté et jouit d’une belle aura auprès de la Fifa et de la Caf. En témoigne leur assistance multiforme à l’endroit de la Fédération. Ici, il faudra noter l’acquisition du Projet de soutien technique de la Fifa à travers la direction de la Fédération française de football (FFF). Ce projet est une bonne opportunité pour la réorganisation et la réorientation des missions de la Direction Technique Nationale, la détection et le suivi des jeunes talents à travers toute l’entendue du territoire national.
Engagé sur tous les fronts sportifs
Au plan des résultats sportifs, la satisfaction n’est pas moins grande, au contraire. Les performances enregistrées ces quatre dernières années ont permis de rapprocher et de réconcilier le public sportif et les joueurs et de faire renaître l’espoir en lui. Fièrement, il faut prononcer haut et fort la qualification des Aigles pour la phase finale de la Can 2021 au Cameroun à une journée de la fin des éliminatoires ; la participation honorable au Chan/Cameroun 2020 des Aigles du Mali classés vice-champions d’Afrique ; la qualification des Aigles dames pour la phase finale de la Can féminine Maroc 2022 ; la qualification des Aiglonnets pour la Can de leur catégorie annulée au dernier moment par la Caf.
S’y ajoute la qualification de l’AS Mandé pour la phase finale de la toute première édition de la Ligue africaine des champions féminine qui s’est déroulée en Egypte en novembre 2021. L’équipe malienne a représenté la zone A de l’UFOA. Sans oublier la participation des Aigles dames au Tournoi des 6 nations dénommé “Coupe AishaBuhari” à Lagos au Nigeria.
L’AS Réal de Bamako a participé valablement à la phase de poules de la Coupe de la Confédération 2022-2023.
Au moment où nous écrivons ces lignes, le Mali enregistre deux acquis de taille : la qualification à la Can Côte d’Ivoire 2023 des Aigles seniors et celles des Aigles Espoirs aux Jeux olympiques Paris 2024. Sans oublier la qualification pour le 2e tour qualificatif aux JO Paris 2024 des Aigles Dames après avoir éliminé le Burkina Faso au 1er tour (0-1 à Lomé puis 2-2 à Bamako).
’’Le Challenger’’ avec la collaboration de ’’Aujourd’hui mali’’