Depuis la défaite de nos Aigles face à la Tunisie dans les matchs de barrage comptant pour les éliminatoires du Mondial 2022, nous constatons un soudain regain de violences dans le monde du football malien qui avait pourtant connu un bon moment d’accalmie. Chacun y va de son commentaire. Si les uns évoquent la question des indemnités allouées aux membres du Comité exécutif de la Fédération malienne de football, les autres, quant à eux, évoquent des sujets qui n’ont absolument rien à avoir avec le football. La question qui taraude les esprits est de savoir ce qui se cache réellement derrière cette cabale.
A la suite de nos investigations, il ressort que la question des indemnités de représentation des membres du Comité exécutif qui est sur toutes les lèvres n’est en fait qu’un faux débat car depuis 2009 les différents présidents qui se sont succédé à la tête de la Fédération malienne de football perçoivent une indemnités de 400 000 Fcfa, mais celle des autres membres du Comité exécutif a connu une légère amélioration qui passe de 100 000 Fcfa (2009) à 150 000 Fcfa (2019) et depuis elle n’a connu aucune autre augmentation.Aujourd’hui, la seule chose qui compte pour le bonheur des millions de Maliens inconditionnels du ballon rond, c’est que nous devons tirer toutes les leçons de notre échec afin de nous poser les bonnes questions au lieu de nous adonner à des guerres de positionnement qui ne feront que nous enfoncer davantage dans une crise qui n’a que trop duré. Pour cela, tous les acteurs du football doivent faire une certaine unanimité autour de la Femafoot afin de sortir le football de cette situation.
Les amateurs du ballon rond sont dans l’impasse totale car aucun sacrifice n’est de trop pour eux afin d’avoir une équipe de rêve pour que notre pays puisse figurer parmi les grandes nations de football en Afrique et ailleurs. Pour que cela soit, il faut le minimum de cohésion et de sincérité. Donc, le temps des coups bas et des crises est révolu. Il faut mettre tout simplement le football dans son contexte originel, c’est-à-dire le fair-play pour le bonheur de tous les Maliens.
Il convient de noter que derrière cette cabale se cache la volonté de certains présidents de ligue régionale d’empêcher la relecture des textes qui est devenue une nécessité pour amorcer le développement du football local car la plupart de ceux-ci veulent gérer leurs ligues respectives à partir de Bamako, ce qui ne contribue pas du tout à l’émergence de la discipline et des talents au niveau régional. Donc, pour faire échec à ce projet de relecture des textes, certains d’entre eux, qui veulent continuer à gérer par procuration des ligues régionales de football, n’ont trouvé autre que de mener cette guerre à l’issue incertaine pour tous les Maliens.
A titre illustratif, de l’indépendance à nos jours, aucune équipe régionale n’a gagné le titre de champion du Mali. Un constat alarmant, au point que le football malien se résume à la capitale malienne car le stade Malien a 20 titres de champion, 13 pour le Djoliba AC et 03 pour le Réal. Uniquement des équipes de Bamako. C’est seulement en Coupe du Mali que les clubs des ligues régionales se sont inscrits au palmarès, avec le Sigui de Kayes qui a remporté la Coupe du Mali en 1987, US Bougouni (2012). Auparavant, le Biton de Ségou avait perdu la finale de la Coupe du Mali en 1982.Ne travaillons pas à entretenir la crise, cela va dans l’intérêt de tous les Maliens, surtout n’oublions pas que chaque échec de nos Aigles coûte des vies humaines. Boubacar PAÏTAO