Une seule question hante désormais les nuits de Kola: comment expliquer au président ATT, que les centaines de millions de francs CFA débloqués pour la participation des Aigles au Championnat d’Afrique des Nations (CHAN) réservé aux seuls joueurs locaux et à la coupe du monde junior, sont partis en fumée. Sans le moindre résultat ?
En effet, Kola avait bluffé tout le monde : dirigeants sportifs, leaders politiques et de la société civile, ministres etc.…
Il ne faisait guère mystère de ses relations personnelles avec le Président de la République. Et du coup il se croyait intouchable. Aujourd’hui Hamadoun Kolado Cissé, tout-puissant président de la Fédération malienne de Football (FEMAFOOT) voit le ciel lui tomber sur la tête. Et la terre s’arracher sous ses pieds. C’était le 30 juillet dernier, à Koulouba, à l’issue de la réception de l’équipe nationale cadette de basket-ball (championne d’Afrique en Egypte) et de la sélection nationale de rugby (détentrice du trophée du championnat d’Afrique de deuxième division qui vient de se tenir à Bamako) où il s’est vu signifier les gâchis qu’il a commis à la FEMAFOOT. Mais aussi les charges qui pèsent sur lui au niveau de la justice: le détournement de denier public portant sur 700 millions CFA, au moment où il était Directeur Administratif et Financier (DAF) au ministère de la fonction publique (400millions CFA) et au département de la justice (300 millions CFA).
Sous le feu roulant des questions du Président ATT, Hamadoun Kolado Cissé aurait retenu ses larmes.
Mais de deux choses l’une : ou il démissionne de la FEMAFOOT pour pouvoir se défendre devant la justice ou il en sera tôt ou tard contraint.
Une certitude quasi –absolue : les jours de Kola Cissé à la tête de la FEMAFOOT sont comptés.
Et ce n’est plus un secret : irrité par le détournement pour le moins retentissant du dénier public mais aussi des fonds destinés à la l’encadrement de l’équipe malienne à la CHAN au Soudan, à la coupe d’Afrique junior en Afrique du Sud et à la coupe du monde junior, le Président de la République, Amadou Toumani Touré, veut connaître la vérité, toute la vérité et rien que la vérité. Il veut savoir qui a fait quoi ? Qui n’a pas fait quoi ? Et qui a bouffé quoi ?
Surtout quant il déclare : « nous avons misé à tort sur le football qui ne nous a rien rapporté jusqu’à présent. Ailleurs, on ne prépare rien. Ailleurs, ils sont exigeants. Ailleurs, ils ne nous rapportent rien ».
De leur côté, certains hauts responsables au niveau du sport roi, jetés en pâture à la presse, entendent, eux aussi en savoir davantage sur les raisons qui ont conduit à ce flop magistral.
De sources bien introduites, le Chef de l’Etat aurait exigé du Président de la FEMAFOOT, Hamadoun Kola Cissé, un rapport détaillé sur la gestion des fonds destinés à la préparation et à la participation de nos équipes nationales de football à ces différentes compétitions. Le président de la FEMAFOOT, très inquiet, dit-on, imputerait déjà un revers cinglant de cette gestion à certains responsables de la FEMAFOOT. Qui à en croire nos sources, n’auraient pas associé –du moins, pas suffisamment –les cadres techniques de la Fédération. Une Fédération, disent-ils, pilotée de bout en bout, par le président Hamadoun Kolado Cissé.
Sauve-qui-peut !
Comme on le voit, le compte à rebours vient, à peine de commencer.
Mais au moment où chacun des responsables de la FEMAFOOT doit s’expliquer sur la gestion faite de ces centaines de millions de francs CFA, débloqués pour la participation et l’encadrement de nos équipes nationales de football, on se crêpe le chignon dans un « gros français ». Qui ferait pâlir « Victor Idiot » de jalousie.
Tout débute avec la participation des Aigles à la CHAN au Soudan et à la coupe du monde en Colombie. L’Etat malien a débloqué des centaines de millions. Un budget, entièrement, élaboré par la FEMAFOOT et approuvé par le département des Sports. Après étude du dossier, les sous ont été perçus par la Fédération malienne de football.
Mais aucun résultat satisfaisant. D’où le-ras-le-bol du président de la république. Mais aussi, sa détermination à faire la lumière sur toute cette affaire. Du coup, c’est le sauve qui peut !
Quand le Chef de l’Etat exige du président de la FEMAFOOT un rapport sur la gestion des fonds de l’encadrement des Aigles, ce dernier exige de même à son équipe un autre, comme pour noyer la preuve de cette hémorragie financière. Un jeu de ping-pong sportif, au nez et à la barbe du citoyen qui assiste, impuissant à la dilapidation des fonds publics. Sans le moindre résultat. Et pire, sans que les gestionnaires de ces fonds daignent rendre compte.
Mais l’indignation du Président de la République, face à cette gabegie, n’a d’égale que sa colère. Une colère, dont des responsables de la FEMAFOOT se moquent, comme de leur première chemise.
Rassurés de ne devoir des comptes à rendre qu’à eux-mêmes, ils continuent, contre toute attente, de dormir du sommeil du juste.
Une certitude : les irrégularités et la mauvaise gestion des sous destinés à l’encadrement des Aigles va briser des carrières. Des rêves aussi. Et ce n’est pas tout. Loin s’en faut.
Tous ceux qui se sont léchés les babines, dans cette affaire, répondront de leurs actes. Réputés pour leur arrogance, certains gardent déjà la queue entre les pattes. Partout c’est le sauve-qui-peut ! Et ce n’est qu’un début. Autre temps, autres mœurs !
Mais en attendant d’avoir entre ses mains ce rapport, qui ne finit pas de finir, le Président ATT poursuit les interpellations. Décidé, à redorer son blason, auprès du peuple malien (en colère à cause des dérives du football et de l’impunité de fait dont bénéficient jusque-là certains responsables), le président ATT entend, par ce geste, prendre ses responsabilités. Toutes ses responsabilités.
Et selon nos sources, généralement, bien informées, des têtes vont tomber.
Jean pierre James