Au moment où le Comité exécutif de la Fédération malienne de football (Fémafoot) décide de reprendre les compétitions, il se trouve deux clubs de Bamako et une ligue, notamment celle de Ségou, farouchement opposées à cette mesure et leurs correspondances respectives adressées à cet effet à la Fémafoot font penser déjà à un retour à la case départ, notamment replonger le football malien dans les heures sombres d’une crise de plusieurs années que l’on pensait être un mauvais souvenir.
Après la décision de réouverture des stades prise par le ministère de la Jeunesse et des Sports, le Comité exécutif de la Fédération malienne de football invite tout le monde sportif à reprendre le chemin des stades, non sans avoir reçu, au préalable, le quitus du Conseil supérieur de défense, lequel a édicté un ensemble de dispositions à prendre dans l’esprit des mesures-barrière contre la Covid-19.
Si de façon générale le monde sportif est enchanté de pouvoir revivre sa passion du ballon rond, ce n’est pas le cas du Djoliba AC et du Club Olympique de Bamako, deux clubs de Bamako qui s’opposent à la reprise du championnat national. Une position qui rejoint celle de la Ligue de Ségou qui n’est pas disposée, elle aussi, à reprendre les compétitions.
Les deux clubs de Bamako et la Ligue de Ségou ont en effet fait savoir, chacun en ce qui le concerne, sa position tranchée sur le refus de reprendre les compétitions, à travers des correspondances respectives.
” …Nous sommes au regret de vous informer que dans les conditions actuelles et selon les dates fixées dans votre lettre circulaire susvisée, il nous est impossible de mettre nos athlètes en danger sans aucune garantie et pour des raisons non sportives en prenant part à une quelconque compétition sans un calendrier complet convenu “ lit-on dans la lettre du Djoliba AC du 04 août adressée au président de la Fémafoot.
De son côté, le Club Olympique de Bamako signifie à la Fémafoot, dans une correspondance du 04 août 2020 : “En toute bonne foi, nous estimons que les conditions actuelles sont loin d’être favorables à la poursuite du championnat. Il nous paraît plus pertinent de clore la saison en l’état et de s’atteler à la préparation de la saison 2020-2021 tout en corrigeant les manquements qui ont émaillé le cours normal de nos activités, telles que la mise en place des commissions indépendantes et la validation du budget régulier de fonctionnement”.
Quant à Ligue de Ségou, dans sa lettre N°035/2019-2020/LRFSG du 03 août 2020 signée du secrétaire général de ladite Ligue et adressée au secrétaire général de la Fémafoot, non seulement la décision de reprendre les compétitions est jugée inopportune, mais une sérieuse mise en garde est adressée au Comité exécutif de la Fémafoot : “Dans l’intérêt du football malien, nous vous invitons à reconsidérer votre décision unilatérale de la poursuite des compétitions nationales et à tirer les conséquences qui peuvent en résulter.”
Il est vrai que des arguments sportifs, techniques, administratifs et financiers ont été soulevés de part et d’autre pour motiver la position prise, mais en toile de fond on active les reliques de la crise qu’on croyait dépassée car derrière les mots se cachent des maux, notamment des calculs sur une affaire de quorum pour le contrôle du Comité exécutif de la Fémafoot lors de la prochaine assemblée générale.
Pour les frondeurs il s’agit de tout faire pour ne pas terminer les compétitions commencées afin de se retrouver avec le “quorum de 2015” comme ils l’appellent, parce qu’il leur serait favorable pour s’installer aux affaires. Alors que terminer le championnat équivaudrait à la chute de clubs de frondeurs et en même temps courir le risque d’amoindrir leur représentativité lors de la prochaine assemblée générale ciblée pour réaliser leur opa sur le Comité exécutif de la Fémafoot.
Nous y reviendrons avec plus de détails.
El Hadj A. B. HAÏDARA