Avec la mise en place du Comité de normalisation (Conor), la Fifa espérait résoudre la crise de la Fédération malienne de football en quatre mois. Mais elle s’est fait avoir par le passé d’ancienne ministre de la présidente du Conor, Mme Daou Fatoumata Guindo, qui se trouve dénuée de toutes compétences pour mener à bon port la mission confiée à l’équipe du Comité de normalisation. Conséquence ? Mimi a lamentablement échoué. Après trois prorogations de son mandat, l’équipe actuelle du Conor est totalement disqualifiée pour résoudre un quelconque problème de la Fémafoot.
En janvier 2018, les sportifs maliens et la Fifa avaient naïvement choisi cette femme qu’ils croyaient détenir les atouts nécessaires pour résoudre la crise de la Fémafoot. La désignation ou l’élection de Mme Daou comme présidente du Comité de normalisation fut saluée à l’unanimité.
Quatre mois plus tard, c’était la désolation. Mais la Fifa voulait croire à une insuffisance de temps. Déjà trois prorogations dans la même année ont, hélas, fait comprendre à l’opinion nationale et internationale que notre ancienne ministre est très loin du compte. Et le hic ? C’est que Mimi espère ardemment une quatrième prorogation, c’est-à-dire un cinquième mandat. Mais la vérité est qu’elle est tout simplement incapable de relever l’immense défi de la remise en route du football malien.
Dans le courrier envoyé au secrétaire général de la Fémafoot en décembre 2017, la Fifa a énuméré les tâches du Conor. Il s’agit, entre autres, de gérer les affaires courantes de la Fémafoot, de réviser, si nécessaire, les statuts de la Fémafoot et des ligues régionales et d’organiser l’élection d’un nouveau comité exécutif de la Fémafoot.
Douze mois après sa mise en place, le Conor est toujours au point de départ. Il n’y a ni nouveaux statuts, ni nouveau comité exécutif. Pis, la crise de la Fémafoot a été aggravée par les incohérences de Mimi, qui s’est arrogé des droits dans l’organisation du championnat national de football, en discriminant certains clubs nationaux. Tout le contraire de ce qui lui a été demandé. Finalement, le Conor s’est fait forclos.
En réalité, le Comité de normalisation est régi par les statuts de la Fémafoot. Conformément à ces statuts, qui n’ont pas été modifiés, une assemblée générale ordinaire (AGO) est convoquée dans un délai requis, au moins 45 jours avant le jour J. Il se trouve que le quatrième mandat du Conor prend fin le 28 février 2019. D’ici là, il est impossible de convoquer une AGO élective d’un nouveau comité exécutif de la Fémafoot.
Protéger des émoluments
Ayant compris son échec et dans le but de profiter au mieux des émoluments que lui procure ce poste, l’ancienne ministre serait déjà en quête de soutiens pour une prorogation de mandat. Dans cette saga à la malienne, les relations privilégiées du tendre époux sont mobilisées et mises à rude contribution au détriment du public sportif malien.
Il n’y a aucun doute, cette dame et son équipe ne sont plus en mesure de résoudre un quelconque problème de la Fémafoot. Le plus grand service que Mimi puisse rendre à son pays, c’est de reconnaître son échec et rendre son tablier. Elle sortira, au même moment, par la grande porte et permettra à la Fifa de sauver les meubles. Sinon sa gestion chaotique du Conor risque de conduire le football malien dans les précipices.
Aussi, depuis la mise en place du Conor, qu’en est-il de la gestion financière ? A chaque fin de mandat, la présidente devrait présenter un rapport moral et financier. Mais, Mimi se la coule douce sans crier gare et espère continuer à duper la Fifa en mettant en branle son réseau de soutiens. C’est inadmissible dans un pays comme le Mali, en manque de ressources financières et confronté à des crises multiples.
Des fonds bloqués
Au-delà, la Fifa doit prendre ses responsabilités et se conformer à ses exigences. Le football malien ne peut pas rester indéfiniment dans cette situation où les intérêts des personnes prennent le dessus sur l’intérêt collectif. Pendant toute la durée du Conor, tous les financements devant être versés à la Fémafoot sont bloqués. Ce sont nos clubs et nos équipes, voire nos jeunes sportifs, qui en pâtiront.
Quant aux autorités maliennes, il y a vraiment lieu qu’elles agissent urgemment dans l’intérêt national. Le gouvernement doit demander des comptes à la Fifa afin de mettre fin à cette situation délétère de ni paix, ni guerre et qui ne répond à aucun critère de conformité. Mimi a échoué et échouera à nouveau si des dispositions ne sont pas prises pour arrêter la déroute du football malien et de ses dirigeants.
Correspondance particulière