Général Lassana Palenfo réélu président de l’ACNOA : Le “putsch extra-olympique” du Colonel Kalkaba déjoué

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Le président de l'ACNOA, Lassana Palenfo (G) remettant l'accord du siège de la zone II à Bamako à Habib Sissoko en présence du ministre des sports

L’Assemblée générale élective de l’Association des comités nationaux olympiques d’Afrique (Acnoa) se tient depuis lundi dernier (du 9 au 11 mai 2017) à Djibouti. L’enjeu principal de cette 12e session était l’élection du président pour un nouveau mandat de 4 ans. Candidat à sa propre succession, l’Intendant Général Lassana Palenfo de la Côte d’Ivoire a été élu hier (mercredi 10 mai 2017) par acclamation pour un 4e mandat. Après la disqualification de son seul et grand rival, le Colonel Hamad Kalkaba Malboum du Cameroun, rien ne s’opposait à sa réélection d’autant. Ce dernier a été disqualifié dimanche dernier (7 mai 2017) pour avoir utilisé dans sa campagne des moyens compromettant son indépendance et contraires aux valeurs olympiques.

 

Tous les moyens sont bons pour éjecter le général Lassana Palenfo de son fauteuil de président de l’Association des comités nationaux olympiques d’Afrique (Acnoa) ! Y compris des moyens extra-sportifs, voire extra-olympiques ! Telle était visiblement l’intention du Colonel Hamad Kalkaba Malboum, président du Comité national olympique et sportif du Cameroun (Cnosc) et candidat à l’Acnoa dont son pays abrite le siège.

Cette élection était attendue comme l’un des temps forts de la 12e session de l’Assemblée générale élective qui a débuté le mardi 9 mai 2017 (9 au 11 mai 2017), à Djibouti, capitale du pays du même nom.

Le Colonel Malboum était visiblement prêt à utiliser tous les moyens pour prendre sa revanche sur Palenfo qui l’avait largement battu en 2005 à Accra, au Ghana. Mais, coup de théâtre, il a été disqualifié dimanche dernier. En conséquence, c’est l’Intendant Général Lassana Palenfo qui a été réélu hier (mercredi 10 mai 2017) par acclamation pour un 4e mandat.

Le comité exécutif de l’Acnoa reproche au Camerounais d’avoir bénéficié du financement du gouvernement camerounais. Ainsi, à l’issue d’une réunion d’urgence tenue le 7 mai 2017 à Djibouti, le comité exécutif de l’Acnoa a dit être en possession de documents qui soulèvent de sérieuses inquiétudes sur l’indépendance de M. Hamad Kalkaba Malboum, l’un des candidats au poste de président de l’Acnoa. Selon l’organisation, ces documents indiquent que Kalkaba Malboum a bénéficié du financement du gouvernement camerounais dans sa campagne. Ce qui est proscrit par les textes et l’esprit même des valeurs olympiques.

Entendu lors de cette réunion du comité d’urgence, l’actuel président de la Confédération africaine d’athlétisme (Kalkaba Malboum) a reconnu avoir reçu un accompagnement financier de l’Etat du Cameroun. Mais, il a contesté le but du financement sans pouvoir indiquer l’usage précis qui devait être fait de cet appui gouvernemental de son pays.

On se rappelle que sa campagne électorale avait été lancée le 6 mars dernier au ministère camerounais des Relations extérieures. C’était en présence du ministre Lejeune Mbella Mbella. Ce dernier, à cette occasion, avait annoncé que le président Paul Biya a donné son très haut accord (sic) pour que le gouvernement camerounais présente et soutienne cette candidature.

 

Habib Sissoko, un directeur de campagne apprécié et respecté

Loin d’être convaincus, les membres du comité d’urgence de l’Acnoa qui ont décidé d’écarter le Camerounais. Il n’y a pas de mal qu’un candidat bénéficie de la caution morale et du soutien institutionnel, voire diplomatique de son pays. Mais, l’olympisme est un mouvement apolitique. Et recevoir un appui financier de son pays pour battre campagne et acheter des votes est contraire aux valeurs olympiques que l’Acnoa est sensée vulgariser et diffuser en Afrique.

Avec la disqualification de son seul concurrent, le colonel Hamad Kalkaba Malboum du Cameroun dont le coup d’Etat extra-olympique a été ainsi éventré, le Général Lassana Palenfo était assuré de se succéder à lui-même à la présidence de l’Acnoa. Il faut noter que le président du Comité national olympique et sportif du Mali (Cnosm), de la Zone II de l’Acnoa et de l’Union africaine de judo, Habib Sissoko, est le directeur de campagne de Palenfo depuis 2005. Jusqu’ici, sa notoriété, son influence et le respect dont il jouit dans le Mouvement olympique et sportif en Afrique et dans le monde ont été des meilleurs atouts pour Palenfo depuis sa première fois de briguer la présidence de l’Acnoa, en 2005 à Accra, au Ghana.

Créée en 1981, l’Acnoa a pour objectifs de promouvoir la coopération entre les CNO en les encourageant à diffuser l’éthique olympique sur le continent africain, préparer la participation de l’Afrique aux Jeux olympiques… Dans l’ombre et presque inconnu des Africains avant 2005, l’Acnoa a retrouvé une seconde jeunesse sous la direction de l’Ivoirien Palenfo.

Ce dernier a entrepris des réformes audacieuses et en profondeur qui ont rehaussé l’image de l’organisation non seulement en Afrique, mais aussi dans la grande famille olympique.

Ce qui a suscité l’intérêt des partenaires. Et pour la première fois, l’Afrique avait ainsi son Village olympique aux Jeux Londres-2012 (Royaume Uni). Un espace de rencontres et d’échanges ; une vitrine de promotion sportive, culturelle et artistique au service de l’Afrique lors de l’événement sportif le plus prestigieux, car le plus médiatisé du monde.

Une belle initiative renouvelée à Rio (Brésil) l’an dernier ! Aujourd’hui réélu pour un nouveau mandat de 4 ans, Le Général Palenfo est décidé à poursuivre ce travail de Titan pour rehausser (qualitativement et quantitativement) la participation africaine aux Jeux olympiques, donnant ainsi plus de chance de médailles au continent et aussi  permettre aux Jeux africains le prestige tant souhaité !

Moussa Bolly

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