Football malien : Un entraîneur ici pour les Aigles

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Il a été choisi parmi une trentaine de candidats car moins cher. Il  acceptait en plus toutes les conditions de la Femafoot. Par voie de conséquence, on lui demande moins comme résultats. Du coup, on peut dire que la fédé a aussi moins d’ambitions pour le foot malien.

« Il », c’est Patrice Carteron, un Français, un autre pour remplacer le …Français Alain Giresse dit Gigi. Un homme encore jeune (il a 41 ans et tous ses dents) qui a les même diplômes que les plus grands. Mais côté expérience, Patrice a, on va le dire, à peu près trois ans de pratique en tant que coach plein sur les bancs. Il a fini sa carrière de footballeur de haut niveau (Laval, Rennes, Lyon, puis Sunderland en Grande-Bretagne, enfin Cannes, club de 3edivision française. Là-bas, on note les qualités de leadership et de sens de la responsabilité (en plus de son palmarès) pour lui proposer un poste dans l’encadrement du club de la cité ; l’une des villes les plus huppées de la France qui nargue nonchalamment la Méditerranée avec ses palaces, ses limousines et son Festival de cinéma qui est l’un des plus cotés du monde. Mais

Patrice Carteron

, un garçon très sérieux malgré la couleur azure de ses yeux, bosse comme il faut. Il confirme ainsi la confiance que ses employeurs avaient prévue chez lui et le portent au poste de N°1 sur le banc de coach. Au bout d’une année, Dijon, la capitale mondiale de la moutarde, le remarque et le convoite. As Cannes le laisse partir et Dijon est monté en première division dès la première année avec lui. Mais, l’année suivante le Dijon FCO redescend en 2è division et c’est la rupture.

C’est ainsi que le natif de la Brétagne (nord-ouest de la France), Patrice est effectivement né à Saint-Brieuc, a eu l’idée de déposer sa candidature à la succession de Giresse. Il était en compétition avec 31 autres prétendants, dont des anciens entraîneurs de la grande équipe de France. Bien lui en a pris, car il fut l’heureux élu.

Why un célèbre inconnu ?

Mais pourquoi donc opter pour un illustre inconnu ? Quel est le message que le tout-puissant vice-président de la Femafoot, Moussa Konaté, a-t-il voulu passer ?

Pour répondre à cette question, Konaté avance la jeunesse, la fougue et la motivation profonde que le jeune technicien aurait pour le Mali. Carteron serait un ‘’chercheur de nom’’ et c’est ça qui aurait joué en sa faveur. C’est quelqu’un qui aurait à cœur de prouver quelque chose et c’est justement cela que la fédé convoiterait. Pour cela, il est retenu pour deux ans.

Mais, à ces arguments avancés, ils convient d’en ajouter d’autres. D’abord le coût. Carteron va toucher 10 millions de F Cfa par mois. C’est trois de moins par rapport à Giresse (on sait qu’il n’y a pas de petite économie) et beaucoup plus pour les Henry Michel, Raymond Domenech voire Jean-Amadou Tigana, Luis Fernandez (tous candidats disqualifiés à la succession de Giresse) par exemple. Côté téléphone, il va nous coûter seulement 200 000 F Cfa au lieu d’un demi-million pour Gigi par exemple. En ce qui concerne le staff technique qui l’accompagne, Carteron a accepté de diviser par deux le nombre exigé par son prédécesseur. Il se contentera d’un kiné et d’un préparateur physique. Le Maha national entraînera les goals, un appel à candidature sera lancé pour un adjoint local et un médecin national sera recruté. Pour faire court, Patrice a accepté toutes les conditions de ses employeurs pour être retenu.

Mais ce qui est moins cher est il plus performant ? Non, bien sûr. En abaissant les émoluments du nouveau sélectionneur national et en amputant moins de travail, la fédé a aussi abaissé ses prétentions et la barre des résultats à atteindre. A Carteron, elle demande la qualif à la prochaine Can, c’est la moindre des choses, et une place de demi-finale au bout de la compétition (à Giresse, on demandait la finale : « on a déjà été 3e, alors on veut la finale pour te faire résigner », avaient-ils dit au Girondin. La Femafoot a-t-elle désormais moins d’ambitions pour les Aigles ou mise-t-elle son tapis sur la carte Carteron  à juste titre?

Amadou Tall

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3 COMMENTAIRES

  1. Quand on va en finale…, il vaut mieux gagner…! Car, perdre en quart ou en demi-finale ça fait mal…mais perdre en finale c’est pire. Yaoundé 1972 a fait si mal aux Maliens que notre équipe nationale n’a plus été dans les phases de finale de la CAN pendant plus vingt ans… Cela ne doit quand même pas nous décourager, il faut oser !

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